Femmes, féminismes et islam : regards croisés

Vendredi 14 juin 2019 – 18h30-20h30

Présentation des livres Féminismes arabes : un siècle de combat. Les cas du Maroc et de la Tunisie de Leïla Tauil (L’Harmattan, 2018) et Femmes et pouvoir en islam de Azadeh Kian (Michalon, 2019)

Rencontre avec : 

Leïla Tauil, chargée de cours à l’Université de Genève et chercheure associée à l’Université Libre de Bruxelles. Titulaire d’un doctorat en Philosophie et Lettres, ses recherches portent sur la période fondatrice de l’islam, l’élaboration historique du droit musulman (charîa), le statut des femmes musulmanes, les féminismes islamiques, les féminismes arabes séculiers et laïques et le dialogue interculturel et interreligieux à partir de l’œuvre de Mohammed Arkoun. Elle est notamment l’auteure de Féminismes arabes : un siècle de combat. Les cas du Maroc et de la Tunisie (L’Harmattan, 2018)

Azadeh Kian, sociologue franco-iranienne, professeure de sociologie à l’Université Diderot-Paris VII et directrice du Centre d’enseignement de documentation et de recherches pour les études féministes (CEDREF). Spécialiste de l’Iran et du Moyen-Orient, elle s’intéresse particulièrement à la sociologie politique, aux études féminines, à la sociologie de la famille, en Iran, au Moyen Orient et au Maghreb. Parmi ses ouvrages, on compte La République islamique d’Iran (Michalon, 2005) et L’Iran, un mouvement sans révolution? (Michalon, 2011), Femmes et pouvoir en islam (Michalon, 2019).

Modération : Estelle Brack, économiste spécialiste du Maghreb, membre de l’iReMMO et enseignante à l’Université Paris II (Panthéon-Assas).

Présentation des éditeurs : 

La participation massive des femmes aux révolutions au Moyen-Orient et au Maghreb a conduit à un changement de leur image dans l’opinion publique et les médias occidentaux. Mais l’occidentalocentrisme, fondé sur le primat de la différence, continue d’encombrer certains discours féministes. Explorant la question des femmes et du pouvoir en islam avec une attention particulière portée au Moyen-Orient, Azadeh Kian offre un aperçu de quatre périodes historiques : l’avènement de l’islam, la période médiévale, l’époque moderne et contemporaine. L’histoire des sociétés à majorité musulmane montre en effet que les femmes y jouissaient de l’autorité tant du fait de leurs connaissances religieuses que poétiques, littéraires, scientifiques ou encore politiques et militaires. Elles ont tenté d’influencer, de contester ou de subvertir la structure sociale dominée par les hommes, que les lois islamiques ont consolidée.Ce n’est donc pas l’islam qui entrave l’émancipation des femmes, mais son instrumentalisation par des hommes qui visent à conserver privilèges et pouvoirs. Ne faut-il pas dès lors rejeter la lecture figée et traditionaliste du Coran et réinterpréter les textes sacrés et les lois islamiques ?
À travers l’historicisation et la contextualisation de l’islam, des militantes féministes et des droits des femmes ont ouvert des exégèses coraniques et jurisprudentielles aux lectures et interprétations alternatives visant à rétablir l’égalité entre les hommes et les femmes. Cet essai, fondé sur des recherches bibliographiques et de terrain, remet en perspective la place et le pouvoir des femmes au sein de l’islam.

 

Cet ouvrage nous plonge dans l’histoire passée et présente des mouvements féministes marocains et tunisiens, en mettant en avant ces femmes actrices du devenir de leurs sociétés respectives ; il déconstruit ainsi le stéréotype de la « femme arabe soumise ». La description des grandes étapes historiques de ces mouvements féministes du Maghreb, et les questionnements actuels liés à la réislamisation des « droits des femmes », au voilement « généralisé » et à l’émergence d’actrices religieuses se qualifiant de féministes islamiques contribuent à l’originalité de cet ouvrage.

 

 

 

Lettre d’information de l’iReMMO