Politique et religion dans les révolutions arabes // Religion and Politics in Arab Transitions

Barah Mikaïl, 9 mars 2012
Islamist parties, excluded from the political sphere for much of the last decade, are now coming to the forefront of Arab politics. The electoral victories of Ennahda in Tunisia and the Muslim Brotherhood in Egypt suggest that the future of Arab politics will be dominated by decision-makers with faith-based political agendas. But the part that religion should play in the new political orders of Tunisia, Egypt and Libya, and how its involvement might be haped in law and practice, remains the subject of controversy and debate.

Le « déclassement » de la Syrie sur le dossier Palestinien et la nouvelle ambition diplomatique jordanienne

Sébastien Laroze Barrit, 1er février 2012
Alors que la Ligue arabe a décidé d’interrompre la mission de ses observateurs en Syrie, la situation dans le pays reste dans l’impasse. Le 6 janvier 2012, Damas a été une nouvelle fois le théâtre d’un attentat imputé par le régime à l’opposition. Aussi, celui-ci a promis de punir d’une « main de fer » les auteurs de l’attaque. Face à ces derniers évènements, la « solution arabe » a fait l’objet d’un scepticisme de plus en plus affiché. Celui-ci était partagé non seulement par l’opposition, qui avait manifesté le 6 janvier pour « l’internationalisation » du conflit, mais aussi par la communauté internationale qui, à l’image d’Alain Juppé, avait jugé que la Ligue n’était pas « en mesure de faire son travail correctement » . 

Au-delà de Tahrir : la révolution égyptienne version Alexandrie

Aude Thepenier, 1er février 2012
Si tous les regards se sont focalisés sur la place Tahrir pendant les 18 jours de révolte qui ont mené à la chute de Moubarak, il n’en reste pas moins que l’issue de ce mouvement de protestation s’est aussi jouée sur le terrain des autres villes du pays. Alexandrie, la deuxième ville d’Egypte avec ses 4 à 5 millions d’habitants, a notamment pris part au rapport de force d’une façon tout à fait déterminante.

Dictature un mal arabe ?

Paul Balta, 10 janvier 2012
« Paul Balla Michel Aflak, le Syrien orthodoxe qui a fondé le parti Baas – en français, « Résurrection » – en avril 1947 à Damas avec son compatriote sunnite Salah al-Din al-Bitar, a défini le socialisme arabe comme un mélange de socialisme – et non de marxisme, jugé matérialiste et athée – et de nationalisme panarabe. La devise du parti était ainsi « Wahdah, Hurriyah, Ishtirrakiyah », soit  » Unit é, Liberté, Socialisme » : à côté de l’ambition de créer un seul État arabe, ce premier parti Baas, anticolonialiste et anti-impérialiste, qui prônait la laïcité pour abolir les frontières confessionnelles divisant la nation arabe, se voulait clairement démocratique. »

Entretien avec Haoues Seniguer

Haoues Seniguer, 29 novembre 2011
« On ne peut, pour l’heure, se fier qu’aux seuls scrutins antérieurs car nous n’avons pas suffisamment de recul pour établir une géographie électorale rigoureuse. Néanmoins, des lignes de forces peuvent se dégager. Le PJD est un parti urbain qui recrute dans les milieux éduqués. Ce n’est pas un hasard s’il perce une nouvelle fois dans les grandes villes : Rabat, Casablanca, Tanger, Marrakech (ce qui est une nouveauté) etc. Il apparaît également qu’il aurait progressé dans le milieu rural là où il échouait systématiquement à cause des réseaux clientélistes animés par des notables proches du milieu des affaires et des centres du pouvoir qui achetaient les voix »
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Sahara Occidental : un conflit bloqué dans un Maghreb en mouvement

Régime Villemont, 29 novembre 2011
La question du Sahara occidental, conflit de décolonisation désormais parmi les plus anciens inscrits à l’agenda des Nations unies, oppose depuis 1975 le Front Polisario et le Maroc. Peut-il trouver de nouvelles issues dans le contexte actuel des profondes transformations au Maghreb ou va-t-il demeurer un conflit bloqué, témoignant de l’impuissance des Nations unies à faire appliquer ses résolutions ?Le Sahara Occidental, alors colonie espagnole, a été inscrit dès 1962, par le Comité chargé de l’application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux peuples et aux territoires coloniaux (résolution 1514 /1960), dans la liste des territoires non autonomes et a fait l’objet depuis 1965, de résolutions, émanant d’abord de l’Assemblée Générale puis du Conseil de sécurité, rappelant le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui.

Deux manifestations à Rabat : Entre consensus stratégique et consensus spontané

Souad Radi, 3 octobre 2011
Cet article est une photographie analytique des manifestations du 20 février et du 20 mars. L’analyse des slogans permet un décryptage des raisons de la contestation ainsi que certains compromis contestataires envisagés en vue de mobiliser le plus grand nombre de manifestants. Cet article montre également les évolutions du discours qui participent d’un jeu de miroir avec les annonces de réformes. Le « Mouvement du 20 février » s’est fait connaître par une première série de manifestations qui se sont tenues au Maroc le dimanche 20 février et par plusieurs manifestations les dimanches d’après. Peu à peu, ce qui ne semblait au départ qu’une manifestation répondant à l’activité d’un réseau informel s’est structuré en un mouvement prenant des positions publiques.

