Les villes dans l’art, l’art dans la ville en Méditerranée et au Moyen-Orient

Jeudi 30 juin 2022 – 15h-19h30 | Concert à suivre

Salle du haut conseil de l’Institut du monde arabe | Le concert se tiendra dans l’auditorium

Jeudi 30 juin 2022 – 15h-19h30 | Concert à suivre

Jeudi 30 juin 2022 – 15h-19h30 | Concert à suivre

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Journée de clôture du cycle 2021-22 de l’Université populaire
 « Villes-carrefours de Méditerranée et du Moyen-Orient »

Extrait de la BD de Zeina Abirached qui montre deux voitures devant un mur couvert de graffiti
Visuel : "Le jeu des hirondelles", Zeina Abirached (Cambourakis, 2007)
Le cycle d’Université populaire 2021-2022 qui s’achève ce mois de juin a proposé tout au long de l’année une navigation entre huit villes de Méditerranée et du Moyen-Orient: Salonique, Izmir, Venise, Beyrouth, Jaffa, Dubaï, Le Caire et Alger. Au cours de ces séances, à travers les interventions de chercheurs et chercheuses mais aussi de films et documentaires d’auteurs, nous avons pu appréhender les réalités historiques, sociales, économiques, politiques et culturelles de ces villes, dans toute leur diversité. Nous avons notamment interrogé le «modèle éphémère de convivialité» (R. Ilbert) qu’a pu être le cosmopolitisme des villes ottomanes et méditerranéennes pour réaliser qu’avec la dé colonisation et l’affirmation des nations, sous les cendres des empires, ces villes ont vu leurs populations changer et s’homogénéiser sous l’effet d’un exode rural massif. Pour répondre à la question du «vivre ensemble» aujourd’hui, la clôture de ce cycle s’intéresse aux liens nombreux, denses, tissés entre les formes d’urbanité et la création artistique. Que nous dit la ville, telle qu’elle apparait dans les productions culturelles (littérature, cinéma, musique), des représentations et imaginaires? que reflète-t-elle des sociétés et de leurs interrogations? Parallèlement, quelle place et quelles formes prend la création contemporaine dans l’espace urbain? Quels sont les enjeux politiques, sociaux et esthétiques à l’œuvre? Voici, entre autres, les questions soulevées par les rencontres et tables-rondes de cette clôture.
Programme de la journée
15h-15h15
Introduction

par Giovanna Tanzarella, responsable de l’Université populaire, vice-présidente du Réseau Euromed France et membre de l’iReMMO.

15h15-16h45
La ville, objet artistique : inspirations et représentations

avec Salima Tenfiche, doctorante en études cinématographiques. Diplômée en lettres modernes et en sciences politiques, elle est également chargée de cours en études cinématographiques à l’Université de Paris. Sous la direction de Jacqueline Nacache, elle rédige une thèse sur le cinéma algérien contemporain sous le régime de Bouteflika. Selon une approche esthétique et politique, elle s’intéresse au renouvellement des formes filmiques algériennes et aux dynamiques transnationales de coproduction comme processus de démocratisation de la fiction nationale post-coloniale, Coline Houssais, autrice, commissaire et chercheuse indépendante spécialisée sur l’histoire culturelle de l’immigration arabe en Europe ainsi que sur les musiques du monde arabe. Enseignante à Sciences Po, elle a fondé Ustaza à Paris – l’Agence Ustaza, a créé et produit «Les Rossignols de Bagdad», pièce sur l’âge d’or de la musique irakienne. Elle a récemment été résidente de la Fondation Camargo et du MucemLab/IMéRA, et a écrit Musiques du monde arabe. Une anthologie en 100 artistes (Le mot et le reste, 2020).

Modération : Victor Salama, chercheur, auteur et traducteur égyptien et français. Traducteur de Toutes ces foutaises d’Ezzedine Fishere (Gallimard, 2021). Il a enseigné à la filiale francophone de Sciences Politiques de l’Université du Caire (FESP) de 2014 à 2019. Depuis 2020 il effectue un travail de recherche sur les débuts de la presse féminine dans le monde arabe en vue d’une publication en 2023/2024.

