L’Europe méditerranéenne en crise

N° 80 Hiver 2011-2012
Dossier dirigé par Guillaume Alméras
Ce n’est pas la première fois que des pays se retrouvent au bord de la faillite et, après tout, la Grèce ou le Portugal ne sont pas encore exactement dans la situation qu’a connue l’Argentine il y a quelques années. Pourtant, la crise qui frappe l’Europe méditerranéenne parait être bien plus qu’une crise économique. Au-delà des questions d’endettement, elle a d’ores et déjà provoqué un vaste désenchantement, sous plusieurs facettes : déception face à la construction européenne, mal-être dans la mondialisation, crise de l’avenir, perspectives de délitement social. Comment traduire cette inquiétude apparue depuis près de deux ans en Europe ?

Bouleversements stratégiques dans le monde arabe ?

N° 79 Automne 2011
Dossier dirigé par Barah Mikail
Les révoltes du monde arabe ont d’ores et déjà forgé ce que l’on peut qualifier de tournant dans l’histoire du monde arabe. Les fins successives des régimes de Zineddine Ben Ali (Tunisie), Husni Mubarak (Egypte) et Moammar Kadhafi (Libye) ont en effet laissé ouvertes d’autres brèches (Bahreïn, Syrie, Yémen) dont l’issue peut parfois paraître incertaine. Cela alors que, en parallèle, maints autres pays (Algérie, Maroc, Jordanie…) ont procédé à des annonces de réformes visant à leur éviter de subir un sort similaire. 
Cela étant dit, et en dépit des apparences, l’on aurait tort de vouloir déconnecter ces évolutions du monde arabe d’un contexte géopolitique plus large. Au-delà des « révoltes de la dignité », il ne faut en effet pas oublier que bien des acteurs internationaux ont suivi de près la situation exacerbée prévalant dans ces espaces stratégiques… et ont même essayé d’en tirer un profit maximal.

Le Maroc : changements et faux-semblants

N° 78 Été 2011
Dossier dirigé par Karine Bennafla
Programmé il y a un an, ce dossier de Confluences Méditerranée consacré au Maroc paraît, plus de 10 ans après le numéro spécial précédent*, à un moment particulier de l’actualité sociale et politique du royaume. Celle-ci est marquée, depuis février 2011, par une politisation et une coordination, inédite à l’échelle nationale, des expressions publiques de protestation, à l’issue de la vague contestataire partie de Tunisie puis d’Egypte durant l’hiver 2010-2011. Avec quelques semaines de décalage, le pouvoir central marocain a, à son tour, été affecté par le vent de révolte et, sans renoncer à l’usage de la force répressive contre les manifestants, il a vite réagi par une série de mesures destinées à apaiser la gronde

Révoltes arabes : premiers regards

N° 77 Printemps 2011
Dossier dirigé par Pierre Blanc
L’histoire est coutumière des mouvements soudains qui en réorientent le cours. De temps à autre, des dictateurs sombrent, des murs tombent, des régions s’embrasent, des peuples fraternisent. Dans bien des cas, ces occurrences soudaines sont en fait la révélation au grand jour, parfois bruyante et violente, de transformations profondes que nous n’avons pas toujours su lire avec acuité.

Stratégies islamistes

N° 76 Hiver 2010-2011
Dossier dirigé par Jean-Paul Chagnollaud
Alors même que de Tunis au Caire, nous assistons, en ce début d’année 2011, à des révoltes sociales et politiques de grande envergure, tout se passe comme si nos perceptions du monde arabe, de l’Iran et, dans une moindre mesure, de la Turquie étaient encore plus ou moins calées sur une grille de lecture remontant aux années 1970. L’islam politique s’appréhende encore largement comme un ensemble compact, dangereux, foncièrement antidémocratique et antioccidental. Nombre de médias et d’observateurs cherchent toujours à décrypter les bouleversements en cours dans cette région par des interrogations sur le « péril islamiste » alors même que les partis et les leaders de cette mouvance plurielle ont été absents de ces vastes manifestations aussi bien en Tunisie qu’en Egypte sans oublier le fait, capital, qu’en 2009 c’est tout une fraction du peuple iranien qui a manifesté contre le régime autoritaire des ayatollahs et la réélection truquée de Mahmoud Ahmadinejad.

