De la Tunisie vers l’Egypte, la Jordanie ou la Syrie ? La perspective d’une « contagion » révèle le lien arabe mais ne saurait masquer les différences. (Entretien original)

Un entretien avec Pierre Blanc. Rédacteur en chef de « Confluences Méditerranée » et enseignant-chercheur en géopolitique.

« Contagion », voilà le mot clé répété de toutes parts à propos de la révolution tunisienne. Une idée qui révèle en partie notre vision d’un Monde Arabe qui serait uniforme. Interrogé « à chaud » par la Mission Agrobiosciences, le rédacteur en chef de la revue « Confluences Méditerranée », Pierre Blanc, relève effectivement la force du lien arabe, une grande connexion des populations par le biais médiatique et la force d’entraînement des réseaux sociaux ainsi qu’une similitude de difficultés. Mais l’idée univoque d’un effet de « contagion » de la révolution tunisienne à tout le Maghreb et au Proche Orient ne saurait masquer les différences d’un espace national à l’autre. Pierre Blanc nous propose ce nécessaire éclairage entre les raisons de la détestation mais aussi les arguments de légitimité des régimes en place, les différences d’impact de la question palestinienne, la disparité des liens de chacun avec les USA ou l’Europe… Un maillage complexe qui distingue les fils d’hypothétiques « contagions ». Au cœur de ce contexte en ébullition : la sécurité alimentaire. Si Pierre Blanc doute que ces régimes joueraient actuellement la sécurité alimentaire en échange de la perpétuation des dictatures – selon lui, ils continueront plutôt d’asséner « c’est nous ou le chaos politique » autrement dit l’islam politique -, il fait en revanche de la sécurité alimentaire une question déterminante pour d’éventuelles démocraties.

Vous pouvez retrouver l’intégralité de cet entretien sur le site Agro bio sciences. à l’adresse suivante :
http://www.agrobiosciences.org/article.php3?id_article=2981 

Pierre Blanc, Rédacteur en chef de Confluences Méditerranée, Chercheur au Centre international des hautes études agronomiques méditerranéennes (CIHEAM)
29 janvier 2011