Les objectifs de développement durable : opportunités méditerranéennes

Juin 2016 – N° 25
Auteur : Cosimo Lacirignola
En septembre 2015, les Nations unies adoptaient les Objectifs de développement durable (ODD) identifiant 17 objectifs de développement. L’organisation intergouvernementale CIHEAM est investie depuis de nombreuses années sur ces thématiques. Elle a donc souhaité proposer une série de regards méditerranéens autour de trois enjeux : la sécurité alimentaire, l’agriculture face aux changements climatiques et le partenariat multilatéral. Autant de défis essentiels pour construire la Méditerranée de demain. (Articles en anglais et en français).

La politique française au Moyen-Orient

N° 96 – Hiver 2015- 2016
Dossier dirigé par Jean-Paul Chagnollaud
La conduite de la politique étrangère est un exercice d’une grande complexité sans doute davantage encore lorsqu’il s’agit d’une région aussi tourmentée que le Moyen-Orient aujourd’hui. Pour l’appréhender il faut analyser une multiplicité d’élé- ments qui interagissent les uns avec les autres. D’abord les centres de décision. Sous la Ve république tout paraît simple puisque tout doit remonter au chef de l’Etat qui, en dernière instance, décide. En réalité, ce serait sous-estimer le poids des autres institutions impliquées dans l’élaboration de la politique étrangère : le Quai d’Orsay, le ministère de la Défense et même, pour certains dossiers, celui de l’Intérieur, sans oublier Matignon. Au sein de ces institutions comme à l’Elysée, il faut alors tenir compte des affinités politiques et idéologiques entre les hauts fonctionnaires qui tiennent les postes clés et veulent être en situation d’infléchir les décisions majeures.

L’islam de France : nouveaux acteurs, nouveaux enjeux

N° 95 – Automne 2015
Dossier dirigé par Robert Bistolfi et Haoues Seniguer
Le dossier central de ce numéro de « Confluences Méditerranée » venait d’être bouclé lorsque les terribles attentats terroristes du 13 novembre 2015 ont provoqué horreur et stupeur. Malgré la profonde rupture qu’ils ont introduite dans le cours de notre monde, le titre et le contenu du dossier ont été maintenus tels quels. Divers, et parfois divergents aussi, les textes proposés ne prétendent pas fournir un tableau exhaustif des dynamiques de ou autour de l’islam de France, mais simplement apporter des éléments d’analyse au travail de la raison. C’est cette raison qui – après les émotions déstabilisantes du moment – devra s’attacher à éclaircir l’avenir. Chacun sent bien que l’on entre dans une période de dangers sans pareils, où l’histoire que l’on avait voulu croire apaisée, a repris sa marche incertaine dans le bruit et la fureur.

Crises sans frontières

N° 94 – Été 2015
Dossier dirigé par Pierre Blanc
Souvent il nous faut revenir à la source des mots pour en retrouver la richesse perdue. Leur usage sur les temps longs les a souvent défigurés voire amputés d’un de leur sens. Le mot crise que nous avons choisi pour ce dossier illustre cette tendance au délavage de leur contenu. En latin médiéval, le terme crisis signifie un assaut de la nature ou la manifestation violente d’une maladie. Mais si l’on parcourt un peu plus les chemins de l’histoire, on y découvre que krisis, en grec, signifiait jugement ou décision. Quand il est ici question de crises sans frontières, c’est bien en référence à ce double sens qu’il a été choisi. Il fait allusion à la violence qui se déploie sous nos yeux tout comme à ce moment de décision – peut-être – ou au moins de jugement que son autre sens évoque.

Roms et Tsiganes en Europe méditerranéenne

N° 93- Printemps 2015
Dossier dirigé par Milena Doytcheva
Les populations romani sont celles identifiées aussi, selon leurs origines et pays d’implantation, comme Gitans, Manouches, Sinti, Roms. En 1971, le premier « Congrès mondial » réuni à Londres érige l’appellation « Rom » en identification commune et en théorie générique pour l’ensemble de ces collectivités. Après avoir été longtemps perçu comme péjoratif, l’ethnonyme Tsigane connaît également une renaissance à partir des années 1960. Malgré ces processus récents de redéfinition, orientés vers l’idée d’une identité commune, les situations locales sont celles d’une grande diversité. Comment les dynamiques migratoires enclenchées depuis l’Europe de l’Est ont-elles pu ou non servir de catalyseur dans la période récente à ces logiques de remaniement identitaire ? – donnant lieu de manière différentielle dans l’espace et dans le temps à des processus de contrôle et de coercition, de mise à l’écart, de racialisation, ou encore d’inclusion revendiquée.

La société libanaise à l’épreuve du drame syrien

N° 92 Hiver 2014 – 2015
Dossier dirigé par Elisabeth Longuenesse
20 ans après la fin d’une guerre civile de 15 ans (1975-1990), 10 ans après le départ de l’armée syrienne, qui avait mis le pays en coup réglée, le Liban est confronté depuis près de quatre ans à une nouvelle épreuve qu’aucun Libanais n’aurait pu imaginer. C’est aujourd’hui le tour de son grand voisin d’être déchiré par un conflit atroce, qui avait pourtant démarré comme un soulèvement populaire non violent, tandis que la population syrienne fuit la répression, les bombardements, la crise économique, en se réfugiant dans les pays voisins. La présence de plus d’un million de réfugiés, équivalent au quart de la population résidente du Liban en 2011, bouleverse de fond en comble un équilibre social et politique déjà précaire. Derrière l’image d’un capitalisme clinquant, d’une société de consommation débridée, d’une vie culturelle particulièrement dynamique, le délabrement des services publics, le creusement des écarts sociaux, la multiplication des poches de pauvreté, sont à l’origine d’une combinaison étonnante de résistances civiles et de violences incontrôlées. La façon dont la « crise des réfugiés » est gérée est à l’image des contradictions du pays.