Egypte : l’éclipse

N° 75 Automne 2010
Dossier dirigé par Pierre Blanc 
Les numéros de la revue Confluences Méditerranée, dont nous sommes à la veille de fêter ses vingt ans, alternent entre questions thématiques et analyses nationales. En deux décennies d’existence, aucun numéro spécial n’a été consacré à ce grand pays méditerranéen et arabe qu’est l’Egypte. Avec plus de 80 millions d’habitants, il s’agit pourtant du pays le plus peuplé du bassin méditerranéen mais aussi l’un des plus influents, en tout cas dans sa partie arabe. C’est également un pays soumis à de fortes pesanteurs politiques, économiques et sociales avec le risque d’incidences géopolitiques que cela implique.Dans un contexte d’élections (législatives de 2010 et présidentielles de 2011) où rien ne semble annoncer de véritables changements, la revue Confluences Méditerranée a saisi l’importance et l’urgence de revisiter un pays stratégique, qui plus est aujourd’hui à la croisée des chemins, aussi bien dans ses choix socio-économiques et politiques que diplomatiques.

La Méditerranée sans l’Europe

N° 74 – Été 2010
Dossier dirigé par Sébastien Abis.
Vouloir s’interroger sur « la Méditerranée sans l’Europe », c’est chercher, par delà l’impertinence de la formule, à explorer les nouvelles réalités géopolitiques d’un espace trop souvent fermé sur lui-même au niveau de la réflexion stratégique, alors qu’il est par nature une interface dynamique entre plusieurs régions qui se jouxtent, et qu’il constitue assurément une zone d’intérêts et de convoitises au coeur d’un Monde multipolaire où des puissances s’affirment aux côtés de celles révisant ou aiguisant leurs actions. La crise économique et financière, qui éclata en 2008, ne fait que précipiter depuis ce rééquilibrage du Monde 1 où le poids opérationnel de l’Europe, potentiellement très grand, s’affaiblit constamment. Dans ce cadre global, l’Euro-Méditerranée semble malheureusement vouée à ne demeurer qu’une idée en perpétuelle gestation. Pire, elle peut même apparaître comme le reflet des illusions géopolitiques de cette séquence historique (1989-2009) ayant fait basculer par à-coups le Monde dans un début de XXIe siècle désaxé, car la teneur des rapports Nord-Sud s’est métamorphosée.

Nations et territoire : quelles institutions ?

N° 73 Printemps 2010
Dossier dirigé par Robert Bistolfi
Ce que Paul Valery avait dit du caractère mortel des civilisations vaut pour les institutions politiques, et d’abord pour celles qui ont dû gérer une pluralité de peuples, langues, coutumes, religions… Des ensembles institutionnels ont été bâtis qui ont produit des « civilisations » avant de disparaître. Une richesse culturelle trop disparate a eu raison d’elles à la longue. Il y a un siècle, l’empire ottoman et l’empire austro-hongrois se sont effondrés ; l’Union soviétique et la Yougoslavie ont disparu hier. Le ciment de ces ensembles était différent, mais tous ont eu en commun de n’avoir pas pu transformer un lien autoritaire en une adhésion consentie. Un meilleur fonctionnement démocratique aurait-il permis d’aboutir à un équilibre satisfaisant, durable, entre fidélités particulières et consentement à des institutions régulatrices de l’ensemble ?

La Palestine en débat 1945-2010

N° 72 Hiver 2009-2010
Dossier dirigé par Robert Bistolfi
Depuis plus de soixante ans, le conflit central du Proche-Orient impose ses images désespérantes. Pourtant, en France, il a fallu attendre longtemps avant que l’opinion soit quelque peu sensibilisée. La diversité des enjeux a empêché de poser les termes du débat en toute clarté. En tant que peuple, les Palestiniens ont vu leur existence durablement niée. L’ignorance ou la méconnaissance de leurs aspirations a tenu d’abord à des facteurs objectifs, d’ordre historique. Mais l’oubli a aussi été le résultat d’un déni organisé de l’iniquité : il s’est traduit par un détournement des discussions du seul terrain où elles auraient dû se cantonner, celui du droit international et de la justice, vers un théâtre d’ombres où l’on a joué de l’émotion.

