Jeudi 4 octobre 2018 – 12h30-14h
Présentation du livre La promesse du printemps d’Aziz Krichen (Editions de la Sorbonne, 2018)
Rencontre avec :
Aziz Krichen, économiste et sociologue, ancien ministre conseiller à la présidence de la République entre 2012 et 2014. Entré jeune dans le combat contre la dictature en Tunisie, il a connu la prison et a été contraint par deux fois à l’exil, sous Bourguiba puis sous Ben Ali. En janvier 2012, il est nommé ministre conseiller à la présidence de la République, fonction dont il démissionne deux ans plus tard. Il a publié de nombreux articles et ouvrages, dont notamment Le syndrome Bourguiba (1992).
Modération : Pierre Vermeren, historien, professeur d’histoire contemporaine à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, spécialiste du Maghreb et des mondes arabo-berbères. Il a notamment publié Histoire du Maroc depuis l’indépendance (La Découverte, 2006), Le Maroc de Mohammed VI. La transition inachevée (La Découverte, 2011), Maghreb, les origines de la révolution démocratique (Pluriel, 2011), La France en terre d’islam. Empire colonial et religions XIXe-XXe siècles (Belin, 2016).
Présentation de l’éditeur :
« Un certain 17 décembre 2010, les Tunisiens ont ouvert une porte et donné le signal à une série de soulèvements qui devaient ébranler le monde arabe. Partout ailleurs, les promesses du nouveau printemps se sont brisées, cédant la place à la violence et aux armes. La révolution sociale avait dégénéré en batailles religieuses, en guerres civiles et en interventions étrangères. Avant de retrouver nos esprits, nous mêmes avons failli, en 2013, nous laisser submerger par un vertige identique. Nous nous sommes dotés, depuis, d’un système de gouvernement pacifié. C’est une avancée considérable, mais qui ne suffit pas, loin de là. Il nous faut maintenant reprendre la marche en avant, réanimer le souffle premier de la révolution, son souffle social, et la faire aboutir. Si nous parvenons à le faire, si nous parvenons à sortir de l’âge théologique ‒ identitaire et à entrer dans l’âge politique ‒ rationnel, les sacrifices n’auront pas été vains. Et le résultat dépassera nos frontières, par l’effet d’exemple que cela pourrait provoquer une nouvelle fois dans la région, en aidant nos voisins à surmonter leurs divisions et à reconstruire leurs sociétés dévastées. La communauté de destin ne relève pas du fantasme, mais de la nécessité objective. La Tunisie n’est pas une île. Nous ne nous sauverons pas seuls. Nous ne surnagerons pas longtemps si les autres Arabes devaient continuer à se noyer. Nous sommes tenus de continuer à avancer. Nous devons réussir. Nous allons réussir. Les révolutions, comme les pièces du théâtre classique, ne se jouent jamais en un seul acte. »