La question énergétique en Méditerranée

N° 91 Automne 2014
La question de l’énergie constitue depuis presque toujours un enjeu majeur pour la Méditerranée et son voisinage immédiat, le Moyen-Orient. Or, la crise économique mondiale puis les révoltes arabes semblent avoir provisoirement relégué au second plan les préoccupations environnementales et surtout énergétiques, les deux dossiers étant par ailleurs de plus en plus étroitement imbri- qués. La Méditerranée et son prolongement proche et moyen oriental restent, pour le moment, au cœur de la production du principal combustible mondial, le pétrole, tout en possédant des réserves considérables en gaz. D’où l’intérêt de s’interroger sur un certain nombre d’évolutions susceptibles d’affecter cet espace géographique à travers cet enjeu si stratégique qu’est l’énergie qui est aussi politique, économique et environnemental. Il est sûr que, sur ce dernier plan, l’engagement qui s’annonce en matière de lutte contre le changement climatique passera par une redéfinition du mix énergétique.

Afriqu’Orient

N° 90 Été 2014
Dossier dirigé par Karine Bennafla et Sébastien Abis
Si l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient, d’une part, et l’Afrique subsaharienne d’autre part font chacune l’objet d’une littérature abondante, force est de constater que les relations entre ces deux aires régionales constituent, elles, un thème peu exploré et peu analysé . Cet « angle mort », ou du moins délaissé, de la recherche peut paraître étonnant. Et sans aucun doute regrettable car des dynamiques politiques, économiques, diplomatiques et militaires s’y déploient pour le meilleur et pour le pire.

Tragédie syrienne

N° 89 Printemps 2014
Dossier dirigé par Barah Mikaïl
Parler de la Syrie, c’est penser en premier lieu aux drames qui y sévissent. La catastrophe humanitaire provoquée par la guerre atroce qui tient le pays depuis maintenant plus de trois ans est sans précédent régional. Plus de 150 000 morts, 2,5 millions de réfugiés, 6,5 millions de déplacés, et la liste s’allonge jour après jour. Qui plus est, l’ampleur de la destruction des infrastructures de la Syrie provoquée par les lourds affrontements sévissant entre le régime et ses opposants armés indique aussi que le pays aura besoin de temps pour se relever une fois que cette guerre sera derrière nous.

Iran : Une nouvelle donne ?

N° 88 Hiver 2013-2014
Dossier dirigé par Clément Therme
Ce remarquable numéro spécial de Confluences Méditerranée met en lumière la vitalité de la recherche et de l’analyse consacrées à l’Iran. Ceci apparaît dans la variété des thématiques abordées, et dans la variété des parcours de leurs auteurs : si beaucoup appartiennent, comme il est naturel, au monde universitaire, d’autres viennent de la diplomatie, du journalisme, ou encore de la vie politique. Chacun, à sa façon, apporte à cet ouvrage sa connaissance intime du monde iranien et de son environnement. Les études présentées offrent donc la qualité unique de travaux irrigués d’expériences vécues.

Méditerranée : mare nostrum pour les migrants ?

N° 87 Automne 2013
Dossier dirigé par Sylviane de Wangen et Pedro Vianna
La mer Méditerranée est parsemée d’îles appartenant pour la plupart d’entre elles à l’Union européenne, soit en tant qu’État membre (Malte et Chypre), soit en tant que partie insulaire d’un État membre. L’une d’elles, Lampedusa, italienne, est plus proche de la Tunisie et de la Libye que de l’Italie. Cette proximité fait de Lampedusa l’un des terminus des routes maritimes empruntées par les migrants pour atteindre les rivages de l’Union européenne. Ces routes varient au gré de divers facteurs, dont les actions répressives menées par les pays européens, qui ont pour effet de déplacer les voies de passage du Sud vers le Nord, les « filières » de passage – qu’elles soient solidement structurées et contrôlées par des maffias ou qu’elles soient plutôt « artisanales », éphémères et de « proximité » – s’adaptant aux circonstances.

Palestine : 20 ans après

N° 86 Été 2013
Dossier dirigé par Pierre Blanc
La question de la Palestine est de retour dans l’agenda politique américain. Il s’effectue vingt ans après la signature des accords d’Oslo qui, pour la première fois depuis la guerre des Six jours, avaient semblé ouvrir des perspectives de règlement dans un conflit si central pour les relations internationales. L’entrée dans le processus de paix avait d’abord permis une reconnaissance mutuelle des deux protagonistes ; puis deux ans après, l’accord d’Oslo II avait mis en place un modus vivendi intérimaire dans la perspective d’un règlement définitif qui devait échoir en 1999. Deux décennies après, on attend toujours la suite. Les deux protagonistes de l’accord sont décédés, l’un assassiné par un extrémiste sioniste, l’autre mort dans des conditions qui demeurent encore à clarifier.

Villes arabes : conflits et protestations

N° 85 Printemps 2013
Dossier dirigé par Karine Bennafla
Villes et citadins constituent un thème d’étude majeur de la région arabe comme le montrent l’ancienneté, la diversité et l’abondance des écrits sur le sujet. Aire de civilisation urbaine multiséculaire, voire multimillénaire, la région est large- ment scrutée depuis ses cités. Celles-ci abritent aujourd’hui environ 180 millions de citadins (soit un taux d’urbanisation proche de 60 %) selon le rapport onusien sur le développement dans les pays arabes (2009). Certes, la définition de l’urbain varie d’un pays à l’autre et l’écart est grand entre les émirats pétroliers du Golfe qui détiennent des taux d’urbanisation record (89 % à Bahreïn, 96 % à Qatar ou 98 % à Koweït) et des pays encore marqués par l’ampleur du fait rural (Maroc, Egypte, Yémen).