Il faut aller en Tunisie : notes d’un tour dans l’Extrême-Sud (juillet 2011)

François Pouillon, 27 août 2011
Invité en Tunisie pour participer à une école doctorale organisée par un laboratoire de sciences sociales de l’université de Tunis (Diraset), j’en ai saisi l’occasion pour faire, avec de jeunes collègues, un tour dans le Sud-Est, une région que je connaissais assez bien pour y avoir enquêté dans les années 1970. J’en ai rapporté ces impressions de voyage. Encore une fois, ce voyage a été précédé de nouvelles alarmistes . Mes amis de Tunis m’engagent à la prudence : des classes dangereuses aux coupeurs de route, il n’y a qu’un pas, et on signale des poches d’insécurité dans la région de Sidi Bou Zid, épicentre de la révolution démocratique. D’autres vont commenter : il semble que cela arrangerait bien le gouvernement provisoire, en facilitant un regroupement grégaire autour de la ligne qu’il incarne. Je ne suis pourtant pas descendu au Sud par cette route des steppes : pour aller au Sud-Est, mon objectif, la nouvelle autoroute de la côte nous conduit en quelques heures à Gabès.

Nécessité historique et politique de l’Etat palestinien

Bernard Ravenel, 20 juillet 2011

Avant d’entrer dans le vif du sujet je voudrais faire quelques remarques d’ordre général.D’abord il ne faut jamais perdre de vue la perspective historique ; nous devons nous situer dans les temps longs de l’histoire en Méditerranée ; nous situer aussi à l’échelle globale et non plus seulement régionale. C’est de cette manière qu’il faut apprécier la longue marche de la Palestine vers l’Etat-nation.
Entre 1948, date de la résolution 181 de l’ONU qui propose la création en Palestine de deux états -l’Etat juif de Palestine et l’Etat arabe de Palestine- et qui ne s’est traduit que par la proclamation de l’Etat d’Israël, et 1967, le peuple palestinien n’existe pas aux yeux du monde ; il a été éliminé géographiquement (expulsion) et historiquement.

 

Révoltes arabes

Jean-Paul Chagnollaud, 1er juillet 2011
En quelques semaines, des leaders que la veille encore on pouvait croire inamovibles ont brutalement disparu de la scène politique au grand soulagement de leur peuple. Beaucoup ont alors espéré que cette vague de fond allait se propager dans tout le monde arabe avec des résultats similaires. Que le désormais fameux « dégage ! » allait être opérationnel du Maghreb au Machrek. Il a fallu bien vite se rendre à l’évidence. Si partout on a vu surgir ce même élan populaire, il ne pouvait pas avoir partout la même force ni le même ancrage. D’où aujourd’hui des situations très contrastées entre, par exemple, le Maroc où le roi vient de prononcer un discours annonçant une grande réforme constitutionnelle et la Syrie où Bachar el Assad paraît bien décidé à réprimer par la violence la plus extrême tous ceux qui osent le défier.

Syria : the limits of external influence

Barah Mikaïl, 14 juin 2011
When the winds of change started blowing through the Middle East in December 2010, analysts were quick to predict that Syria would not succumb to the wave of popular protests. Syrian President Bashar al-Assad claimed that his country was exempt from the factors driving other protests. Yet contrary to most predictions, the Syrian population has voiced it desire for change. The potential for farreaching reform now exists. While the EU must stand ready to help, however, it is unlikely to play a primary role in ushering in political liberalisation. This is because of the structural nature of the Syrian regime, the country’s place in the regional context and ongoing difficulties in Libya. The EU reaction to Syria’s protests has been ad hoc and uncertain, and European governments could certainly do more. But Syria may show the limits to what kind of impact can be expected of European support for democratic reform.

Les défis à relever par Nabil Al-Arabi, nouveau secrétaire général de la Ligue arabe.

Paul Balta, 14 juin 2011
Le ministre égyptien des Affaires étrangères, au nom prédestiné, Nabil Al-Arabi (l’Arabe) a été élu Secrétaire general de la Ligue arabe, le 15 mai 2011. Il y avait déjà un candidat, le Qatari Abderrahmane Al-Attiya. Toutefois, en raison des réticences de plusieurs pays, Al-Arabi a été appelé à la rescousse. Cette solution a permis à ceux qui l’ont convaincu (les militaires, le gouvernement,) de faire d’une pierre deux coups : cette fois encore, le Secrétaire général de la Ligue est un Égyptien ! Intègre, il avait rompu avec le régime d’Hosni Moubarak en 2001. Très populaire, il a fait partie, fin de janvier 2011, du Comité de trente sages, choisis par les jeunes de la place Al-Tahrir pour dialoguer avec les autorités. Diplômé en droit international de l’Université de New York, Al-Arabi, 76 ans, a été présent dans toutes les grandes négociations internationales auxquelles son pays avait participé.Nommé ministre le 6 mars, il avait, en dix semaines, énergiquement secoué la diplomatie égyptienne déclinante et sous influence américaine.