Souveraineté économique et réformes en Algérie

N° 71 Automne 2009
Dossier dirigé par Mihoub Mezouaghi et Fatiha Talahite
Les mesures adoptées par la Loi de finances complémentaire (LFC) 2009, en introduisant de fortes restrictions à la fois aux importations, à l’investissement étranger et au crédit à la consommation, ont surpris par leur radicalité, alors même que les autorités insistaient sur la résilience de l’économie algérienne face à la crise internationale. Ces mesures participent-elles seulement d’une adaptation au contexte international de crise ou expriment-elles des changements profonds en matière d’orientation économique ? Alors que le constat est implacable – désindustrialisation, effets pervers de la rente pétrolière et gazière, dérive des importations -, découlent-elles d’une remise en cause de l’ouverture économique, d’une restauration des leviers de régulation ou d’une volonté de répondre à des tensions sociales croissantes ? Ne révèlent-elles pas, plus fondamentalement, la situation de blocage du processus de réformes économiques qui trouve ses racines dans les contradictions du rôle de l’Etat dans l’économie nationale depuis la fin des années 1980 ?

Liban, de problèmes en crises

N° 70 Eté 2009
Dossier dirigé par Ghassan el Ezzi
Depuis son indépendance le Pays du Cèdre va de problèmes en crises politiques qui dégénèrent parfois en guerres civiles comme ce fut le cas en 1958 et entre 1975 et 1990. Deux sources de son malheur semblent demeurer inépuisables : une géopolitique complexe qui a fait de lui une arène de gladiateurs régionaux et internationaux, et un système politique confessionnel hypothéquant toute velléité de créer un Etat de droit moderne et démocratique. Ce numéro revient sur les élections de juin 2009 mais surtout sur les pesanteurs qui entravent l’histoire politique du pays des Cèdres. Il se propose ainsi de dessiner en creux les sorties possibles du cycle de crises qui l’affecte tant.

Médias : stratégies d’influences

N° 69 Printemps 2009
Dossier dirigé par Barah Mikhail
Le thème des médias en Méditerranée est loin d’être épuisé. Bien au contraire, à un moment où les opinions publiques mondiales continuent à voir dans les chaînes télévisées un vecteur incontournable pour leur information, et dans un contexte où foisonnent les chaînes satellitaires, on ne peut que noter l’ascendant pris par l’image et le verbe dans l’accompagnement mais aussi l’orientation de «  la pensée globale ». Evidemment, parler des chaînes satellitaires ne dispense pas pour autant de développer un intérêt pour ces autres médias incontournables que sont la radio, la presse et bien sûr Internet. Tous continuent à susciter un engouement que ce soit en matières d’information, de loisirs et de divertissement, de quête d’un moyen d’être en phase avec un événement important ayant lieu en direct, ou tout simplement de recherche du détail qui fait la différence.

Italie : le grand bond en arrière ?

N° 68 Hiver 2009
Dossier dirigé par Sébastien Abis
Dans un Monde où tout s’accélère, pour le pire comme pour le meilleur, l’Italie ne tient pas le rythme. S’appuyant sur un héritage historique et culturel parmi les plus fécond de la planète, l’Italie se trouve actuellement dans une situation inquiétante. Pire, les perspectives s’annoncent en rien favorables. Le déclinisme est d’ailleurs en vogue dans la péninsule depuis quelques années, thème il est vrai relayé abondamment depuis l’étranger. L’Italie serait donc à « la dérive « , à tel point que le futur proche la plongerait dans un marasme politique et économique inextricable. Tandis que des mutations importantes s’opèrent dans sa société et que se redessine simultanément la carte géoéconomique du Monde, tout se passe comme si l’Italie s’était figée au siècle dernier sans être aujourd’hui capable d’avancer. Cette impression domine, que l’on examine la situation politique, sociale ou économique de l’Italie, devenue cette puissance moyenne voire virtuelle à l’échelle du Monde.

Un automne méditerranéen

N° 67 Automne 2008
Depuis fort longtemps, les turbulences de la Méditerranée constituent un authentique baromètre de la situation stratégique internationale, rythmant bien souvent l’actualité médiatique par une série ininterrompue de promesses politiques et de faits tragiques. Ces dynamiques à contre-courant qui parsèment le théâtre méditerranéen, où jamais ne s’imbriquent vertueusement les signaux d’espoir, les bonnes intentions et les urgences du quotidien, façonnent dans les esprits un spleen géopolitique régional. Et celui-ci semble désormais malheureusement plus proche d’un pessimisme de l’intelligence que de l’optimisme de la volonté. A ce titre, 2008 aura été une année sans aucune doute révélatrice de cette mélancolie méditerranéenne. On y annonçait le retour de la paix et du dialogue au Proche-Orient. On y creusait de nouveaux sillons pour la coopération euro-méditerranéenne.

