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L’Occident pro-Israélien, le reste du monde pro-Palestinien?

Le Qatar depuis très longtemps est assez proche des Frères musulmans, de manière générale et donc du Hamas, qui vient comme vous le savez des Frères musulmans. Très concrètement, il a plusieurs reprises, pris  des initiatives importantes, notamment c’est le Qatar qui envoie des dizaines de millions de dollars chaque mois à Gaza et au Hamas, avec l’accord d’Israël.

L’idée pour Israël, depuis maintenant plusieurs années, était de faire en sorte qu’il n’y ait pas de catastrophe humanitaire dans un espace qui est extraordinairement pauvre et qui est étouffé à tous égards. Donc il fallait un minimum de soupape, de respirations donc par conséquent c’est avec l’accord d’Israël que le Qatar déversait cet argent. Bien évidemment cela signifie qu’il y a des relations très privilégiées avec le Hamas et que par conséquent, dans la situation terrible dans laquelle nous sommes, c’est un canal médiateur absolument privilégié, c’est probablement le plus proche à tous égards, du Hamas. Et c’est celui qui est le plus efficace, la preuve avec la libération des otages.

Nous sommes dans la Realpolitik, nous sommes d’abord en ce qui concerne le Qatar dans des relations très privilégiées, avec des intérêts financiers importants.  Chacun connaît la puissance financière du Qatar. Il ne faut pas oublier que le Qatar est un tout petit pays, en termes de population c’est de l’ordre de moins d’un million d’habitants, sans compter les étrangers. Sauf qu’ils sont assis sur des réserves de gaz considérables et sont une puissance financière depuis une trentaine d’années maintenant. Donc, la France et comme tous les autres grands pays, joue la Realpolitik et c’est utile puisque dans des situations comme cela permet d’avoir des canaux de médiation très importants.

Il y a une vraie dialectique dans cette affaire et je pense que les européens sont effectivement proches d’Israël, car Israël fait partie de l’occident. La formation historique d’Israël vient de l’Europe, donc il y a  un rapport consubstantiel de l’Europe. C’est un pays oriental à certains égards, car il y a des juifs séfarades, mais fondamentalement dans sa création, dans ses relations, on peut le considérer comme une part de l’occident. Il y a le lien terrible, en Allemagne de la Shoah et c’est pour cette raison qu’Israël fait partie de l’Occident, en tout cas de l’Europe.

Et en même temps cela empêche l’Europe de voir qu’Israël est à la fois une démocratie, mais aussi une puissance occupante, c’est un pays qui en guerre qui veut annexer la Cisjordanie depuis très longtemps. Donc on est dans cette espèce de contradiction où finalement, là Israël a été agressé, mais aussi il ne fait jamais oublier qu’Israël est la puissance occupante de la Palestine. Donc on a cette contradiction et dans une affaire aussi terrible, avec des attentats terroristes si effroyables, évidemment l’émotion fait qu’on ne voit qu’un aspect des choses. 

Le Sud global a un regard complètement différent, on voit d’abord les Palestiniens, on voit d’abord Israël comme puissance occupante. C’est un terme de droit international que l’on retrouve dans les résolutions du Conseil de sécurité. C’est même assez grave que l’Europe soit si focalisée de cette façon car elle se coupe davantage encore du rapport au Sud Global, notamment par rapport à la situation en Ukraine. C’est pas par hasard si une bonne partie, ne soutient pas ou du moins s’abstient de ce que l’on peut faire un soutien à l’Ukraine, en réponse à l’agression brusque et cela peut avoir des conséquences graves avec le temps qui court.

Jean-Paul Chagnollaud, président de l’iReMMO

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La «relation spéciale» des États-Unis avec Israël, défendue sans compromis par l’administration Biden, a suscité une profonde désillusion au sein d’une partie importante de l’électorat démocrate, qui se sent trahi ou, à tout le moins, mal représentée par les choix du président. Ce mécontentement est particulièrement marqué parmi les jeunes et la population arabo-américaine.

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Lettre d’information de l’iReMMO