 

Et pendant ce temps en Israël

Uri Avnery, 20 mai 2011
Depuis des années, Uri Avnery [2] écrit chaque semaine une chronique en rapport avec la vie politique et sociale de son pays (les grands événements comme les incidents qu’il trouve significatifs) et les actions du mouvement dont il est le fondateur le plus connu, Gush Shalom (le Bloc de la paix). Ces articles, écrits en hébreu et en anglais, s’adressent essentiellement à ses compatriotes israéliens. Mais ils sont de plus en plus diffusés et repris à l’étranger, en anglais, en arabe, en allemand, en français, par internet et dans des revues politiques ou associatives de nombreux pays à travers le monde. Ci-dessous nous publions de larges extraits de trois de ces chroniques qui donnent le point de vue de l’auteur mais aussi une idée de la réaction israélienne (gouvernement et société) aux révolutions arabes.

Pour un « accord de solidarité » entre l’Union européenne et la Tunisie

Jean-François Coustillière, 29 avril 2011
Jean-François Coustillière écrit – L’Union européenne doit imaginer un objectif ou un horizon réellement séduisant qui puisse mobiliser non seulement les décideurs mais aussi les populations en Tunisie. La Tunisie a connu une révolution qui se traduit aujourd’hui par un processus de reconstruction de l’Etat sur de nouvelles bases différentes avec le souci d’améliorer la qualité de la gouvernance et celle de la participation du peuple à la conduite des affaires nationales. D’autres pays du pourtour méditerranéen connaissent des révoltes également motivées, le plus souvent, par la dégradation des conditions de vie des populations, et plus particulièrement un déficit considérable d’offres d’emplois. Ces événements connaissent des développements très différents allant de la guerre civile, comme en Libye, à un raidissement politico-social conservateur, comme en Syrie, ou à l’amorce de modernisation comme en Egypte, voire au Maroc. Seule la Tunisie est engagée dans un véritable processus de reconstruction fondamentale.

Le développement, réel défi pour la Tunisie contemporaine.

Barah Mikaïl, 29 avril 2011
La tempête qui souffle sur l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient connaît une issue pour le moins incertaine. Cependant, une idée convenue consiste le plus souvent à voir dans la Tunisie le cas d’un pays à même de consacrer l’idée d’une transition exemplaire vers la démocratie. Le tribalisme et le communautarisme y sont en effet quasi-inexistants ; la notion et le concept d’unité nationale n’y posent aucun problème, l’indépendance du pays ayant été obtenue en 1956 au nom d’une nation qui existait réellement ; la nécessité de se consacrer à une ère post-Ben Ali qui fasse entièrement fi du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD) et de ses affidés est quant à elle une idée partagée par l’ensemble de la population ou presque. A priori, peu d’entraves devraient donc se hisser sur la route qui va mener les Tunisiens à l’élection d’une Assemblée constituante le 24 juillet prochain.

Impact des révoltes arabo-méditerranéennes sur les relations euro-méditerranéennes

Jean-François Coustillière, 29 avril 2011
Depuis décembre 2010, des soulèvements émergent dans différents pays arabes du pourtour méditerranéen. Généralement motivés par la dégradation des conditions de vie des populations, en liaison avec un déficit considérable d’offres d’emplois, ils connaissent des développements très différents allant de la guerre civile, comme en Libye, à un raidissement politico-social conservateur, comme en Syrie, ou à l’amorce d’une véritable transition démocratique, comme en Tunisie voire en Egypte. Face à cette situation, les décideurs européens habitués à traiter avec des pouvoirs globalement homogènes dans leurs gouvernances autoritaires et corrompues, éprouvent des difficultés à adapter leurs discours et leurs initiatives.

آخر أوراق القذافي // La dernière des cartes de Kaddhafi

Haoues Seniguer, 5 آذار (مارس) 2011
Mouammar Kaddhafi pensait que le recours à la force suffirait à renforcer son assise en Libye. De même, il pensait que cette stratégie du plus fort court-circuiterait toute possibilité d’action pour des pays occidentaux en besoin de pétrole. Or, les faits en sont allés autrement. Ainsi, plutôt que de lutter pour son maintien en poste et son renforcement, Kaddhafi essaie maintenant de contrer tout effondrement supplémentaire de ses bases traditionnelles. Sa priorité paraît maintenant passer par la sauvegarde (même symbolique) de Tripoli ; mais même cet objectif paraît voué à l’échec. Tripoli ne lui est en effet pas acquise; des segments larges de la population s’opposent à lui; quant aux tribus et relais sur lesquels il peut encore compter, ils sont trop peu nombreux et trop peu structurés pour lui assurer une pérennité.

