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Mort d’Ismaïl Haniyeh : « Aucun assassinat n’a conduit à l’éradication du Hamas »

Loin « d’éliminer le Hamas », l’assassinat d’Ismaïl Haniyeh ne devrait pas déstabiliser le mouvement qui repose sur une organisation collégiale. Par ailleurs l’assassinat compromet la poursuite des négociations pour un cessez-le-feu et la libération des otages retenus à Gaza.

Le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a été tué, mercredi 31 juillet à Téhéran dans une frappe que la République islamique d’Iran attribuée à Israël. Chef du bureau politique du Hamas depuis 2017, Ismaïl Haniyeh dirigeait la branche politique du mouvement depuis le Qatar. Le dirigeant palestinien était à Téhéran, soutien actif du Hamas, pour la cérémonie d’investiture du nouveau président de la République islamique d’Iran, Massoud Pezeshkian. La veille une frappe sur Beyrouth a tué l’un des plus hauts dirigeants de la branche armée du Hezbollah. Si ces agressions contre des États souverains peuvent faire monter d’un cran la tension au Proche-Orient, elles ne devraient pas être en mesure « d’éliminer le Hamas » comme le souhaite Benjamin Netanyahu.

Il ne faut pas confondre le Hamas avec une organisation djihadiste que l’on déstabilise en assassinant le leader. L’assassinat de ses dirigeants fait partie de l’histoire du Hamas, son fondateur, le Cheikh Yassine a été tué en 2004, le mouvement a toujours réussi à se relever. Notamment parce qu’il est identifié par les Palestiniens comme l’un des acteurs défendant la cause palestinienne. Par conséquent, même si le Hamas en tant que tel disparaissait, un autre mouvement reprendrait ses combats.

Aucun assassinat n’a conduit à l’éradication du Hamas, au contraire, cela peut renforcer le mouvement. Structuré autour d’un bureau politique, le Hamas devrait rapidement désigner un nouveau chef politique. Le propre d’une organisation comme celle-là, qui s’appuie sur une très forte collégialité, est de réussir à se renouveler rapidement. D’autres dirigeants comme l’instigateur de l’attaque du 7 octobre, Yahya Sinouar, ou Khaled Mechaal, membre fondateur du Hamas, sont toujours vivants. Par ailleurs, des dizaines de dirigeants du Hamas ont été assassinés depuis les années 1990 sans que cela n’endigue le développement et la structuration du mouvement.

 

Ismaïl Haniyeh est quelqu’un qui a joué sur tous les tableaux, c’était un véritable homme politique, très pragmatique. Il n’incarnait pas la ligne la plus radicale du mouvement et pouvait se montrer ouvert aux négociations et favorable à des compromis.

Lorsque l’on tue le chef politique de l’organisation avec laquelle on négocie, en violation du droit international, il est difficile d’imaginer des négociations sur un cessez-le-feu aboutir. Cela repousse également la possibilité de libérer les otages et risque de conduire à une radicalisation des positions

 

 

Jean-Paul Chagnollaud, président de l’iReMMO.

ÉDITO

ÉDITO

La Turquie aux avant-postes à Charm el-Cheikh

Alors qu’en Turquie le cours de l’euro est en passe de franchir le seuil fatidique des 50 livres, que l’inflation est repartie à la hausse et que l’on se demande qui sera le prochain maire CHP arrêté, Recep Tayyip Erdoğan s’emploie à faire oublier une conjoncture intérieure plutôt sombre, en faisant feu de tout bois sur le plan international. Grande bénéficiaire de la chute du régime de Bachar al-Assad à la fin de l’année 2024, la Turquie a joué, en effet, en cet automne 2025, un rôle remarqué dans la conclusion de l’accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas à Gaza, en particulier lors du sommet de Charm el-Cheikh. Retour sur cette implication et ses perspectives…

Par Jean Marcou, professeur émérite à Sciences Po Grenoble-UGA

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LES ANALYSES DE CONFLUENCES

LES ANALYSES DE CONFLUENCES

Sur la nature de l’Etat d’Israël. 1

Uri Avnery, 27 mai 2009
Benyamin Netanyahu ne ressemble en rien à Barack Obama pour ce qui est des projets : Il est arrivé au gouvernement sans aucun projet dans quelque domaine que ce soit. On a l’impression qu’il a passé ses années dans l’opposition avec la tête en hibernation. Il y a une semaine, il a présenté un « projet économique » grandiose pour sauver notre économie des ravages de la crise économique mondiale. Les économistes ont froncé les sourcils. Le « projet » ne comporte guère plus qu’un ensemble de slogans éculés et une taxe sur les cigarettes. Ses collaborateurs ont bégayé qu’il s’agissait seulement d’une « esquisse générale », pas encore d’un projet, et qu’ils allaient maintenant se mettre à travailler à un véritable projet.

 

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Lettre d’information de l’iReMMO