Chrétiens d’Orient

N° 66 Eté 2008
Dossier dirigé par Pierre Blanc
Les temps actuels sont particulièrement tragiques pour les Arabes chrétiens. Bien sûr, dans plusieurs pays, leurs souffrances ne font pas exception et leurs concitoyens musulmans pâtissent autant de situations à tout le moins délétères. Les uns et les autres subissent l’occupation (territoires palestiniens), la guerre (Irak), l’incertitude politique et économique (Liban, Égypte). Cependant, dans certains pays, les chrétiens sont également victimes en tant qu’ils appartiennent à une minorité religieuse. L’Irak offre tous les jours des scènes de violences à leur endroit (enlèvements, meurtres, imposition du voile, incendies d’églises). La mort de Mgr Rahho, l’évêque chaldéen de Mossoul, en mars 2008, et celle de Boulos Iskandar en octobre 2006 après qu’il refusa de se convertir, aussi tragiques soient elles, ne sont que la partie médiatisée de la tragédie que subissent leurs coreligionnaires dans un pays que le président américain George W. Bush voulait ramener à la démocratie.

L’Iran, une puissance virtuelle ?

N° 65 Printemps 2008
Dossier dirigé par Jean-Paul Chagnollaud et Jean-François Coustillière. 
Il n’est plus possible désormais d’aborder les problèmes politiques du Proche-Orient sans prendre en compte le rôle et l’influence de l’Iran que ce soit au Liban, en Syrie, en Iraq ou dans le conflit israélo-palestinien.L’émergence de ce pays n’est en rien une nouveauté car historiquement la Perse a toujours occupé une place importante dans cette région ; pendant des siècles, les grands équilibres régionaux reposaient avant tout sur les rapports de forces qu’entretenaient ce grand pays et l’Empire ottoman. A une époque plus récente, l’Iran du Shah était un Etat avec lequel il fallait compter mais la perception qu’on pouvait en avoir en Occident était différente de celle d’aujourd’hui puisqu’il était un de ses alliés privilégiés sur lequel les Etats-Unis s’appuyaient pour leur politique dans la région. Dans cette configuration, l’Iran du Shah participait à l’équilibre stratégique du Proche-Orient dans le contexte de la Guerre froide face à l’Union soviétique fortement implantée en Syrie, en Iraq et en Egypte, jusqu’au revirement de Anouar El Sadate au début des années 70

Justice pénale et politique internationale

N° 64 Hiver 2007-2008
Dossier dirigé par Jean-Paul Chagnollaud
Une des sources des graves tensions qui menacent actuellement le Proche-Orient tient à la création d’un tribunal international décidée par les Nations unies en concertation avec le gouvernement libanais pour tenter de faire la lumière sur l’assassinat de Rafic Hariri. C’est aussi un des points de blocage majeurs au Liban entre la majorité et l’opposition… Cette création pose beaucoup de questions tant sur les circonstances de cette décision conjoncturelle que sur le rôle et les fonctions de la justice pénale internationale dans le monde contemporain. 

La France et la Méditerranée

N° 63 Automne 2007
Dossier dirigé par Sébastien Abis
Dès l’hiver 2006, la rédaction de Confluences Méditerranée décida de programmer un numéro spécial « France » dans l’agenda éditorial de 2007, persuadée que cette année poserait en des termes nouveaux la question des relations futures entre l’Hexagone et le Bassin méditerranéen. C’était d’abord un souhait fort, puisque le calendrier des présidences européennes fixait rendez-vous à la France pour animer et guider durant le second semestre 2008 la politique de l’Union. Et nous étions intimement convaincus qu’il serait utile de consacrer un numéro dédié aux rapports franco-méditerranéens peu avant cette Présidence de l’Union, dans l’espoir que la Méditerranée puisse figurer haut dans l’agenda européen préparé par Paris

Mémoire et réconciliation

N° 62 Eté 2007
Dossier dirigé par Jamila Houfaidi Settar
La Méditerranée a le triste privilège d’avoir connu – et de connaître encore – de nombreux régimes autoritaires qui n’ont jamais hésité à recourir à tous les moyens de leurs appareils répressifs pour mater et écraser toute velléité de contestation politique. Interminable est la liste des violations des droits de l’Homme commises depuis les années cinquante ou soixante au Maghreb, au Machrek, en Turquie, dans l’ex-Yougoslavie sans oublier la Grèce au temps des colonels, l’Espagne et le Portugal à l’époque du fascisme.