Retour de Tunisie

Jean-François Coustillière, 4 mars 2011
Après un court séjour dans ce pays, que dire de la situation, des causes profondes du soulèvement et de l’avenir. La première impression en arrivant pour la première fois après la révolution « du 14 janvier » dans ce pays où j’ai vécu et que je fréquente assez régulièrement peut se traduire par les traits dominants suivants […]

Méditerranée, miroir du Monde

Sébastien Abis, 1er mars 2011
L’onde de turbulences sociopolitiques qui secoue actuellement les pays arabes prend de l’ampleur. Elle repositionne la région Méditerranée/Moyen-Orient au cœur de l’actualité internationale sans que le conflit du Proche-Orient en soit le premier moteur. Deux grands constats stratégiques doivent être proposés.

 

Arab popular uprisings or the arab incoming to political modernity

Burhan Ghalioun, 20 février 2011
Through more than a century and a half, the Arabs have been undoubtedly able to achieve an intellectual and cultural renaissance. They have led staunch national liberation wars, and they are still leading others in Palestine and elsewhere. They have built states or rather the structures of modern states still standing on their socles despite the interior and exterior violent tremors they have faced. They have started agricultural, industrial and scientific transformations not much different from what did other nations.

France – Pays arabes : à contresens de l’Histoire ?

Robert Bistolfi, 20 février 2011
Etait-il vain d’espérer une autocritique collective pour sortir par le haut de compromissions à courte vue avec les pouvoirs établis du monde arabo-musulman proche ? A droite, mais aussi à gauche de l’échiquier politique français, beaucoup se sont fourvoyés. Jusqu’au bout, illustrée caricaturalement par le comportement de la ministre des Affaires étrangères, une raison d’Etat cynique a conduit à privilégier la collusion avec des régimes autoritaires et corrompus contre un pari sur l’avenir démocratique des peuples. Obsédé par la catastrophe iranienne, tétanisé par le 11 septembre, prêt à tout pour sécuriser son approvisionnement énergétique, l’Occident dans son ensemble n’a développé qu’une vision réductrice des sociétés arabes et, plus largement, musulmanes.

Tsunami en Égypte

Uri Avnery, 12 février 2011
JUSQU’AU tout dernier moment, les dirigeants israéliens ont tenté de maintenir Hosni Moubarak au pouvoir. C’était sans espoir. Même la force des États-Unis fut impuissante face à ce tsunami de colère populaire. En fin de compte ils se sont rangés à un pis-aller : une dictature militaire pro-occidentale. Mais sera-elle réellement l’issue ?FACE À UNE SITUATION nouvelle, la première réponse d’Obama est en général admirable. Puis, semble-t-il, il considère les choses une seconde fois. Puis une troisième. Puis une quatrième. Le résultat final est un virage à 180 degrés. Lorsque les foules ont commencé à se rassembler sur la place Tahrir, il réagit exactement comme la plupart des honnêtes gens aux États-Unis et même dans le monde entier. Il y eut une admiration sans bornes pour ces courageux jeunes gens et jeunes femmes qui affrontaient la redoutable police secrète de Moubarak pour exiger la démocratie et les droits humains.

Pour que d’autres Bouazizi soient épargnés

Kmar Bendana, 5 février 2011
Dans le formidable élan d’espoir que nous traversons depuis le 14 janvier, nos yeux voient défiler chaque jour des images incroyables, des scènes du réel non vues depuis que nous avons accédé à une vie adulte, depuis que la Tunisie dispose d’une infrastructure médiatique. Des témoignages de tous bords courent sur les vidéos, des reportages tous azimuts sont conduits par mille et un témoins, des caricatures drôles défilent sur nos écrans de télé et d’ordinateur, des sketchs décapants nous font rire de milliers d’émissions et de discours subis dans la colère puis enfouis dans un coin de nos cerveaux indifférents. Nos oreilles saturées de langue de bois entendent des mots inventés par les jeunes, découvrent des slogans nés dans la rue, des paroles politiques émanant de citoyens, écoutent des chansons revendicatrices et des refrains recomposés sur des airs familiers.

ماذا سيفعل الجيش المصري؟ //Que va faire l’armée égyptienne ?

Haouas Taguieh, 2 février 2011

الأزمة المصرية خمسة لاعبين بصفة عامة رغم التباينات داخل كل فريق. وتدور بينهم المباراة لأنهم يتفقون على المشكلة في هذه اللحظة وإن كان لكل منهم سببه، ثم يختلفون بعد ذلك في حلها، ولولا اتفاقهم على قاسم مشترك لما كانت هناك لعبة، فكما يقول بيير بورديو لا توجد منازلة إلا إذا وجد كل طرف رغبة فيها.
والرغبة المشتركة بين الجميع تتعلق بمشكلة ما بعد مبارك، فالجيش والأمريكيون والإسرائيليون يرون أن صحة الرئيس مبارك تتدهور، وعمره يتقدم، ومع ذلك لا يزال يماطل في تأمين انتقال السلطة، بل يبعث برسائل تخيف أعوانه وحلفاءه، فهو يرفض منذ ثلاثين سنة تعيين نائب له، ويسهر على رفع ابنه جمال في منازل الحزب الحاكم، ويصطحبه في مهمات دبلوماسية كبيرة، وتركه يحيط نفسه بقوى المال. وهذه علامات كلها لا تطمئن الجيش أولا، وتترك الأمريكيين والإسرائيليين في حيرة وارتباك. وكان من الضروري حسم مسألة تأمين انتقال السلطة بعد ذهاب مبارك حتى يحافظوا على الاستقرار بأهم حلفائهم في المنطقة العربية.

