L’exception tunisienne, un mythe ?

Mercredi 13 novembre 2019 – 18h30-20h30

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Rencontre avec:

Pierre-Robert Baduel, directeur de recherche honoraire au CNRS en sociologie politique, ancien directeur de l’Institut de recherches sur le Maghreb contemporain. Auteur de Un temps insurrectionnel pas comme les autres. La chute de Ben Ali et les printemps arabes (Editions Non Lieu, 2018).

Vincent Geisser, docteur en science politique, chercheur à l’Iremam, directeur de la revue Migrations société. Il a notamment dirigé Musulmans de France, la grande épreuve. Face au terrorisme (Les éditions de l’atelier, 2017) et Tunisie. Une démocratisation au-dessus de tout soupçon ? (avec Amin Allal, CNRS éditions, 2018). Il est l’auteur de l’article « Les Tunisiens croient aux vertus de la démocratie, persuadés que rien ne sera plus jamais comme avant », dans le dernier numéro de la revue Moyen-Orient (n° 44), « Tunisie, un destin démocratique ? » (entretien avec Amin Allal et Vincent Geisser).

Modération : Camille Lafrance, journaliste à Jeune Afrique,  où elle couvre l’actualité tunisienne. Elle a été précédemment correspondante en Tunisie et en Turquie où elle a travaillé pour des médias français, belges, canadiens et suisses en radio, télévision et presse écrite. Auteure de Jours tranquilles à Istanbul (Riveneuve, 2019).

Présentation des livres de Pierre-Robert Baduel et de Vincent Geisser :

"Un temps insurrectionnel pas comme les autres"

Que reste-t-il des Printemps arabes ? Le succès relatif de la révolution dans un seul pays, la Tunisie, et un échec général dans les autres ? Pourquoi la Tunisie ? Pour répondre à cette interrogation, après une remise en perspective historique nationale et internationale de la présomption d’une « exception autoritaire arabe », une comparaison s’impose des trajectoires des insurrections tunisienne et arabes.
Dans ces Printemps, le temps insurrectionnel tunisien occupe une place à part : il les précéda tous et servit aux autres peuples de moteur et de modèle. Il fut particulièrement complexe dans son déroulement et son issue, la chute du président Ben Ali, résulta d’une exceptionnelle, voire aléatoire, combinatoire de facteurs qui est ici reconstituée. Aux portes d’une Libye chaotique et au terme de quatre années de combats et débats souvent durs, la Tunisie est entrée dans une phase post-révolutionnaire et bénéficie depuis et jusqu’ici d’un régime démocratique d’une « solide fragilité ».

 

 

 

 

Résultat de recherche d'images pour "tunisie une démocratisation au dessus"Premières élections pluralistes, nouvelle constitution, multiplication des partis et des associations, montée des revendications des minorités sexuelles, régionales et religieuses, recomposition du personnel politico-administratif, explosion des conflits autour de la question sociale… Depuis 2011, la Tunisie vit en ébullition permanente, comme portée par la redécouverte du débat public, trop longtemps confisqué par un parti et un clan. Mais cette effervescence revendicative ne doit pas faire oublier que le pays a toujours été animé par une quête de démocratie.
Ce livre, en replaçant les événements de 2011 dans le temps long, cherche à dépasser les représentations binaires dictature/démocratie, autoritarisme/pluralisme. Il s’attache à rendre compte des mutations culturelles, sociales et politiques, à décortiquer la part d’inédit et de créativité de la période post-Ben Ali et analyse comment elle s’accommode des structures héritées.
En une vingtaine de contributions originales (analyses historiques, enquêtes de terrain, entretiens avec les acteurs), ce livre dresse un portrait à la fois sociologique et politique de la Tunisie d’aujourd’hui.

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