Séance d’introduction du cours
Avec son livre L’État des juifs (1896) et l’organisation du 1er Congrès sioniste mondial (1897), Theodor Herzl lance le mouvement sioniste. Mais l’idée d’un Foyer national juif ne prend corps que sous l’aile du Royaume-Uni, qui, cinq ans après la déclaration Balfour (1917), obtient de la Société des nations (SDN) le mandat sur la Palestine. Avec son appui et malgré les révoltes arabes successives, un État juif virtuel se construit jusqu’en 1939.
Après la guerre de 1948, la création de l’État d’Israël et l’exode des réfugiés palestiniens (la Nakba, la catastrophe), une nouvelle séquence de l’histoire du conflit est ouverte. Désormais et pendant une vingtaine d’année, la question palestinienne est comme oubliée. Le conflit est devenu interétatique : Israël contre les États arabes.
Au terme de la guerre de 1967, Israël occupe le reste de la Palestine. Les organisations de fedayin prennent la direction de l’OLP. La victoire de la droite en 1977 accélère la colonisation. Loin de la stopper, la paix avec l’Égypte laisse les mains libres à Israël pour envahir le Liban (1982). Cinq ans après éclate la Première Intifada, qui pousse l’OLP à reconnaître Israël (1988). Ainsi s’ouvrent les négociations qui, suite à la conférence de Madrid (1991), débouchent sur les accords d’Oslo.
La conférence de Madrid marque un tournant historique puisque, pour la première fois, une négociation est enclenchée antre Israël et les pays arabes avec la présence d’une délégation palestinienne. Ce moment contribue à enclencher des négociations directes entre Israéliens et Palestiniens qui vont déboucher sur les accords d’Oslo en 1993. Ce processus fait naufrage en 2000 dans des conditions dramatiques. Dès lors une profonde rupture est consommée entre les sociétés palestinienne et israélienne ouvrant une période de radicalisation politique qui perdure jusqu’à aujourd’hui.
Au terme des élections de 2015, Benyamin Netanyahou prend la direction d’un gouvernement réduit à la droite et à l’extrême droite avec la participation des ultra-orthodoxes. Cette coalition va radicaliser la politique israélienne : loi « État-nation du peuple juif », cap mis sur l’annexion de la Cisjordanie, arsenal de législations liberticides, alliances avec les dirigeants populistes négationnistes et parfois antisémites. Cette évolution s’ancre dans le climat extrémiste dans lequel a grandi le Premier ministre.
L’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier 2017 a marqué un grave recul dans les chances d’un règlement juste et équilibré du conflit israélo-palestinien. Toutes les initiatives du nouveau président ont en effet consisté à soutenir toutes les revendications d’Israël et à ignorer complètement les aspirations des Palestiniens.
Tandis que l’État de Palestine devient membre observateur des Nations unies et de plein droit de la Cour pénale internationale, Israël rattrape une grande partie du terrain perdu dans l’arène diplomatique, fort de l’appui vigoureux de l’administration Trump. Il développe ainsi ses relations avec la Russie et, à un moindre degré, la Chine, en Europe centrale et orientale, en Afrique et même en Amérique latine. Mais sa principale victoire est la normalisation avec une partie croissante du monde arabe.
La question de Palestine n’a pas trouvé de solution depuis plus d’un siècle. Pourquoi ? Cette dernière partie passe en revue plusieurs facteurs : le caractère asymétrique des deux nationalismes, l’abandon des « frères arabes », l’appui du Royaume-Uni puis de la France et des États-Unis au mouvement sioniste et à Israël, enfin la radicalisation encouragée par l’administration Trump. Seule la réalisation de l’autodétermination des deux peuples, conformément au droit international, permettra de sortir ce conflit.
À la fin de chaque module de formation, un quiz est disponible pour évaluer les connaissances acquises.
Ouvertes à toutes et à tous et ne nécessitant pas de connaissances préalables, ces formations s’adressent à celles et ceux qui souhaitent approfondir leur connaissance de la région.
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