Qatar : jusqu’où ?

N° 84 Hiver 2012-2013
Dossier dirigé par Agnès Levallois
De quoi Qatar est-il le nom ? Cette réflexion revient comme un leitmotiv depuis des mois tant les interrogations sont grandes sur les visées de ce petit émirat de la péninsule arabique qui joue dans la « cour des grands » aussi bien sur les plans diplomatique, financier, culturel, médiatique, religieux que sportif.La finalité de ce dossier est de mieux comprendre ses ambitions en traitant d’aspects moins connus que ceux ayant trait au rôle d’Al-Jazeera ou de sa politique étrangère qui sont régulièrement analysés surtout depuis le déclenchement des mouvements de contestation dans le monde arabe il y a deux ans. On comprend à travers le processus de formation de cet État sa volonté de se démarquer des deux voisins encombrants que sont l’Arabie saoudite et l’Iran et de pouvoir exister en tant que tel sur la scène non seulement régionale mais internationale. 

La Turquie d’aujourd’hui au miroir de l’Histoire

N° 83 Automne 2012
Dossier dirigé par Bastien Alex et Didier Billion
Des premières conquêtes de l’Empire ottoman qui l’ont hissé au rang de véritable puissance européenne jusqu’au déclin du XIXe siècle qui ont conduit certains acteurs à le qualifier d’« homme malade de l’Europe », de la fondation de la république à l’affirmation du statut de puissance régionale membre du G20, ce sont ainsi plusieurs séquences qui ont rythmé la transformation de la Turquie et la construction de son identité. Si l’héritage de ces dynamiques se retrouve aujourd’hui, il semble nécessiter une (re)mise en perspective historique afin de proposer les clés de compréhension indispensables au décryptage de l’avenir du pays.

Égypte, Tunisie : de la rue aux urnes

N° 82 été 2012
Dossier dirigé par Sarah ben Nefissa
Suite aux révolutions de l’année 2011, les Tunisiens et les Égyptiens sont passés aux urnes. L’article propose d’inscrire l’analyse de ces premières élections dans le cadre des caractéristiques des trajectoires transitionnelles des deux pays. Il met en exergue la différence des logiques politiques à la base des victoires électorales islamistes dans les deux pays. Si la rupture avec le passé est une dimension fondamentale du vote pour Ennahda, en Égypte la victoire islamiste aux élections législatives a emprunté une dimension légitimiste à cause du rapprochement entre la direction de l’armée et la direction des Frères Musulmans. Cela n’a plus été le cas pour les élections présidentielles. L’article propose des hypothèses pour comprendre le score relativement faible de Mohamed Morsi au premier tour des élections présidentielles.

Algérie, 50 ans après

N° 81 Printemps 2012
Dossier dirigé par Sid Ahmed Souiah
L’Algérie fête cette année les 50 ans de son indépendance, une occasion pour revenir sur son parcours à la fois politique, économique et culturel. C’est l’objectif recherché par la revue « Confluences Méditerranée » à travers ce numéro consacré à « L’Algérie, 50 ans après ». De nombreux auteurs ont accepté d’y contribuer pour livrer leurs analyses sur des thématiques suffisamment diversifiées pour que le lecteur puisse avoir une vue d’ensemble. En tant que coordonnateur du numéro, ma contribution présente les différents apports et élargit le champ d’analyse : la politique étrangère, le système éducatif et l’arabisation, les récentes élections législatives sont ainsi abordés.

L’Europe méditerranéenne en crise

N° 80 Hiver 2011-2012
Dossier dirigé par Guillaume Alméras
Ce n’est pas la première fois que des pays se retrouvent au bord de la faillite et, après tout, la Grèce ou le Portugal ne sont pas encore exactement dans la situation qu’a connue l’Argentine il y a quelques années. Pourtant, la crise qui frappe l’Europe méditerranéenne parait être bien plus qu’une crise économique. Au-delà des questions d’endettement, elle a d’ores et déjà provoqué un vaste désenchantement, sous plusieurs facettes : déception face à la construction européenne, mal-être dans la mondialisation, crise de l’avenir, perspectives de délitement social. Comment traduire cette inquiétude apparue depuis près de deux ans en Europe ?

Bouleversements stratégiques dans le monde arabe ?

N° 79 Automne 2011
Dossier dirigé par Barah Mikail
Les révoltes du monde arabe ont d’ores et déjà forgé ce que l’on peut qualifier de tournant dans l’histoire du monde arabe. Les fins successives des régimes de Zineddine Ben Ali (Tunisie), Husni Mubarak (Egypte) et Moammar Kadhafi (Libye) ont en effet laissé ouvertes d’autres brèches (Bahreïn, Syrie, Yémen) dont l’issue peut parfois paraître incertaine. Cela alors que, en parallèle, maints autres pays (Algérie, Maroc, Jordanie…) ont procédé à des annonces de réformes visant à leur éviter de subir un sort similaire. 
Cela étant dit, et en dépit des apparences, l’on aurait tort de vouloir déconnecter ces évolutions du monde arabe d’un contexte géopolitique plus large. Au-delà des « révoltes de la dignité », il ne faut en effet pas oublier que bien des acteurs internationaux ont suivi de près la situation exacerbée prévalant dans ces espaces stratégiques… et ont même essayé d’en tirer un profit maximal.

