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Israël: Benjamin Netanyahou inflexible dans sa stratégie guerrière

Le ministre israélien de la Sécurité nationale, d’extrême droite, s’est opposé aujourd’hui à la poursuite des négociations en vue d’une trêve à Gaza pour libérer les otages. Itamar Ben Gvir est un membre clé du gouvernement de Benjamin Netanyahou. Hier soir, les États-Unis ont pourtant estimé qu’il était temps de finaliser un accord entre Israël et le Hamas. La mort de six otages, dimanche 1er septembre, a suscité un vaste mouvement de colère en Israël contre le gouvernement, accusé de bloquer les discussions indirectes entamées il y a des mois avec l’intermédiaire du Qatar, de l’Égypte et des États-Unis.

Manifestations monstres, grève, pressions de ses alliés, rien ne semble faire plier le Premier ministre israélien, inflexible dans sa stratégie guerrière. Selon le Hamas, au moins 42 personnes ont été tuées ces dernières 24 heures dans la bande de Gaza sous les bombes israéliennes.

Excuses du Premier ministre israélien

À la suite de la mort des six otages, le Premier ministre israélien a présenté ses excuses aux familles, il a admis : « Nous étions proches mais nous avons échoué ». Cette déclaration n’est pas surprenante, car elle reflète sa volonté de poursuivre sa stratégie de « guerre totale » malgré les obstacles. Ses excuses semblent être une tactique pour apaiser les familles tout en maintenant sa trajectoire de guerre. On aurait pu penser que cet épisode particulièrement douloureux entraînerait un changement de position, mais il faut distinguer une inflexion tactique de la stratégie qu’il mène.

Contrôle du corridor de Philadelphie

Le Premier ministre israélien a réaffirmé son exigence de maintenir un contrôle militaire sur le corridor de Philadelphie, une zone de 14 km de long et environ 100 m de large entre Gaza et l’Égypte. Selon un précédent accord avec l’Égypte, ce corridor est censé être neutre, mais les forces israéliennes y sont présentes depuis mai. Pourtant, les militaires, y compris le chef d’État-major, le patron du Shin Bet (service de renseignement intérieur israélien) et le ministre de la Défense, s’accordent à dire qu’il n’est pas nécessaire de rester dans ce corridor. La zone se trouve à 14 km d’Israël ; les Israéliens pourraient facilement intervenir à nouveau si nécessaire, notamment grâce aux drones et aux systèmes électroniques de surveillance. C’est donc un prétexte de plus pour dire qu’il ne faut pas céder, selon la rhétorique de Netanyahou.

Négociation d’une trêve

Le texte préparé par les Américains fin mai, a conduit à une résolution du Conseil de sécurité adoptée à l’unanimité le 10 juin demandant un retrait partiel des troupes israéliennes, suivi d’un retrait total dans une deuxième phase.  Cette résolution prévoyait des négociations en trois phases. Le Hamas a accepté le retrait partiel, mais Netanyahou refuse de s’engager dans cette première phase. Les Américains ne parviennent pas à exercer une pression suffisante, malgré les drames humanitaires croissants à Gaza. La situation se détériore, avec des épidémies comme la poliomyélite, et Netanyahou poursuit sa guerre, ce qui est perçu comme une impasse stratégique.

Pression de l’opinion internationale et de la société israélienne

La pression internationale n’a pas encore conduit à un changement de politique israélienne. Malgré des tentatives de pression des États-Unis et de la communauté internationale, Netanyahou reste fidèle à sa stratégie. Les Américains, en particulier, semblent plus préoccupés par les discours que par les actions concrètes. Les mesures symboliques comme la suspension de licences d’exportation d’armes par la Grande-Bretagne n’ont pas encore eu d’impact significatif, et le soutien américain continue de jouer un rôle crucial dans la politique israélienne. Israël, malgré les mouvements de jeunes sur les campus américains et européens, semble peu inquiet de l’opinion internationale. Le soutien occidental, surtout américain, est considéré comme acquis, ce qui permet à Netanyahou de poursuivre sa politique sans craindre de répercussions majeures. Par ailleurs, Netanyahou doit également avoir en tête l’éventualité d’un changement de président aux États-Unis. Si Trump était élu, la situation géopolitique pourrait évoluer en faveur de sa politique brutale et de son jusqu’au-boutisme militaire.

Le jour où la guerre se terminera, il devra rendre des comptes, aussi bien sur le plan politique que personnel, notamment à cause des procès en cours. Il devra répondre des décisions qu’il a prises ou non pour empêcher le massacre du 7 octobre, car il est clair qu’il y avait des signes avant-coureurs qu’il n’a pas pris en compte.

Changement dans la doctrine israélienne

Depuis le massacre du 7 octobre, il semble y avoir eu un changement dans la doctrine israélienne, bien que complexe. Les débats au sein du gouvernement et de l’appareil militaire révèlent des contradictions, mais Netanyahou continue de mener une « guerre totale ». Au début, il y a eu des débats, notamment avec Gantz et d’autres qui ont depuis quitté le cabinet de guerre, ce qui montre que les positions étaient probablement différentes. La preuve en est l’accord de novembre 2023, qu’il ne faut pas oublier, qui a permis la libération de plusieurs otages.

Situation en Jordanie et implications

L’intransigeance de Benjamin Netanyahou a empêché des avancées significatives dans les négociations. Il poursuit une politique de guerre totale, non seulement à Gaza mais aussi en Cisjordanie, où la répression est très violente. Le ministre de la Défense jordanien a d’ailleurs menacé d’utiliser toute la force nécessaire, ce qui soulève des inquiétudes quant à un possible embrasement de la situation. Les bombardements israéliens, associés à la violence des colons, aggravent la crise humanitaire et économique, et pourraient également provoquer un désir de vengeance.

Jean-Paul Chagnollaud, président de l’iReMMO.

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Le conflit syrien: une tragédie humaine et juridique

Depuis le début de la révolution syrienne en mars 2011, le conflit n’a cessé de se transformer en un engrenage de violence, marqué par des attaques répétées contre la population civile. Alors que le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme estimait en 2022 que 300000 civils avaient péri, l’Observatoire syrien des droits de l’homme porte ce bilan à plus de 500000. Au-delà des chiffres, le conflit syrien a généré des millions de déplacés, et poussé autant de Syriens à s’exiler. La question du droit des victimes reste aujourd’hui un enjeu crucial pour une population qui réclame justice et reconnaissance de ses souffrances.

De Mohamed-Nour Hayed

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