La Tunisie : effet domino ou effet repoussoir ?

Bichara Khader, 2 février 2011
Depuis quelques semaines, les immolations ou les tentatives d’immolation se multiplient dans le monde arabe, du Yémen dans la Péninsule arabique à l’Est à la Mauritanie à l’Ouest. On connaissait déjà le phénomène « kamikaze » par lequel quelqu’un se donne la mort en tuant. Mais l’immolation de protestation est un phénomène inédit dans les pays arabes. Dépourvu de toute signification « religieuse » ou  » sacrificielle », le geste se veut plutôt une prise de parole, un acte posé pour dire  » assez » ou pour dire  » non ». Il ne peut être dés lors apparenté à une forme de  » djihad » pour une quelconque « cause », ni, à fortiori, à un simple « suicide ».

Enquête socio-économique sur les réfugiés Palestiniens vivant au Liban

AUB et UNRWA, 31 janvier 2011
L’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine au Proche-Orient (UNRWA), en collaboration avec l’Université américaine de Beyrouth (AUB), a réalisé durant l’été 2010 une enquête socio-économique sur un échantillon représentatif de 2 600 ménages de réfugiés palestiniens établis au Liban. Financée par l’Union européenne, cette initiative décrit les conditions de vie et le bien-être des réfugiés palestiniens au Liban. Les résultats de l’enquête aideront l’UNRWA à mieux comprendre les niveaux de pauvreté et leurs conséquences, et à lui fournir des indications pertinentes pour la mise en place des programmes appropriés.

De la Tunisie vers l’Egypte, la Jordanie ou la Syrie ? La perspective d’une « contagion » révèle le lien arabe mais ne saurait masquer les différences. (Entretien original)

Pierre Blanc, 29 janvier 2011
Un entretien avec Pierre Blanc. Rédacteur en chef de « Confluences Méditerranée » et enseignant-chercheur en géopolitique. « Contagion », voilà le mot clé répété de toutes parts à propos de la révolution tunisienne. Une idée qui révèle en partie notre vision d’un Monde Arabe qui serait uniforme. Interrogé « à chaud » par la Mission Agrobiosciences, le rédacteur en chef de la revue « Confluences Méditerranée », Pierre Blanc, relève effectivement la force du lien arabe, une grande connexion des populations par le biais médiatique et la force d’entraînement des réseaux sociaux ainsi qu’une similitude de difficultés. Mais l’idée univoque d’un effet de « contagion » de la révolution tunisienne à tout le Maghreb et au Proche Orient ne saurait masquer les différences d’un espace national à l’autre.

Vers un printemps démocratique arabe ?

Marie Dabrane, 26 janvier 2011
L’effondrement du régime de Zine El-Abidine Ben Ali, au terme de plus de 23 années d’un pouvoir sans partage, restera dans les annales comme l’un des bouleversements majeurs de l’histoire arabe récente. Et déjà, une même question brûle toutes les lèvres : la « Révolution de jasmin » entraînera-t-elle dans son sillage un « printemps démocratique arabe », de l’Afrique du Nord jusqu’au Golfe, en passant par le Moyen-Orient ? La chute brutale et inattendue du diktat de Tunis, considéré pourtant comme l’un des systèmes autoritaires les plus résilients dans la région, n’est pas sans susciter la peur de nombreuses capitales arabes, inquiètes que cette vague démocratique se propage à leurs sociétés, selon un « effet domino » comparable à celui qui avait précipité la fin de l’Union soviétique dans les années 1990.

Tunisia’s democratic dream

Barah Mikaïl, 21 janvier 2011
After weeks of demonstrations, riots, and killings culminating in the overthrow of Ben Ali, a national unity government has been announced in Tunisia, a caretaker regime to manage a transition period towards elections. But is a fully-fledged democracy feasible in a country for so many years deprived of political debate ?

Nouvelles de Tunisie

Jean-François Coustillière, 16 janvier 2011
Après un tour d’horizon à travers divers contacts dispersés en Tunisie, il apparaît que la situation est terriblement anxiogène pour les Tunisiens. Certes, la grande majorité est fière et heureuse de ce que la jeunesse a réalisé. La surprise est forte et la joie globalement très partagée. Ben Ali est parti et le sentiment de soulagement habite la plupart des citoyens, mais certainement pas tous et c’est bien là que commencent les difficultés. La révolution est passée, il convient donc à présent de convertir cet événement en un nouvel élan à caractère démocratique afin de construire un meilleur avenir pour la population. En d’autres termes, rétablir le calme et la sérénité pour préparer l’avenir dans un cadre d’Etat de droit et dans le respect de la loi.