Le Maroc : changements et faux-semblants

N° 78 Été 2011
Dossier dirigé par Karine Bennafla
Programmé il y a un an, ce dossier de Confluences Méditerranée consacré au Maroc paraît, plus de 10 ans après le numéro spécial précédent*, à un moment particulier de l’actualité sociale et politique du royaume. Celle-ci est marquée, depuis février 2011, par une politisation et une coordination, inédite à l’échelle nationale, des expressions publiques de protestation, à l’issue de la vague contestataire partie de Tunisie puis d’Egypte durant l’hiver 2010-2011. Avec quelques semaines de décalage, le pouvoir central marocain a, à son tour, été affecté par le vent de révolte et, sans renoncer à l’usage de la force répressive contre les manifestants, il a vite réagi par une série de mesures destinées à apaiser la gronde

Révoltes arabes : premiers regards

N° 77 Printemps 2011
Dossier dirigé par Pierre Blanc
L’histoire est coutumière des mouvements soudains qui en réorientent le cours. De temps à autre, des dictateurs sombrent, des murs tombent, des régions s’embrasent, des peuples fraternisent. Dans bien des cas, ces occurrences soudaines sont en fait la révélation au grand jour, parfois bruyante et violente, de transformations profondes que nous n’avons pas toujours su lire avec acuité.

Stratégies islamistes

N° 76 Hiver 2010-2011
Dossier dirigé par Jean-Paul Chagnollaud
Alors même que de Tunis au Caire, nous assistons, en ce début d’année 2011, à des révoltes sociales et politiques de grande envergure, tout se passe comme si nos perceptions du monde arabe, de l’Iran et, dans une moindre mesure, de la Turquie étaient encore plus ou moins calées sur une grille de lecture remontant aux années 1970. L’islam politique s’appréhende encore largement comme un ensemble compact, dangereux, foncièrement antidémocratique et antioccidental. Nombre de médias et d’observateurs cherchent toujours à décrypter les bouleversements en cours dans cette région par des interrogations sur le « péril islamiste » alors même que les partis et les leaders de cette mouvance plurielle ont été absents de ces vastes manifestations aussi bien en Tunisie qu’en Egypte sans oublier le fait, capital, qu’en 2009 c’est tout une fraction du peuple iranien qui a manifesté contre le régime autoritaire des ayatollahs et la réélection truquée de Mahmoud Ahmadinejad.

Egypte : l’éclipse

N° 75 Automne 2010
Dossier dirigé par Pierre Blanc 
Les numéros de la revue Confluences Méditerranée, dont nous sommes à la veille de fêter ses vingt ans, alternent entre questions thématiques et analyses nationales. En deux décennies d’existence, aucun numéro spécial n’a été consacré à ce grand pays méditerranéen et arabe qu’est l’Egypte. Avec plus de 80 millions d’habitants, il s’agit pourtant du pays le plus peuplé du bassin méditerranéen mais aussi l’un des plus influents, en tout cas dans sa partie arabe. C’est également un pays soumis à de fortes pesanteurs politiques, économiques et sociales avec le risque d’incidences géopolitiques que cela implique.Dans un contexte d’élections (législatives de 2010 et présidentielles de 2011) où rien ne semble annoncer de véritables changements, la revue Confluences Méditerranée a saisi l’importance et l’urgence de revisiter un pays stratégique, qui plus est aujourd’hui à la croisée des chemins, aussi bien dans ses choix socio-économiques et politiques que diplomatiques.

La Méditerranée sans l’Europe

N° 74 – Été 2010
Dossier dirigé par Sébastien Abis.
Vouloir s’interroger sur « la Méditerranée sans l’Europe », c’est chercher, par delà l’impertinence de la formule, à explorer les nouvelles réalités géopolitiques d’un espace trop souvent fermé sur lui-même au niveau de la réflexion stratégique, alors qu’il est par nature une interface dynamique entre plusieurs régions qui se jouxtent, et qu’il constitue assurément une zone d’intérêts et de convoitises au coeur d’un Monde multipolaire où des puissances s’affirment aux côtés de celles révisant ou aiguisant leurs actions. La crise économique et financière, qui éclata en 2008, ne fait que précipiter depuis ce rééquilibrage du Monde 1 où le poids opérationnel de l’Europe, potentiellement très grand, s’affaiblit constamment. Dans ce cadre global, l’Euro-Méditerranée semble malheureusement vouée à ne demeurer qu’une idée en perpétuelle gestation. Pire, elle peut même apparaître comme le reflet des illusions géopolitiques de cette séquence historique (1989-2009) ayant fait basculer par à-coups le Monde dans un début de XXIe siècle désaxé, car la teneur des rapports Nord-Sud s’est métamorphosée.

Nations et territoire : quelles institutions ?

N° 73 Printemps 2010
Dossier dirigé par Robert Bistolfi
Ce que Paul Valery avait dit du caractère mortel des civilisations vaut pour les institutions politiques, et d’abord pour celles qui ont dû gérer une pluralité de peuples, langues, coutumes, religions… Des ensembles institutionnels ont été bâtis qui ont produit des « civilisations » avant de disparaître. Une richesse culturelle trop disparate a eu raison d’elles à la longue. Il y a un siècle, l’empire ottoman et l’empire austro-hongrois se sont effondrés ; l’Union soviétique et la Yougoslavie ont disparu hier. Le ciment de ces ensembles était différent, mais tous ont eu en commun de n’avoir pas pu transformer un lien autoritaire en une adhésion consentie. Un meilleur fonctionnement démocratique aurait-il permis d’aboutir à un équilibre satisfaisant, durable, entre fidélités particulières et consentement à des institutions régulatrices de l’ensemble ?

