Israël est un des rares États nés d’une décision de l’Organisation des Nations unies qui, en 1947, partagea la Palestine en deux États, l’un juif et l’autre arabe. Au terme d’une première guerre, seul le premier vit le jour, après l’expulsion de la grande majorité de sa population arabe. Quels facteurs ont pesé dans ces événements? Le premier c’est le mouvement sioniste, fondé par Theodor Herzl en 1897 pour créer un Foyer juif. La plus grande puissance d’alors, le Royaume-Uni, en jeta les bases dans cette Palestine qu’elle voulait contrôler pour mieux dominer le Moyen-Orient. La tragédie de la Shoah légitima le projet aux yeux de l’opinion internationale; et nombre de ses survivants n’eurent pas d’autre choix que d’y contribuer. Sur place, épuisée par la Seconde Guerre mondiale, la Grande-Bretagne ne parvenait plus à maîtriser l’affrontement entre juifs et Arabes. D’autant que les États-Unis ambitionnaient de prendre sa relève dans la région, tandis que l’URSS contribuait à sa déstabilisation en choisissant, à la surprise générale, d’appuyer les forces sionistes. Ainsi débuta un des conflits de décolonisation les plus longs de l’Histoire: il dure encore.
Auteur
Dominique Vidal, journaliste et historien, ancien rédacteur en chef adjoint du Monde diplomatique, il a également été directeur international du Centre de formation et de perfectionnement des journalistes (CFPJ). Il est l’auteur de nombreux ouvrages dont Palestine : le jeu des puissants (dir. Sindbad, 2014) et Antisionisme = antisémitisme ? Réponse à Emmanuel Macron (Libertalia, 2018). Il dirige chaque année avec Bertrand Badie L’État du monde (La Découverte), dont le dernier opus, Le Moyen-Orient et le monde.