 

Un Etat pour deux peuples ? une « stratégie » de renoncement

Jean-Paul Chagnollaud, 22 novembre 2010
Contribution du débat sur la Palestine dans la Croix du 19 novembre 2010 Encore quelques années et cela fera près d’un siècle que les Palestiniens sont en quête d’un Etat… Dans les années 1920, au début du mandat britannique, leur lutte se focalise sur une revendication forte et cohérente : un Etat sur toute la Palestine. Malgré la prégnance de l’arabisme alors dominant, cette lutte s’affirme de manière singulière d’autant plus qu’elle se nourrit de la confrontation avec le mouvement sioniste qui lui aussi veut un Etat sur cette terre. Mais cela ne dure pas. Au lendemain de la grande révolte de 1936, à la fois apogée et crépuscule de cette quête nationaliste, la question de Palestine devient une question arabe.

A propos des attentats antichrétiens en Irak…

Confluences Méditerranée, Droits des minorités, 4 novembre 2010
La revue Confluences Méditerranée, très attachée au fait que se perpétue la tradition de coexistence en Méditerranée, avait souhaité en 2008 faire un retour sur la question des chrétiens d’Orient dans un contexte de fortes tensions à leurs dépens. Ce numéro 66 portait essentiellement sur leur contribution à la culture et à l’histoire politique du monde arabe contemporain.

 

Assistons-nous à « l’Afganisation » du Sahel après le dur ramadan subi par l’AQMI en Algérie.

Paul Balta, 4 octobre 2010
Responsables politiques et militaires du Sud et du Nord se demandent si nous n’allons pas vers l’« afghanisation » du Sahel, à la suite des rudes coups portés, en Algérie, pendant le mois de Ramadan, à Al-Qaida au Maghreb islamique. En effet, le Sahel bordant l’Algérie, la Mauritanie, le Mali et le Niger est une vaste zone désertique (environ 7000 km2) où l’AQMI perçoit de l’argent en favorisant le trafic d’armes, voire de drogues, et les rançons pour libérer les otages occidentaux. Pour comprendre cette évolution, il convient de revenir sur ce Ramadan.

Retour sur une relation identitaire : L’Italien vu de Nice

Robert Bistolfi23 août 2010
Engagé dans des conditions douteuses, le récent débat sur l’identité nationale a permis de constater combien nos sentiments d’appartenance sont matière fragile. Que chacun d’entre nous s’interroge sur la pluralité des apports qui l’ont fait, les choix réfléchis ou subis qui ont été les siens, cette réflexion-là peut être heureuse ; mais, attentive aux enracinements, elle doit également être ouverte sur l’avenir et ses nouveautés. Pour échapper aux remous du moment, il n’est pas inutile de remonter dans le temps et d’observer comment notre perception de l’identité s’est modifiée à chaque époque.

Israël : l’interpellation de Régis Debray

Robert Bistolfi, 5 août 2010
On ne présente plus Régis Debray, analyste rigoureux et homme de plume talentueux. « À un ami israélien », son dernier livre, est particulièrement intéressant : il se refuse – l’esquive habituelle est trop facile – à renvoyer dos-à-dos Israéliens et Palestiniens car « …on ne semonce pas un vaincu quand il est à terre ». Il invite en revanche les Israéliens, et aussi leurs soutiens de la diaspora, « les forts (…) qui ont une bonne image et du vent dans les voiles » à faire un examen lucide des dangers de leur surdité face aux attentes impatientes dont ils sont l’objet. Les titres des chapitres – Du sionisme, De l’antisémitisme, De la Shoah aujourd’hui…

Stratégie Europe 2020 : qu’en est-il de la Méditerranée ?

Iván Martin, 7 avril 2010
C’est le 7 février 2007, dans son discours à Toulon en pleine campagne électoral à la Présidence française où il avait évoqué pour la première fois son projet d’Union Méditerranéenne, que Nicolas Sarkozy a proclamé : « je veux être le Président d’une France qui fera comprendre à l’Europe que son avenir, son destin même, se trouve en Méditerranée ». À son tour, en septembre 2008, le ministre espagnol des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos, réclamait l’établissement du siège du Secrétariat de l’Union pour la Méditerranée créé solennellement dans le Sommet de Paris du 13 juillet 2008 à Barcelone évoquant « sa vocation méditerranéenne et son rôle comme symbole des efforts de toute l’Europe et de la Méditerranée pour construire un futur commun ». Deux mois plus tard, l’Espagne à remporté un succès diplomatique indiscutable en obtenant effectivement la désignation de Barcelone comme siège de l’UpM lors de la Conférence Ministérielle de Marseille du 3-4 novembre 2008.