La Palestine en débat 1945-2010

N° 72 Hiver 2009-2010
Dossier dirigé par Robert Bistolfi
Depuis plus de soixante ans, le conflit central du Proche-Orient impose ses images désespérantes. Pourtant, en France, il a fallu attendre longtemps avant que l’opinion soit quelque peu sensibilisée. La diversité des enjeux a empêché de poser les termes du débat en toute clarté. En tant que peuple, les Palestiniens ont vu leur existence durablement niée. L’ignorance ou la méconnaissance de leurs aspirations a tenu d’abord à des facteurs objectifs, d’ordre historique. Mais l’oubli a aussi été le résultat d’un déni organisé de l’iniquité : il s’est traduit par un détournement des discussions du seul terrain où elles auraient dû se cantonner, celui du droit international et de la justice, vers un théâtre d’ombres où l’on a joué de l’émotion.

Souveraineté économique et réformes en Algérie

N° 71 Automne 2009
Dossier dirigé par Mihoub Mezouaghi et Fatiha Talahite
Les mesures adoptées par la Loi de finances complémentaire (LFC) 2009, en introduisant de fortes restrictions à la fois aux importations, à l’investissement étranger et au crédit à la consommation, ont surpris par leur radicalité, alors même que les autorités insistaient sur la résilience de l’économie algérienne face à la crise internationale. Ces mesures participent-elles seulement d’une adaptation au contexte international de crise ou expriment-elles des changements profonds en matière d’orientation économique ? Alors que le constat est implacable – désindustrialisation, effets pervers de la rente pétrolière et gazière, dérive des importations -, découlent-elles d’une remise en cause de l’ouverture économique, d’une restauration des leviers de régulation ou d’une volonté de répondre à des tensions sociales croissantes ? Ne révèlent-elles pas, plus fondamentalement, la situation de blocage du processus de réformes économiques qui trouve ses racines dans les contradictions du rôle de l’Etat dans l’économie nationale depuis la fin des années 1980 ?

Liban, de problèmes en crises

N° 70 Eté 2009
Dossier dirigé par Ghassan el Ezzi
Depuis son indépendance le Pays du Cèdre va de problèmes en crises politiques qui dégénèrent parfois en guerres civiles comme ce fut le cas en 1958 et entre 1975 et 1990. Deux sources de son malheur semblent demeurer inépuisables : une géopolitique complexe qui a fait de lui une arène de gladiateurs régionaux et internationaux, et un système politique confessionnel hypothéquant toute velléité de créer un Etat de droit moderne et démocratique. Ce numéro revient sur les élections de juin 2009 mais surtout sur les pesanteurs qui entravent l’histoire politique du pays des Cèdres. Il se propose ainsi de dessiner en creux les sorties possibles du cycle de crises qui l’affecte tant.

Médias : stratégies d’influences

N° 69 Printemps 2009
Dossier dirigé par Barah Mikhail
Le thème des médias en Méditerranée est loin d’être épuisé. Bien au contraire, à un moment où les opinions publiques mondiales continuent à voir dans les chaînes télévisées un vecteur incontournable pour leur information, et dans un contexte où foisonnent les chaînes satellitaires, on ne peut que noter l’ascendant pris par l’image et le verbe dans l’accompagnement mais aussi l’orientation de «  la pensée globale ». Evidemment, parler des chaînes satellitaires ne dispense pas pour autant de développer un intérêt pour ces autres médias incontournables que sont la radio, la presse et bien sûr Internet. Tous continuent à susciter un engouement que ce soit en matières d’information, de loisirs et de divertissement, de quête d’un moyen d’être en phase avec un événement important ayant lieu en direct, ou tout simplement de recherche du détail qui fait la différence.

Italie : le grand bond en arrière ?

N° 68 Hiver 2009
Dossier dirigé par Sébastien Abis
Dans un Monde où tout s’accélère, pour le pire comme pour le meilleur, l’Italie ne tient pas le rythme. S’appuyant sur un héritage historique et culturel parmi les plus fécond de la planète, l’Italie se trouve actuellement dans une situation inquiétante. Pire, les perspectives s’annoncent en rien favorables. Le déclinisme est d’ailleurs en vogue dans la péninsule depuis quelques années, thème il est vrai relayé abondamment depuis l’étranger. L’Italie serait donc à « la dérive « , à tel point que le futur proche la plongerait dans un marasme politique et économique inextricable. Tandis que des mutations importantes s’opèrent dans sa société et que se redessine simultanément la carte géoéconomique du Monde, tout se passe comme si l’Italie s’était figée au siècle dernier sans être aujourd’hui capable d’avancer. Cette impression domine, que l’on examine la situation politique, sociale ou économique de l’Italie, devenue cette puissance moyenne voire virtuelle à l’échelle du Monde.

Un automne méditerranéen

N° 67 Automne 2008
Depuis fort longtemps, les turbulences de la Méditerranée constituent un authentique baromètre de la situation stratégique internationale, rythmant bien souvent l’actualité médiatique par une série ininterrompue de promesses politiques et de faits tragiques. Ces dynamiques à contre-courant qui parsèment le théâtre méditerranéen, où jamais ne s’imbriquent vertueusement les signaux d’espoir, les bonnes intentions et les urgences du quotidien, façonnent dans les esprits un spleen géopolitique régional. Et celui-ci semble désormais malheureusement plus proche d’un pessimisme de l’intelligence que de l’optimisme de la volonté. A ce titre, 2008 aura été une année sans aucune doute révélatrice de cette mélancolie méditerranéenne. On y annonçait le retour de la paix et du dialogue au Proche-Orient. On y creusait de nouveaux sillons pour la coopération euro-méditerranéenne.