La montée des périls

N° 61 Printemps 2007
Dossier dirigé par Robert Bistolfi
Depuis une quinzaine d’années, le monde hésite dans un entre-deux opaque : la fin de la bipolarité URSS-USA a laissé libre cours à l’hyperpuissance étatsunienne, cependant que les géants de demain – la Chine, l’Inde, le Brésil, l’Union européenne peut-être… – ne sont pas encore en mesure d’imposer un nouveau partage des pouvoirs. Dans cet entre-deux libéré de la peur nucléaire, on aurait pu s’attendre à ce que la politique retrouve tous ses droits. Sous la houlette de Washington, des compromis politiques raisonnables auraient pu permettre, semble-t-il, d’éteindre ou de réduire les principaux foyers de tension. Paradoxalement, c’est au contraire à une renonciation apparente aux outils de la politique que l’on a assisté : les deux analyses opposées de Francis Fukuyama sur la fin de l’Histoire, et de Samuel Huntington sur le clash des civilisations, avaient illustré en le théorisant ce retrait.

Lignes de faille

N° 60 Hiver 2006-2007
Dossier dirigé par Robert Bistolfi
Faut-il déjà reprendre espoir ? La Rome d’aujourd’hui est sur le Potomac : les événements intervenus fin 2006 à Washington pourraient avoir une importance majeure pour le reste du monde, et d’abord pour le Proche et le Moyen-Orient. Après la victoire des démocrates au Congrès et au Sénat, après que Robert Gates, nouveau Secrétaire à la Défense, eut admis que la guerre d’Irak ne pouvait être gagnée, le Rapport Baker – Hamilton est venu préconiser des réorientations majeures de la politique américaine dans la région : recomposition de la présence militaire en Irak, révision de la conflictualité frontale avec l’Iran et la Syrie, relance sous pression extérieure des négociations israélo-palestiniennes et israélo-syriennes… Ces propositions prennent systématiquement le contre-pied de la démarche suivie depuis cinq ans par George W.Bush. Elles lui apportent un désaveu cinglant. Il est évidemment trop tôt pour savoir si ce dernier sera contraint de les avaliser pour en faire la trame de son action pendant la dernière partie de son mandat.

Femmes et islamisme 2006

N° 59 Automne 2006
Dossier dirigé par Régine Dhoquois-Cohen et Olfa Lamloum
A l’automne 1998, le numéro 27 de Confluences Méditerranée était consacré à “Femmes et islamisme”. Ce dossier entendait poser la question des relations difficiles entre femmes, féminisme et islamisme. Il faisait le pari de la complexité en multipliant les exemples, de la France à l’Algérie, de la Tunisie à la Turquie, de la Palestine à l’Iran et à l’Afghanistan. Ce numéro a été rapidement épuisé. Fallait-il publier un nouveau dossier sur ce thème ? La plupart des articles parus restaient d’actualité ou bien présentaient un intérêt historique. Mais huit ans plus tard, après la chute des talibans, les nouveaux codes de la famille au Maroc et en Algérie, le vote en 2004 de la loi sur les signes religieux à l’école en France, les changements politiques en Iran, la victoire du Hamas aux élections législatives palestiniennes, le sujet méritait un éclairage complémentaire. Nous avons donc décidé d’apporter cet éclairage avec un nouveau volet de “Femmes et islamisme”, mais aussi de reprendre sous l’intitulé “Documents”, en seconde partie, l’intégralité de l’édition 1998.

Eau et pouvoirs en méditerranée

N° 58 Eté 2006
Dossier dirigé par Pierre Blanc
Dans le contexte de la guerre froide, la Méditerranée a été décrite comme un arc de crises. Force est de reconnaître que cette expression ne serait pas déplacée pour évoquer les problèmes d’approvisionnement en eau auxquels les pays méditerranéens font face aujourd’hui.

Musulmans de France

N° 57 Printemps 2006
Dossier dirigé par Amel Boubekeur et Abderrahim Lamchichi
A partir des années 90, les problèmes sociaux que peuvent connaître les musulmans européens sont analysés par les pouvoirs publics à travers la prisme de l’islam. Ces problèmes, qui ne sont que très rarement spécifiques à la communauté musulmane (notamment ceux se structurant autour des femmes), vont être inextricablement liés dans leur traitement politique à la construction d’une nature problématique de l’islam, un islam de crise n’intervenant dans l’espace public que de façon quasi exclusivement polémique.

Où va le Liban ?