La Méditerranée à l’heure de la métropolisation

Nicolas Douay et Françcois Moriconi-Ébrard, 10 décembre 2009
Étymologiquement, « métropole » signifie ville-mère, ville fondatrice de colonies. Ensuite, le terme a été utilisé pour désigner la capitale économique et politique d’un État, puis pour désigner une grande agglomération urbaine en fonction de différents seuils de population. La notion de métropolisation est plus récente et tend à s’imposer pour rendre compte de l’évolution contemporaine des territoires. Nous pouvons en examiner plusieurs définitions. Marcel Roncayolo (2009) présente la métropolisation comme étant le résultat d’un double processus renvoyant à l’avènement d’une nouvelle forme d’organisation et de hiérarchie des territoires. Dans les faits cela se traduit par une logique d’extension mais aussi de concentration à l’échelle de ces métropoles.

 » L’Europe doit repenser sa politique »

Paul Balta, 12 septembre 2009
Entretien publié dans le Journal le journal Le Soir d’Algérie dans son édition du lundi 8 juin 2009. Ancien correspondant du journal Le Monde en Algérie, Paul Balta est directeur honoraire du Centre d’études de l’Orient contemporain à la Sorbonne. Il vient de publier un livre Islam et Islamisme, gare aux amalgames, coécrit avec sa compagne Claudine Rulleau, écrivaine et journaliste. Ensemble, ils ont coécrit plusieurs ouvrages sur le monde arabe et la Méditerranée.

L’UMA : l’économie au secours du politique

Paul Balta, 12 septembre 2009
2009 marque le 20ème anniversaire de l’Union du Maghreb arabe (Libye, Tunisie, Algérie, Maroc, Mauritanie). Quel bilan et quelles perspectives peut-on dresser ? Invité par le roi Hassan II, j’avais assisté à la création de l’UMA, à Marrakech, le 17 février 1989. Elle avait suscité alors de grands espoirs au Sud comme au Nord. Hélas, depuis le dernier sommet des chefs d’État à Tunis, en 1994, l’UMA paralysée, est dans l’incapacité chronique de convoquer un nouveau sommet depuis le report sine die de celui, prévu à Alger, en juin 2002 puis en décembre 2003, le Maroc ayant décliné l’invitation.

Barack Obama à Al-Azhar : un discours fondateur

Robert Bistolfi, 3 septembre 2009
Barack Obama et Georges W.Bush : tout a déjà été dit sur leurs différences et sur les ruptures que le nouveau président incarne. Tout a déjà été dit, sauf peut-être l’essentiel : on n’a pas assez souligné la perspective longue qui est la sienne, sa position éthique sur des sujets touchant à l’avenir de l’humanité dans son ensemble. Il pose à la fois des objectifs et des principes pour guider l’action, en jalonnant la voie de sorte que les contraintes de la réalité (qui imposeront des compromis) ne fassent pas dévier du cap. Il l’avait fait avec ses textes fondateurs sur les relations interraciales (discours de Philadelphie [3]) ou sur un monde dénucléarisé (discours de Prague [4]). Tout aussi fondateur apparaîtra le discours qu’il a prononcé le 4 juin 2009 à l’université Al-Azhar, au Caire : au-delà de l’apaisement des tensions avec les sociétés à majorité musulmane, il pose les fondements d’une « politique de l’universel » vraiment novatrice.

Fouilles archéologiques Sur les traces d’Alger

Yacine Idjer,8 août 2009
Exploration n Autant d’objets que de vestiges ont été mis au jour et qui apporteront de nouveaux éléments dans l’écriture de l’histoire d’Alger. Le chantier de la place des Martyrs où des fouilles archéologiques ont été effectuées pendant un mois par une équipe mixte d’archéologues et d’ouvriers algériens et français, a été clôturé, hier, après avoir creusé, déblayé, ratissé et extrait autant d’objets que d’éléments et d’indices susceptibles de nous renseigner sur le passé de la ville d’Alger et nous donner une lecture nouvelle et une interprétation complémentaire de son histoire plusieurs fois millénaire.

 

Iranian elections increase Middle East proliferation

Tariq Khaitous, 16 juillet 2009
It is obvious that the current situation in Iran spells that the regime intends to continue its nuclear program. While that is the target of the Obama administration’s agenda in the Middle East, the reinstitution of Mahmoud Ahmedinajad to the Iranian presidency will also cause nuclear and conventional weapons proliferation to take additional dimensions in the rest of the Middle East as well. There is evidence that neighboring Arab states had been initiating their own troubling nuclear activities prior to the Iranian elections. Just past may, the IAEA reported traces of enriched uranium in Egypt. It is now widely accepted that the Syrian site bombed by Israel in September, 2007 contained a secret nuclear reactor being built with North Korean assistance

La désertification : un enjeu géopolitique émergent

Sébastien Abis, 22 juin 2009
La Journée mondiale de la lutte contre la désertification et la sécheresse, le 17 juin de chaque année, marque l’anniversaire de l’adoption de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (UNCCD), créée en 1992, suite à une recommandation du Sommet Planète Terre de Rio. Selon l’article 1 de cette Convention, la désertification désigne « la dégradation des terres dans les zones arides, semi-arides et sub-humides sèches par suite de divers facteurs, parmi lesquels les variations climatiques et les activités humaines ». La désertification désigne ainsi le déclin irrévocable ou la destruction du potentiel biologique des terres et de leur capacité à supporter ou à nourrir les populations. Un milliard d’habitants sur la planète serait actuellement menacé par la désertification.

