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L’effet Trump peut-il bouleverser le Moyen-Orient?

Le 19 janvier 2025 voyait l’entrée en vigueur de l’accord intervenu entre le gouvernement israélien et le Hamas. Un accord de trêve davantage qu’un accord scellant la fin du conflit. Beaucoup de choses restent en effet à négocier. L’accord comporte trois phases. La première, celle qui a cours actuellement consiste en un échange : otages israéliens d’un côté, de l’autre, prisonniers palestiniens et retrait israélien des zones peuplées de Gaza.

Le cessez-le-feu est jugé fragile avec des chances de réussite plutôt minces après 15 mois de guerre à Gaza. D’autant qu’un autre conflit s’est éveillé avec l’opération lancée à Jenine le 21 janvier, ouvrant un nouveau front en Cisjordanie qui est au bord de l’embrasement. Quelles perspectives pour cet accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas alors que l’agence de l’ONU en charge des réfugiés palestiniens a été contrainte de baisser son rideau cette semaine à Jérusalem, cessant ainsi toute activité dans les Territoires occupés.

Quels compromis Palestiniens et Israéliens sont-ils prêts à faire ? Le retour de Donald Trump facilitera-t-il un terrain d’entente ? Le chef de la Maison Blanche pourra-t-il résister à l’influente extrême droite israélienne, lui qui entend conclure un vaste accord de paix régional incluant les pays arabes opposés à l’Iran ?

L’incertitude domine la situation à Gaza. Bien que certains facteurs laissent penser que le cessez-le-feu pourrait se prolonger, il reste fragile, la première phase se terminant le 2 mars. Israël a déjà annoncé être prêt à reprendre la guerre immédiatement après cette date, voire avant. À cela s’ajoute la crise autour de l’UNRWA, qui ne peut plus agir depuis le 30 janvier, compliquant encore davantage la situation pour les Gazaouis déplacés.

Sur le plan international, les États-Unis sous Trump devraient continuer à soutenir la politique de Netanyahou et l’extrême droite israélienne, notamment en facilitant l’annexion de la Cisjordanie. La guerre à Gaza est perçue comme une impasse stratégique, sans perspective politique claire. 

L’Autorité palestinienne étant affaiblie, la question du « jour d’après » demeure sans réponse, notamment concernant la reconstruction de Gaza, tant sur le plan matériel que politique et psychologique. Le rôle de Washington sera déterminant, et certains pays européens, comme la France avec l’Arabie saoudite, pourraient tenter d’infléchir la situation.

Israël fait face à de profondes contradictions, aussi bien sur la scène internationale qu’interne, avec des tensions autour de sa Cour suprême et la nomination d’un nouvel ambassadeur américain à Tel Aviv, confirmant un soutien total aux colons et à l’intensification de la répression. L’annexion de la Cisjordanie risque d’accentuer une situation d’apartheid, où les Palestiniens n’auraient aucun droit. Un autre enjeu souvent oublié est la justice pénale internationale: un mandat d’arrêt de la CPI pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité vise Netanyahou, et Gaza reste inaccessible aux enquêteurs. Une question finira par ressurgir.

Sur le plan régional, l’Arabie saoudite adopte une approche différente de celle d’il y a quelques années, privilégiant la sécurité collective plutôt qu’un affrontement avec l’Iran. Ce dernier, en grande difficulté économique et marqué par des tensions internes, pourrait être amené à négocier des accords de sécurité régionaux. 

Les reconfigurations actuelles, uniquement fondées sur des logiques militaires et de destruction, ne permettront pas un apaisement durable. Une véritable stabilisation passe par des accords politiques, même partiels. Israël, malgré son sentiment de puissance, se heurte à de profondes contradictions politiques et sociologiques, rendant illusoire toute victoire durable.

Jean-Paul Chagnollaud, président de l’iReMMO.

ÉDITO

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Annulation du colloque « La Palestine et l’Europe »: une « grave atteinte aux libertés académiques »

10 novembre 2025

Un important colloque «La Palestine et l’Europe: poids du passé et dynamiques contemporaines» devait avoir lieu au Collège de France en collaboration avec le Carep. Sur pression du ministre de l’enseignement supérieur, répondant à des injonctions de la Licra, l’administrateur du Collège s’est vu dans l’obligation  de l’annuler. L’iReMMO dénonce une telle décision qui porte gravement atteinte aux libertés académiques les plus fondamentales.

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LES ANALYSES DE CONFLUENCES

LES ANALYSES DE CONFLUENCES

Les élections législatives de 2012 en Aglérie

Paul Balta, 24 mai 2012
Pour la première fois depuis 20 ans, dans l’histoire de l’Algérie indépendante, les élections législatives du 10 mai 2012 se sont déroulées dans dans des conditions correctes, reconnues par plusieurs partis politiques. L’Algérie a invité environ 500 observateurs étrangers pour superviser le scrutin, dont 200 de l’Union africaine (UA), 150 de l’Union européenne (UE), 132 de la Ligue arabe (AL), 20 de l’Organisation de la Coopération islamique (OCI), 10 de l’ONU, 9 de l’Organisation non gouvernementale National démocratic institute (NDI), et 2 indépendants.
Ban Kimoun, Secrétaire général de l’ONU a déclaré :« Je félicite le peuple et le gouvernement algériens pour le déroulement pacifique de l’élection, le 10 mai, de l’Assemblée populaire nationale et salue la représentation accrue des femmes au sein de la nouvelle Assemblée ».

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Lettre d’information de l’iReMMO