Cette attaque est une attaque qui fait craindre une recrudescence de la violence et de la tension dans la région. Depuis le le 7 octobre, beaucoup s’alarment d’un risque de conflit, et cet assassinat ciblé contre Ismaël Haniyeh, le chef politique du Hamas, fait craindre ce que tout le monde redoute maintenant depuis des semaines et des mois, à savoir un risque d’embrasement régional du conflit à Gaza.
Est-ce l’incident de « trop »? Il est difficile de répondre à cette questions, surtout que cet assassinat n’a pas été officiellement revendiqué par Israël, même s’il y a de fortes chances que ce soit l’État hébreu qui soit responsable de cette attaque. Cela fait peser le risque d’un arrêt total des négociations pour un cessez-le-feu puisqu’il y avait quand même ces dernières semaines une forte pression américaine sur Israël pour que ces négociations puissent aboutir. Or, avec cette assassinat ciblé, il est vrai que la pérennité des négociations semblent se dégrader, notamment car pour le Hamas reprendre les négociations dans ce contexte semble extrêmement difficile, tout comme pour le Qatar qui a condamné l’assassinat.
Dans le même temps, l’opération de libération des otages israéliens n’est pas la priorité du gouvernement de Netanyahu, car si c’était le cas, cet assassinat ciblé n’aurait pas eu lieu. Ismaël Haniyeh était une partie prenante aux négociations, vivait à Doha, au Qatar, là où se déroulaient les négociations avec le bureau politique du Hamas servant d’intermédiaire avec la branche armée du mouvement, encore présente dans la bande de Gaza.
Le nouveau président iranien, Massoud Pezeshkian, qui vient d’être investi, a la lourde décision à prendre sur la nature de la riposte contre Israël. Dans le système iranien, ce n’est pas tant le président de la République islamique qui prend ce genre de décision, mais plutôt le Guide Suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, qui a la haute main avec ses Gardiens de la Révolution.
On voit mal alors comment l’Iran pourrait ne pas répondre puisque cet assassinat démontre la vulnérabilité et les failles d’un régime qui n’a eu de cesse d’avoir pour obsession la survie et la pérennité, et qui se rêve première puissance du Moyen-Orient.
Agnès Levallois, vice-présidente de l’iReMMO.