Chrétiens d’Orient

N° 66 Eté 2008
Dossier dirigé par Pierre Blanc
Les temps actuels sont particulièrement tragiques pour les Arabes chrétiens. Bien sûr, dans plusieurs pays, leurs souffrances ne font pas exception et leurs concitoyens musulmans pâtissent autant de situations à tout le moins délétères. Les uns et les autres subissent l’occupation (territoires palestiniens), la guerre (Irak), l’incertitude politique et économique (Liban, Égypte). Cependant, dans certains pays, les chrétiens sont également victimes en tant qu’ils appartiennent à une minorité religieuse. L’Irak offre tous les jours des scènes de violences à leur endroit (enlèvements, meurtres, imposition du voile, incendies d’églises). La mort de Mgr Rahho, l’évêque chaldéen de Mossoul, en mars 2008, et celle de Boulos Iskandar en octobre 2006 après qu’il refusa de se convertir, aussi tragiques soient elles, ne sont que la partie médiatisée de la tragédie que subissent leurs coreligionnaires dans un pays que le président américain George W. Bush voulait ramener à la démocratie.

L’Iran, une puissance virtuelle ?

N° 65 Printemps 2008
Dossier dirigé par Jean-Paul Chagnollaud et Jean-François Coustillière. 
Il n’est plus possible désormais d’aborder les problèmes politiques du Proche-Orient sans prendre en compte le rôle et l’influence de l’Iran que ce soit au Liban, en Syrie, en Iraq ou dans le conflit israélo-palestinien.L’émergence de ce pays n’est en rien une nouveauté car historiquement la Perse a toujours occupé une place importante dans cette région ; pendant des siècles, les grands équilibres régionaux reposaient avant tout sur les rapports de forces qu’entretenaient ce grand pays et l’Empire ottoman. A une époque plus récente, l’Iran du Shah était un Etat avec lequel il fallait compter mais la perception qu’on pouvait en avoir en Occident était différente de celle d’aujourd’hui puisqu’il était un de ses alliés privilégiés sur lequel les Etats-Unis s’appuyaient pour leur politique dans la région. Dans cette configuration, l’Iran du Shah participait à l’équilibre stratégique du Proche-Orient dans le contexte de la Guerre froide face à l’Union soviétique fortement implantée en Syrie, en Iraq et en Egypte, jusqu’au revirement de Anouar El Sadate au début des années 70

Justice pénale et politique internationale

N° 64 Hiver 2007-2008
Dossier dirigé par Jean-Paul Chagnollaud
Une des sources des graves tensions qui menacent actuellement le Proche-Orient tient à la création d’un tribunal international décidée par les Nations unies en concertation avec le gouvernement libanais pour tenter de faire la lumière sur l’assassinat de Rafic Hariri. C’est aussi un des points de blocage majeurs au Liban entre la majorité et l’opposition… Cette création pose beaucoup de questions tant sur les circonstances de cette décision conjoncturelle que sur le rôle et les fonctions de la justice pénale internationale dans le monde contemporain. 

La France et la Méditerranée

N° 63 Automne 2007
Dossier dirigé par Sébastien Abis
Dès l’hiver 2006, la rédaction de Confluences Méditerranée décida de programmer un numéro spécial « France » dans l’agenda éditorial de 2007, persuadée que cette année poserait en des termes nouveaux la question des relations futures entre l’Hexagone et le Bassin méditerranéen. C’était d’abord un souhait fort, puisque le calendrier des présidences européennes fixait rendez-vous à la France pour animer et guider durant le second semestre 2008 la politique de l’Union. Et nous étions intimement convaincus qu’il serait utile de consacrer un numéro dédié aux rapports franco-méditerranéens peu avant cette Présidence de l’Union, dans l’espoir que la Méditerranée puisse figurer haut dans l’agenda européen préparé par Paris

Mémoire et réconciliation

N° 62 Eté 2007
Dossier dirigé par Jamila Houfaidi Settar
La Méditerranée a le triste privilège d’avoir connu – et de connaître encore – de nombreux régimes autoritaires qui n’ont jamais hésité à recourir à tous les moyens de leurs appareils répressifs pour mater et écraser toute velléité de contestation politique. Interminable est la liste des violations des droits de l’Homme commises depuis les années cinquante ou soixante au Maghreb, au Machrek, en Turquie, dans l’ex-Yougoslavie sans oublier la Grèce au temps des colonels, l’Espagne et le Portugal à l’époque du fascisme.

La montée des périls

N° 61 Printemps 2007
Dossier dirigé par Robert Bistolfi
Depuis une quinzaine d’années, le monde hésite dans un entre-deux opaque : la fin de la bipolarité URSS-USA a laissé libre cours à l’hyperpuissance étatsunienne, cependant que les géants de demain – la Chine, l’Inde, le Brésil, l’Union européenne peut-être… – ne sont pas encore en mesure d’imposer un nouveau partage des pouvoirs. Dans cet entre-deux libéré de la peur nucléaire, on aurait pu s’attendre à ce que la politique retrouve tous ses droits. Sous la houlette de Washington, des compromis politiques raisonnables auraient pu permettre, semble-t-il, d’éteindre ou de réduire les principaux foyers de tension. Paradoxalement, c’est au contraire à une renonciation apparente aux outils de la politique que l’on a assisté : les deux analyses opposées de Francis Fukuyama sur la fin de l’Histoire, et de Samuel Huntington sur le clash des civilisations, avaient illustré en le théorisant ce retrait.

