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Iran: le guide suprême dans le viseur, le régime menacé?

Avec les déclarations de Netanyahou, on voit bien aujourd’hui que l’objectif c’est l’élimination d’Ali Khamenei. Mais je ne vois pas en quoi, aujourd’hui, l’élimination de Khamenei règlera toute la question. Au-delà, cette opération s’inscrit en dehors du droit international, et un Premier Ministre qui puisse s’exprimer de la sorte (en annonçant vouloir tuer un responsable politique d’un autre pays) pose question. Je ne pense pas que l’on puisse considérer cela comme une démarche normale. Je le répète : si la disparition de Khamenei pouvait régler tous les problèmes du Moyen-Orient on pourrait s’en réjouir. Mais je ne vois pas en quoi cette décision d’Israël de supprimer Khamenei va supprimer le régime iranien actuel. Je rappelle que jusqu’à aujourd’hui, Khamenei n’a pas autorisé de passer du nucléaire civil au nucléaire militaire. Or, au vu du contexte, il pourrait le faire. On entre alors dans une séquence qui pose plus de questions qu’elle n’en règle.

Trump est dans une situation très inconfortable : il ne peut pas et ne veut pas lâcher Israël, en même temps il ne veut pas se laisser prendre dans cette dynamique guerrière. A cet égard, on peut se demander quels sont les objectifs de guerre clairs de Netanyahou. La question est donc de savoir jusqu’à quel point Trump va soutenir les Israéliens. Car les partisans de Trump ne supportent pas cette guerre et considèrent que les USA n’ont rien à faire au Moyen-Orient. Donc Trump est plutôt dans l’expectative. Il attend de voir comment se déroulent avec les négociations entre l’Europe et l’Iran. Également, les relations entre Trump et les pays sunnites le mettent dans l’embarras, car ces derniers n’ont pas intérêt à ce que la région soit à feu et à sang.

Je ne vois pas en quoi cette décision d’Israël de supprimer Khamenei va supprimer le régime iranien actuel.

La société iranienne est aujourd’hui tiraillée entre ne supportant pas l’idée que le régime tombe avec la déstabilisation d’une puissance extérieure, avec ce que ça implique comme pour les autres pays de la région par le passé, et en même temps elle ne veut plus de ce régime. Si l’on regarde ce qui s’est passé en Syrie, au final c’est un groupe syrien qui a pris les choses en main. Et ça se passe mieux en Syrie qu’en Irak ou en Libye. Les Iraniens voyant cette réalité, le régime des mollahs peut s’en servir pour souder ses bases.

Israël a décidé de mettre en place un autre système d’aide humanitaire. Le précédant était financé par l’ONU et mis en place par des experts du terrain. Ainsi, c’est une façon de mettre de côté les acteurs capables de faire cela. L’objectif d’Israël est de rendre cette distribution impossible, notamment en finançant des gangs armés palestiniens pour faire le travail de maintien. Le but étant de montrer qu’on ne peut rien faire avec les Palestiniens, ils seraient des sauvages voire des animaux humains. Ehud Olmert explique la situation très bien : la stratégie est de tout mettre en œuvre pour montrer que rien n’est possible à Gaza.

ÉDITO

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La Turquie aux avant-postes à Charm el-Cheikh

Alors qu’en Turquie le cours de l’euro est en passe de franchir le seuil fatidique des 50 livres, que l’inflation est repartie à la hausse et que l’on se demande qui sera le prochain maire CHP arrêté, Recep Tayyip Erdoğan s’emploie à faire oublier une conjoncture intérieure plutôt sombre, en faisant feu de tout bois sur le plan international. Grande bénéficiaire de la chute du régime de Bachar al-Assad à la fin de l’année 2024, la Turquie a joué, en effet, en cet automne 2025, un rôle remarqué dans la conclusion de l’accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas à Gaza, en particulier lors du sommet de Charm el-Cheikh. Retour sur cette implication et ses perspectives…

Par Jean Marcou, professeur émérite à Sciences Po Grenoble-UGA

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LES ANALYSES DE CONFLUENCES

LES ANALYSES DE CONFLUENCES

Feu l’Euro-Méditerranée ?

Robert Bistolfi, 17 décembre 2012
Avant que la raison ne réintroduise des pondérations plus subtiles (mais qui ne seront pas nécessairement plus optimistes), un regard rétrospectif sur le projet euro-méditerranéen ne peut qu’accabler. Ce qui aurait pu être un projet structurant de l’Europe en construction – la définition d’une vraie ambition régionale vers ses marches au Sud et à l’Est – s’est révélé n’être qu’un aménagement sans perspective de simples relations bilatérales. Depuis les premiers accords commerciaux des années 60, suivis d’accords d’association, l’inventivité sémantique a masqué l’inexistence de la volonté : politique prétendument globale ou rénovée, processus de Barcelone, et pour finir l’incertaine Union pour la Méditerranée que le président Sarkozy a tenue sur les fonts baptismaux alors que les parrains se dérobaient… La relation avec les « pays tiers méditerranéens » n’a tenu que d’un empirisme politique et commercial à courte vue.

 

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Lettre d’information de l’iReMMO