16h50-17h50

« Ougarit, en quête d’une âme urbaine », lecture et entretien avec Camille Ammoun

« Nous avons construit des ports et des aéroports pour nous connecter au monde. Nous avons créé un centre commercial et financier incontournable situé entre l’Europe, l’Afrique et l’Asie. Nous avons tant accompli en si peu de temps. Mais il manque encore quelque chose à cette agglomération urbaine pour être vraiment une ville » (Ougarit, éditions Inculte, 2019)

Lecture d’extraits d’Ougarit et d’Octobre Liban par la comédienne Sahra Daugreilh suivie d’un entretien avec Camille Ammoun, écrivain libanais et politologue spécialiste des questions de développement urbain. Il a vécu dix ans à Dubaï, où il a travaillé sur les questions de résilience et de durabilité urbaine. Son premier roman Ougarit (Inculte, 2019) «est avant tout un portrait de la ville, comme si l’écriture romanesque était la forme ultime de l’urbanologie, cette discipline créée par l’auteur». Son second livre, Octobre Liban (Inculte, 2020) est «une déambulation dans un certain nombre de quartiers, qui servent de support à un rappel des grandes étapes de la révolution libanaise». 

Modération : Joséphine Hobeika, journaliste à L’Orient le jour.

18h-19h30
Créer dans la ville: un acte politique?

Victoria Ambrosini Chenivesse, docteure en histoire et théorie de l’art de l’EHESS et critique d’art. Collaboratrice régulière de la revue Artpress, elle a également été commissaire de l’exposition «Kitsch ou pas Kitsch?» qui s’est tenue à l’Institut des cultures d’Islam du 17 septembre 2015 au 17 janvier 2016,  Claudine Dussollier, géographe de formation, ingénieure culturelle. Elle a été conseillère du président et du directeur du Parc de la Villette pendant 5 ans. Depuis 1998, elle pilote des projets de coopération, de formation, d’édition et de développement culturel, en France, en Méditerranée et en Afrique de l’Ouest, et s’intéresse plus spécifiquement aux arts en espace public, à la création numérique et à l’écriture dramatique.

Modération: Joan Deas, directrice exécutive de l’iReMMO

20h
Auditorium
Concert

Une même soirée, deux virtuoses sur la scène de l’IMA! Le premier est le kanouniste jordanien Symo Reyn et son dernier album A Time Between Birth and Chaos. Le second, le compositeur Rami Khalifé, qui interprétera son dernier opus Lost sur les images du film de François Rousseau. Deux enchanteresses et poétiques explorations musicales, qui s’achèveront sur un temps d’échange avec les artistes.

Symo Reyn a commencé à dompter les 78 cordes du kanoun, cette cithare orientale, à l’âge de 5 ans. Le virtuose jordanien en a appris la grammaire naturelle, mais a aussi confronté son savoir avec les musiques classiques et contemporaines occidentales. On l’a vu notamment collaborer avec le musicien franco-syrien Abed Azrié et composer pour le cinéma. Sa grande curiosité sonore, sa soif de terres vierges l’ont poussé à développer une approche contemporaine et à associer à son précieux instrument une technologie de pointe (capteurs, pédales et informatique). Son album A Time Between Birth and Chaos, sorti fin 2021, fait la jonction entre le passé lointain et le futur, l’harmonie éthérée et le bruitisme interrogateur. Une exploration poétique où l’inconnu et l’intime s’entremêlent en un récit tout à la fois inédit et universel ; nul doute que ce concert restera gravé dans les mémoires.

Fils de Marcel Khalifé, icône de la chanson arabe au Moyen-Orient, le pianiste et compositeur Rami Khalifé est né à Beyrouth en 1981. L’ensemble de son travail se nourrit de son vécu à Beyrouth pendant la guerre du Liban, et de son brutal exil à Paris à l’âge de 8 ans. Il interprétera son dernier opus, Lost (2018), et improvisera sur les images du film de François Rousseau. « Lost est le travail le plus personnel que Rami ait jamais composé, commente ce dernier. […] Pour le film, son piano d’enfance a été installé au sommet d’un immeuble en construction, non loin de Byblos, sur une plateforme ouverte dominant la mer avec Beyrouth au loin. La caméra a capturé ces instants lumineux ou Rami a interprété son album. À ce dispositif se superpose une sorte de “road movie”. Traversant le Liban, attentif au regard de Rami, ma caméra a enregistré des rencontres, tous les contrastes du pays…» Ce concert sera suivi d’un « bord plateau », séance de questions-réponses avec les artistes.
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