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Enquête socio-économique sur les réfugiés Palestiniens vivant au Liban

L’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine au Proche-Orient (UNRWA), en collaboration avec l’Université américaine de Beyrouth (AUB), a réalisé durant l’été 2010 une enquête socio-économique sur un échantillon représentatif de 2 600 ménages de réfugiés palestiniens établis au Liban. Financée par l’Union européenne, cette initiative décrit les conditions de vie et le bien-être des réfugiés palestiniens au Liban. Les résultats de l’enquête aideront l’UNRWA à mieux comprendre les niveaux de pauvreté et leurs conséquences, et à lui fournir des indications pertinentes pour la mise en place des programmes appropriés.

Principaux résultats de l’enquête :

1. DÉMOGRAPHIE

. Le nombre de réfugiés palestiniens résidant au Liban est de 260 000 à 280 000 personnes.
 
. La moitié de la population a moins de 25 ans.
 
. Un ménage est composé de 4,5 personnes en moyenne.
 
. 53 % des réfugiés sont des femmes.
 
. Deux tiers des réfugiés vivent dans des camps. Un tiers vivent dans des faubourgs proches des camps.
 
. La moitié des réfugiés vivent dans le Sud (régions de Tyr et Saïda).
 
. Un cinquième des réfugiés vivent dans le Nord, un cinquième à Beyrouth.
 
. 4 % des réfugiés vivent dans la région de la Beqaa.

2. NIVEAUX DE PAUVRETÉ


. 6,6 % vivent dans une pauvreté extrême ou sont dans l’incapacité de satisfaire leurs besoins alimentaires essentiels quotidiens (1,7 % pour les Libanais).
 
. 66,4 % des réfugiés sont pauvres, c’est-à-dire qu’ils dans l’incapacité de satisfaire leurs besoins alimentaires et besoins non-alimentaires de base (35 % pour les Libanais).
 
. La pauvreté est plus élevée pour les réfugiés vivant dans les camps que ceux dans les faubourgs proches des camps.
 
. Plus de 81 % des réfugiés extrêmement pauvres vivent dans les régions de Saïda et Tyr.
 
. Un tiers des réfugiés pauvres vivent dans la région de Tyr.

3. EMPLOI


. 56 % des réfugiés sont au chômage.
 
. 38 % de la population en âge de travailler possède un emploi. 
 
. Deux-tiers des réfugiés qui travaillent dans les métiers peu qualifiés (vendeurs de rue, bâtiment, agriculture) sont pauvres.
 
. L’emploi a un impact limité sur la réduction de la pauvreté, mais un impact important sur la réduction de la pauvreté extrême.

4. ÉDUCATION


. La moitié seulement des jeunes âgés de 16 à 18 ans sont inscrits dans des écoles ou des centres de formation professionnelle.
 
. Un taux élevé d’abandon scolaire et des compétences insuffisantes, combinés avec d’importantes restrictions sur le marché du travail, entravent la capacité des réfugiés à trouver un emploi adéquat.
 
. Le niveau de scolarité est un bon indicateur du statut socio-économique des ménages et de leur sécurité alimentaire.
 
. L’incidence de la pauvreté atteint 60,5 % lorsque le père de famille possède un niveau d’enseignement au-dessus du primaire, et la pauvreté extrême s’en trouve presque divisée par deux.

. 8 % des jeunes âgés de 7 à 15 ans n’étaient pas inscrits dans une école en 2010.
 
. 6 % des réfugiés sont titulaires d’un diplôme universitaire (20 % pour les Libanais).

5. INSÉCURITÉ ALIMENTAIRE


. 15 % des réfugiés vivent dans l’insécurité alimentaire grave et ont un besoin urgent en aide alimentaire.
 
. 63 % des réfugiés connaissent une certaine insécurité alimentaire.
 
. Un quart ou plus des ménages ne consomment pas assez de fruits, de légumes, de produits laitiers ou de viande.
 
. Un tiers de la population ne couvre pas ses besoins en micronutriments. Les carences en micronutriments causent retard de croissance et faible développement cognitif et psychomoteur des enfants.
 
. Les mauvaises habitudes alimentaires sont fréquentes : 57 % des réfugiés consomment fréquemment des sucreries et 68 % consomment des boissons sucrées, ce qui augmente le risque des maladies chroniques.

6. SANTÉ


Les maladies chroniques touchent près d’un tiers des réfugiés.
 
. Tous les ménages dont le père de famille est handicapé vivent dans la pauvreté extrême.
 
. 21 % des réfugiés ont déclaré souffrir de dépression, d’anxiété ou de détresse.
 
. 95 % de la population ne dispose d’aucune forme d’assurance médicale (l’UNRWA fournit gratuitement aux réfugiés palestiniens au Liban des soins de santé de première et deuxième catégorie).
 
. Un cas de maladie aiguë peut pousser un ménage dans la pauvreté.

7. CONDITIONS DE LOGEMENT


. 66 % des habitations des réfugiés souffrent de problèmes d’humidité et de fuites d’eau, ce qui entraîne des maladies psychologiques et chroniques.
 
. Les mauvaises conditions de logement se concentrent dans les régions du Sud.
 
. 8 % des ménages vivent dans des abris où le toit et/ou les murs sont en tôle ondulée, bois ou amiante.
 
. 8 % des réfugiés vivent dans des logements surpeuplés (plus de trois personnes par pièce).

AUB ,American Unvesity of Beirut

UNRWA, United Nation Relief and Work Agencies for Palestine Refegees in the near east

31 janvier 2011