Lignes de faille

N° 60 Hiver 2006-2007
Dossier dirigé par Robert Bistolfi
Faut-il déjà reprendre espoir ? La Rome d’aujourd’hui est sur le Potomac : les événements intervenus fin 2006 à Washington pourraient avoir une importance majeure pour le reste du monde, et d’abord pour le Proche et le Moyen-Orient. Après la victoire des démocrates au Congrès et au Sénat, après que Robert Gates, nouveau Secrétaire à la Défense, eut admis que la guerre d’Irak ne pouvait être gagnée, le Rapport Baker – Hamilton est venu préconiser des réorientations majeures de la politique américaine dans la région : recomposition de la présence militaire en Irak, révision de la conflictualité frontale avec l’Iran et la Syrie, relance sous pression extérieure des négociations israélo-palestiniennes et israélo-syriennes… Ces propositions prennent systématiquement le contre-pied de la démarche suivie depuis cinq ans par George W.Bush. Elles lui apportent un désaveu cinglant. Il est évidemment trop tôt pour savoir si ce dernier sera contraint de les avaliser pour en faire la trame de son action pendant la dernière partie de son mandat.

Communautés en exil. Arméniens, Kurdes et Chrétiens d’Orient en territoires franciliens

Couverture du livre de Tigrane Yégavian "Communautés en exil: Arméniens, Kurdes et chrétiens d'Orient en terrritoires franciliens" (coll. Bibliothèque de l'iReMMO,L'Harmattan, 2015)

Avril 2016 – N° 21
Sous la coordination de Jean-Paul Chagnollaud
Pris dans une actualité tragique, le Moyen-Orient est observé au prisme de ses minorités : persécutions des Chrétiens d’Orient, résistance armée des Kurdes, centenaire du génocide arménien. Pourtant, les trajectoires singulières de ces communautés, de même que leurs attaches avec la France et l’Europe, restent bien souvent ignorées.
Contributeurs : Raymond Kevorkian, Bernard Heyberger, Tigrane Yégavian, Olivier Grojean, Anouch Kunth, Antoine Fleyfel, Kendal Nezan.

Femmes et islamisme 2006

N° 59 Automne 2006
Dossier dirigé par Régine Dhoquois-Cohen et Olfa Lamloum
A l’automne 1998, le numéro 27 de Confluences Méditerranée était consacré à “Femmes et islamisme”. Ce dossier entendait poser la question des relations difficiles entre femmes, féminisme et islamisme. Il faisait le pari de la complexité en multipliant les exemples, de la France à l’Algérie, de la Tunisie à la Turquie, de la Palestine à l’Iran et à l’Afghanistan. Ce numéro a été rapidement épuisé. Fallait-il publier un nouveau dossier sur ce thème ? La plupart des articles parus restaient d’actualité ou bien présentaient un intérêt historique. Mais huit ans plus tard, après la chute des talibans, les nouveaux codes de la famille au Maroc et en Algérie, le vote en 2004 de la loi sur les signes religieux à l’école en France, les changements politiques en Iran, la victoire du Hamas aux élections législatives palestiniennes, le sujet méritait un éclairage complémentaire. Nous avons donc décidé d’apporter cet éclairage avec un nouveau volet de “Femmes et islamisme”, mais aussi de reprendre sous l’intitulé “Documents”, en seconde partie, l’intégralité de l’édition 1998.

Eau et pouvoirs en méditerranée

N° 58 Eté 2006
Dossier dirigé par Pierre Blanc
Dans le contexte de la guerre froide, la Méditerranée a été décrite comme un arc de crises. Force est de reconnaître que cette expression ne serait pas déplacée pour évoquer les problèmes d’approvisionnement en eau auxquels les pays méditerranéens font face aujourd’hui.

Musulmans de France

N° 57 Printemps 2006
Dossier dirigé par Amel Boubekeur et Abderrahim Lamchichi
A partir des années 90, les problèmes sociaux que peuvent connaître les musulmans européens sont analysés par les pouvoirs publics à travers la prisme de l’islam. Ces problèmes, qui ne sont que très rarement spécifiques à la communauté musulmane (notamment ceux se structurant autour des femmes), vont être inextricablement liés dans leur traitement politique à la construction d’une nature problématique de l’islam, un islam de crise n’intervenant dans l’espace public que de façon quasi exclusivement polémique.

Où va le Liban ?

N° 56 Hiver 2005-2006
Dossier dirigé par Ghassan El Ezzi
C’est dans un contexte international de refonte du Moyen Orient qu’est intervenu l’assassinat de l’ex-Premier ministre libanais Rafic Hariri, le 14 février 2005, ayant donné lieu à un mouvement populaire profond. Mouvement qui remet en cause un certain nombre de données de la politique au Liban mais qui dépend aussi d’enjeux géostratégiques qui le dépassent. S’il est indéniable que le départ de l’occupant syrien a ouvert une nouvelle page, on peut se demander si le pays est libéré de toute tutelle et s’il a la capacité de transformer l’essai pour construire positivement son avenir.

Palestine ?

N° 55 Automne 2005
Dossier dirigé par Jean-Paul Chagnollaud, Roger Heacock et Olfa Lamloum
Ce titre en forme d’interrogation inquiète exprime notre perplexité vis-à-vis de l’avenir d’une société aujourd’hui épuisée et déstructurée après ces années terribles d’Intifada et de répression systématiquement planifiée par le gouvernement d’Ariel Sharon. En retrait par rapport à une actualité qui ne retient que le spectaculaire, nous avons voulu analyser les conditions de vie des Palestiniens en Cisjordanie et à Gaza dans le prolongement du précédent numéro que Régine Dhoquois a dirigé sur la société israélienne, Israël, L‘enfermement.

