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Rafah: qui peut arrêter Netanyahou?

Les États-Unis ont posé leur véto à la demande d’un cessez-le-feu immédiat à Gaza. Rafah, surpeuplée, subit une crise humanitaire dramatique. L’Égypte se prépare au pire en construisant “une zone de sécurité” pour accueillir une probable vague de réfugiés palestiniens. 

Netanyahou l’assume, il est dans une guerre totale qu’il prend comme un objectif en soit. Or, la guerre est censée être un moyen et non pas un objectif, il faut avoir un horizon politique durant une guerre. Ici, le seul objectif apparent serait celui de faire fuir le maximum de Gazaouis du territoire et liquider la question palestinienne. La disqualification radicale par l’autorité israélienne de l’UNRWA fait partie de cette même logique. C’est cette agence qui nourrit la question du droit au retour des déplacés palestiniens de 1948 puisque c’est elle qui s’occupe, en grande partie,  des camps palestiniens. Supprimer l’UNRWA, c’est aussi faire disparaître le sujet principal de la question palestinienne: les réfugiés. À part pour servir cet objectif,  la guerre comme moyen, dans ce conflit, ne fonctionne plus, elle a été “usée”.

Rappelons qu’il ne faut surtout pas séparer Gaza de la Cisjordanie et de Jérusalem Est. Aujourd’hui, beaucoup parle de vouloir vraiment sortir par le haut; les Américains, les Européens, l’Arabie saoudite l’a également évoqué… Cela signifie relancer la notion de deux États et donc mettre en place un processus de trêve. Cependant, un acteur a été complètement oublié aujourd’hui, et mis de côté dans toutes les discussions, un acteur pourtant central, même si aujourd’hui décrédibilisé : l’OLP. On parle de l’Autorité palestinienne, on parle du Fatah, on parle évidemment du Hamas, mais on ne parle pas de l’OLP. Or l’OLP, est une fédération d’organisations qui pourrait, le moment venu, dans des conditions particulières, intégrer le Hamas. C’est d’ailleurs une demande du Hamas depuis des années. Il y aurait donc une possibilité de faire ressortir un interlocuteur palestinien jugé “présentables”, même pour Israël.



Finalement, qui, à part les Américains, pourrait arrêter ce conflit ?

Si l’on faisait aujourd’hui un référendum en Israël sur la question du nettoyage ethnique, il est fort probable qu’une majorité se dessine en faveur. Actuellement, le traumatisme est si fort qu’en Israël, le sentiment de vouloir voir disparaître les Palestiniens est très répandu. La situation est terrible de ce point de vue là, et risque de bloquer beaucoup d’issues. C’est pour cela qu’il ne peut pas y avoir de sorties vers le haut ou de solutions politiques s’il n’y a pas une forme d’intervention, du Conseil de Sécurité, des Européens… Une intervention internationale ou une force multinationale qui pourrait d’ailleurs être composée des Saoudiens et de pays arabes.

Jean-Paul Chagnollaud, président de l’iReMMO.

ÉDITO

ÉDITO

Israël-Palestine: pour un retour au politique

Si la première phase du cessez-le-feu initié à Gaza depuis le 19 janvier 2025 a tenu, les perspectives de mise en oeuvre de la seconde – devant permettre la libération de tous les otages restants en échange de celle de prisonniers palestiniens et le retrait total de l’armée israélienne de la bande de Gaza – semblent beaucoup plus incertaines. Comme l’est encore bien davantage l’issue de cette guerre et, plus fondamentalement, celle du conflit israélo-palestinien. Deux chemins sont possibles. L’un conduisant vers une guerre sans fin, l’autre ouvrant vers des perspectives de paix.

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LES ANALYSES DE CONFLUENCES

LES ANALYSES DE CONFLUENCES

Syria : the limits of external influence

Barah Mikaïl, 14 juin 2011
When the winds of change started blowing through the Middle East in December 2010, analysts were quick to predict that Syria would not succumb to the wave of popular protests. Syrian President Bashar al-Assad claimed that his country was exempt from the factors driving other protests. Yet contrary to most predictions, the Syrian population has voiced it desire for change. The potential for farreaching reform now exists. While the EU must stand ready to help, however, it is unlikely to play a primary role in ushering in political liberalisation. This is because of the structural nature of the Syrian regime, the country’s place in the regional context and ongoing difficulties in Libya. The EU reaction to Syria’s protests has been ad hoc and uncertain, and European governments could certainly do more. But Syria may show the limits to what kind of impact can be expected of European support for democratic reform.

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Lettre d’information de l’iReMMO