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La reconnaissance d’un État palestinien, levier sur le conflit?

La reconnaissance de l’État palestinien peut-elle changer quelque chose aux conditions de vie des Palestiniens ou n’est ce qu’une reconnaissance symbolique ?

Il faut distinguer les reconnaissances bilatérales et les reconnaissances plus globales. Il y a beaucoup de reconnaissances bilatérales, qui sont importantes et mêmes essentielles mais qui n’enclenchent pas un processus politique. Pour qu’il y ait un résultat important d’un point de vue diplomatique, il faut une reconnaissance de l’État de Palestine sincère dans un processus plus global. Par exemple, que les Européens reconnaissent cet État, non pas séparément, ce qui donnerait seulement une valeur symbolique forte, mais au nom de l’Europe unie.
Il y a quelques jours, les Palestiniens ont demandé à entrer comme État membre à part entière aux Nations Unis. Cette demande a été rejetée à cause du véto américain. Ils ont déjà le statut d’État non membre observateur, leur permettant de participer mais sans voter et d’être présents dans de nombreuses institutions onusiennes. Ainsi, la Palestine est membre à part entière de la Cour pénale internationale. Si la Palestine devenait un État onusien cela changerait beaucoup de choses.
Pour cela, il faudrait que le conseil de sécurité accepte la Palestine comme État à part entière. Notons qu’aujourd’hui, c’est la reconnaissance des Occidentaux qu’il manque à la Palestine.

La reconnaissance de la Palestine va-t-elle affaiblir ou renforcer le Hamas ?

C’est un faux problème. Une fois que l’État est reconnu, il faut savoir quel type de régime politique il y a et par conséquent quelles sont les forces politiques présentes dans cet État qui se veut démocratique.  Ce sera aux Palestiniens de décider qui seront les acteurs principaux et il y aura des élections à nouveau avec un régime politique dans lequel il y aura des forces politiques. Il faut bien distinguer la question de l’État, de sa reconnaissance internationale et de la réalité des forces politiques dans un État donné. Ce sont deux questions différentes. Évidemment elles sont liées mais différentes.

Jean-Paul Chagnollaud, président de l’iReMMO.

ÉDITO

ÉDITO

La Turquie aux avant-postes à Charm el-Cheikh

Alors qu’en Turquie le cours de l’euro est en passe de franchir le seuil fatidique des 50 livres, que l’inflation est repartie à la hausse et que l’on se demande qui sera le prochain maire CHP arrêté, Recep Tayyip Erdoğan s’emploie à faire oublier une conjoncture intérieure plutôt sombre, en faisant feu de tout bois sur le plan international. Grande bénéficiaire de la chute du régime de Bachar al-Assad à la fin de l’année 2024, la Turquie a joué, en effet, en cet automne 2025, un rôle remarqué dans la conclusion de l’accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas à Gaza, en particulier lors du sommet de Charm el-Cheikh. Retour sur cette implication et ses perspectives…

Par Jean Marcou, professeur émérite à Sciences Po Grenoble-UGA

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LES ANALYSES DE CONFLUENCES

LES ANALYSES DE CONFLUENCES

Hommage de Paul Balta à Anouar Abdelmalek, décédé le 15 juin 2012.

Paul Balta, 21 novembre 2012
Mesdames, Messieurs, Chers Amis, Je voudrais tout d’abord remercier le Docteur Mahmoud Ismaïl pour avoir organisé cette séance d’hommage au grand intellectuel Anouar Abdel-Malek, feu mon cousin, qui s’est éteint le 15 juin dernier à Paris. Avant d’évoquer son parcours, permettez-moi d’expliquer comment nous étions cousins. Georges Haddad, mon arrière-grand-père, était un Libanais, grec catholique, qui avait émigré en Égypte, en 1850, pendant la Nahda, la « Renaissance », sous le règne de Mohamed-Ali. Il épousa Hanem Boctor, une copte orthodoxe. Cette aïeule, commune à ma mère, Fanny Haddad, et à celle d’Anouar, Alice, appartenait à une famille copte, partagée entre propriétaires fonciers de la région d’Assiout, en Haute Égypte, et hauts fonctionnaires vivant au Caire : les Scandar, les Guirguis, les Abdel-Malek. Mon père étant français, et ma mère égyptienne, j’ai donc deux patries : la France et l’Égypte que j’aime également.

 

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Lettre d’information de l’iReMMO