L’abattage des élevages porcins en Egypte : pistes d’interprétation

Paula Cusi Echaniz, 4 juin 2009
La nouvelle est apparue le 29 avril dernier : le gouvernement égyptien, à la demande de l’Assemblée, ordonnait l’abattage de tout le cheptel porcin élevé sur son territoire en guise de précaution contre la grippe A (H1N1). La mesure a été très contestée car il n’y a pas eu de cas de grippe porcine recensé sur le territoire égyptien, la communauté scientifique s’accordant à dire qu’il n’existe pas de preuve de transmission du virus du porc à l’homme (le virus se transmet par voies respiratoires et uniquement d’homme à homme). De leur côté,les organisations internationales compétentes (FAO, OMS et l’OIE) ont considéré l’abattage du cheptel comme une mesure inutile contre la grippe. Il faut souligner en outre que l’Egypte est le seul pays au monde à avoir pris une telle décision.

Sur la nature de l’Etat d’Israël. 1

Uri Avnery, 27 mai 2009
Benyamin Netanyahu ne ressemble en rien à Barack Obama pour ce qui est des projets : Il est arrivé au gouvernement sans aucun projet dans quelque domaine que ce soit. On a l’impression qu’il a passé ses années dans l’opposition avec la tête en hibernation. Il y a une semaine, il a présenté un « projet économique » grandiose pour sauver notre économie des ravages de la crise économique mondiale. Les économistes ont froncé les sourcils. Le « projet » ne comporte guère plus qu’un ensemble de slogans éculés et une taxe sur les cigarettes. Ses collaborateurs ont bégayé qu’il s’agissait seulement d’une « esquisse générale », pas encore d’un projet, et qu’ils allaient maintenant se mettre à travailler à un véritable projet.

 

Comment Obama compte-t-il régler la question du nucléaire iranien? // كيف سيتعامل اوباما مع الملف النووي الايراني؟

Ghassan El Ezzi, 21 آذار (مارس) 2009

عد باراك اوباما خلال حملته الانتخابية بمنع ايران من الاستحواذ على السلاح النووي وجدد هذا الوعد بعد استلامه للحكم.لكنه في الوقت نفسه حرص على التأكيد ان ذلك سوف يتم بالحوار والتفاوض .واذا كانت ادارة بوش قد رحلت من غير اللجوء الى القوة العسكرية التي طالما هددت باستخدامها ضد ايران فمن المستبعد ان تلجأ الادارة الديمقراطية الى القوة وهي التي تحمل شعار التحاور حتى مع الشيطان نفسه.من هنا يطرح السؤال حول الطريقة التي ستعثر عليها لردع ايران عن المضي قدما في برنامجها النووي الذي قطع في السنوات المنصرمة اشواطا متقدمة رغم الضغوط الدولية وتهديدات واشنطن التي احتلت جيوشها العراق وافغانستان وراحت تفتش عن جبهات جديدة.

 

Iran : Pourquoi la révolution ? Trente ans après, où en est-on ?

Ali Keshtgar, 28 février 2009
La révolution de 1979 était-elle inévitable ? Il est de notre devoir de répondre à cette question car les enfants de ceux qui ont participé à la révolution et qui ont vécu toute leur vie sous la République islamique demandent sans cesse à leurs aînés : Pourquoi avez-vous fait la révolution ? Vous viviez sous un régime despotique qui, au moins, était moderne alors que la République islamique, elle, nous impose des lois encore plus arriérées. Pour ma part, après une vie passée à m’interroger sur les causes de cette révolution à laquelle j’ai participé, je réfute les thèses selon lesquelles la révolution est le simple résultat de l’action de la gauche ou du clergé radical sous la direction de Khomeini ou la conséquence de l’intervention étrangère ou encore des erreurs de Carter. La révolution de 1979 est un immense séisme dont les prémisses remontent à au moins trente ans ou même un siècle avant son déclenchement.

 

A Gaza, c’est la paix qu’on ensevelit !

Ali Keshtgar, 22 janvier 2009
Ce qui se produit à Gaza, ce n’est évidemment pas une guerre entre deux Etats en conflit. Il y a, d’un côté, les velléités d’une population prise en otage, qui veut sauver ce qui lui reste de fierté, de l’autre une force armée jusqu’aux dents, disposant de l’artillerie la plus moderne et la plus meurtrière précisément déterminée à briser cette fierté et à imposer une humiliation perpétuelle à une population exsangue. Il faut être né à Gaza, avoir été, chez soi, dépouillé de son indépendance, avoir vécu dans la peur de la guerre, de la destruction et de la mort pour savoir comment la vie-même peut perdre son prix au point qu’on préfère l’échanger contre un instant de fierté…