Israël, l’enfermement

N° 54 Eté 2005
Dossier dirigé par Régine Dhoquois-Cohen
Depuis la disparition de Yasser Arafat, leader historique de la résistance palestinienne, les événements politiques se sont précipités en Israël et en Palestine. Au cours des six mois qui viennent de s’écouler, on a assisté entre autres événements à : l’élection démocratique de Mahmoud Abbas à la présidence de l’Autorité palestinienne, la formation d’un gouvernement d’Union nationale en Israël, la confirmation par la Knesset de l’évacuation unilatérale des huit mille colons de Gaza, décidée en février 2004 par Ariel Sharon, la rencontre à Charm El-Cheikh le 8 février 2005 entre Ariel Sharon et Mahmoud Abbas, les élections municipales palestiniennes avec une courte victoire du Fatah dans l’ensemble des localités concernées mais une majorité au Hamas en particulier à Gaza, Rafah et Kalkiliya. Enfin George Bush, recevant Mahmoud Abbas à la Maison- Blanche le 26 mai dernier, a promis une aide de 50 millions de dollars versée directement à l’Autorité palestinienne et affirmé son soutien à la création d’un « Etat palestinien pacifique et démocratique ». Il s’est également adressé aux Israéliens : « Israël doit arrêter l’expansion des colonies et démanteler les colonies illégales ». « Tout changement au tracé de la ligne de séparation de 1949 doit faire l’objet d’un accord mutuel entre Israéliens et Palestiniens ».

Nouveaux enjeux au Moyen-Orient

N° 53 Printemps 2005
Dossier dirigé par Jean-Paul Chagnollaud

 Depuis plusieurs mois de multiples événements montrent que le Proche-Orient est en train de bouger au Liban, en Irak, en Syrie, et, peut-être, en Palestine. Là où tout était figé, apparaissent enfin quelques signes de changements possibles. Qui aurait parié sur la possibilité d’une protestation libanaise massive contre la tutelle syrienne ? Qui aurait imaginé, il y a quelques années, que l’Irak pourrait élire un président kurde, ancien pershmerga ou que le gouvernement Sharon déciderait d’évacuer Gaza ? Bien entendu, ces signes demeurent encore très fragiles ; rien ne permet de penser que ces mouvements iront dans le bon sens ; le pire est donc encore possible avec un retour des violences au Liban, le chaos de la guerre civile en Irak ou une nouvelle impasse tragique en Palestine… Ce numéro tente d’apporter des éléments de compréhension de cette situation complexe avec un débat approfondi sur les dynamiques actuellement à l’oeuvre, des articles sur la question pétrolière et deux études sur les frontières de la Turquie. Nous poursuivrons cet effort de réflexion dans le numéro suivant (numéro de juin) qui sera consacré aux sociétés israélienne et palestinienne.

Turquie, la 28ème étoile

N° 52 Hiver 2004-2005
Dossier dirigé par Robert Bistolfi
L’intégration de la Turquie à l’Union européenne soulève des problèmes importants et pour certains d’entre eux inédits. Ils touchent certes à l’avenir de l’Union, mais ils concernent également une Turquie déjà attelée à un difficile et profond travail de réforme. Trop émotionnel, le débat en France et dans quelques pays membres ne facilite pas une approche raisonnée du dossier. Ce numéro de Confluences Méditerranée propose une analyse des principales données. Les interrogations portent d’abord sur la nature de l’Union et de son projet, sur sa capacité à dépasser l’économisme de la trajectoire actuelle. Elles portent également sur la capacité qu’aura la Turquie de consolider dans la durée les adaptations où elle s’est vigoureusement engagée

Régimes politiques et droits humains au Maghreb

N° 51 Automne 2004
Dossier dirigé par Lahouari Addi,
Les régimes politiques du Maghreb sont confrontés à l’usure du pouvoir et au déclin de la légitimité historique qui leur a servi de fondement depuis les indépendances. Investis dans les années 1960 de la triple mission de construire l’Etat, de développer l’économie et de moderniser la société, ils avaient fait taire toute opposition pour que l’administration puisse réaliser ces tâches d’édification nationale. Cinq décennies après la fin de l’ère coloniale, le bilan en terme de développement économique et social paraît maigre et le pouvoir exécutif fonctionne toujours sans contrepoids institutionnel. Il ne rend compte ni au Parlement – réduit à une chambre d’enregistrement issu d’élections truquées – ni à la justice dont l’autonomie est virtuelle. L’Etat se réduit alors à une administration dépassée par l’énormité de la tâche et à des services de police chargés de réprimer la contestation. Allant de la dispersion violente de manifestations à la détention arbitraire accompagnée de torture et parfois de disparitions, la répression est le plus souvent menée en dehors du cadre de la loi et marquée par des violations répétées de droits de l’Homme.

Sport et politique

N° 50 Eté 2004
Dossier dirigé par Christophe Chiclet et Kolë Gjeloshaj
Cet été, les Jeux olympiques reviennent dans leur berceau. Pour la Grèce, il s’agit d’un énorme défi économique et politique à relever. La plus grande manifestation sportive mondiale s’installe sur les bords de la Méditerranée qui est aussi un grand lac sportif. De Gibraltar à Beyrouth, de Belgrade au Caire, le sport est une passion, parfois même une religion. Ce sport est même très souvent instrumentalisé à des fins politiques. Les relations entre sport et politique restent encore largement une terra incognita, peu étudiée par les chercheurs et les journalistes. Nous avons donc tenté modestement de pallier ce manque…