N° 56 Hiver 2005-2006
Dossier dirigé par Ghassan El Ezzi
C’est dans un contexte international de refonte du Moyen Orient qu’est intervenu l’assassinat de l’ex-Premier ministre libanais Rafic Hariri, le 14 février 2005, ayant donné lieu à un mouvement populaire profond. Mouvement qui remet en cause un certain nombre de données de la politique au Liban mais qui dépend aussi d’enjeux géostratégiques qui le dépassent. S’il est indéniable que le départ de l’occupant syrien a ouvert une nouvelle page, on peut se demander si le pays est libéré de toute tutelle et s’il a la capacité de transformer l’essai pour construire positivement son avenir.

Palestine ?

N° 55 Automne 2005
Dossier dirigé par Jean-Paul Chagnollaud, Roger Heacock et Olfa Lamloum
Ce titre en forme d’interrogation inquiète exprime notre perplexité vis-à-vis de l’avenir d’une société aujourd’hui épuisée et déstructurée après ces années terribles d’Intifada et de répression systématiquement planifiée par le gouvernement d’Ariel Sharon. En retrait par rapport à une actualité qui ne retient que le spectaculaire, nous avons voulu analyser les conditions de vie des Palestiniens en Cisjordanie et à Gaza dans le prolongement du précédent numéro que Régine Dhoquois a dirigé sur la société israélienne, Israël, L‘enfermement.

Israël, l’enfermement

N° 54 Eté 2005
Dossier dirigé par Régine Dhoquois-Cohen
Depuis la disparition de Yasser Arafat, leader historique de la résistance palestinienne, les événements politiques se sont précipités en Israël et en Palestine. Au cours des six mois qui viennent de s’écouler, on a assisté entre autres événements à : l’élection démocratique de Mahmoud Abbas à la présidence de l’Autorité palestinienne, la formation d’un gouvernement d’Union nationale en Israël, la confirmation par la Knesset de l’évacuation unilatérale des huit mille colons de Gaza, décidée en février 2004 par Ariel Sharon, la rencontre à Charm El-Cheikh le 8 février 2005 entre Ariel Sharon et Mahmoud Abbas, les élections municipales palestiniennes avec une courte victoire du Fatah dans l’ensemble des localités concernées mais une majorité au Hamas en particulier à Gaza, Rafah et Kalkiliya. Enfin George Bush, recevant Mahmoud Abbas à la Maison- Blanche le 26 mai dernier, a promis une aide de 50 millions de dollars versée directement à l’Autorité palestinienne et affirmé son soutien à la création d’un « Etat palestinien pacifique et démocratique ». Il s’est également adressé aux Israéliens : « Israël doit arrêter l’expansion des colonies et démanteler les colonies illégales ». « Tout changement au tracé de la ligne de séparation de 1949 doit faire l’objet d’un accord mutuel entre Israéliens et Palestiniens ».

Nouveaux enjeux au Moyen-Orient

N° 53 Printemps 2005
Dossier dirigé par Jean-Paul Chagnollaud

 Depuis plusieurs mois de multiples événements montrent que le Proche-Orient est en train de bouger au Liban, en Irak, en Syrie, et, peut-être, en Palestine. Là où tout était figé, apparaissent enfin quelques signes de changements possibles. Qui aurait parié sur la possibilité d’une protestation libanaise massive contre la tutelle syrienne ? Qui aurait imaginé, il y a quelques années, que l’Irak pourrait élire un président kurde, ancien pershmerga ou que le gouvernement Sharon déciderait d’évacuer Gaza ? Bien entendu, ces signes demeurent encore très fragiles ; rien ne permet de penser que ces mouvements iront dans le bon sens ; le pire est donc encore possible avec un retour des violences au Liban, le chaos de la guerre civile en Irak ou une nouvelle impasse tragique en Palestine… Ce numéro tente d’apporter des éléments de compréhension de cette situation complexe avec un débat approfondi sur les dynamiques actuellement à l’oeuvre, des articles sur la question pétrolière et deux études sur les frontières de la Turquie. Nous poursuivrons cet effort de réflexion dans le numéro suivant (numéro de juin) qui sera consacré aux sociétés israélienne et palestinienne.

Turquie, la 28ème étoile

N° 52 Hiver 2004-2005
Dossier dirigé par Robert Bistolfi
L’intégration de la Turquie à l’Union européenne soulève des problèmes importants et pour certains d’entre eux inédits. Ils touchent certes à l’avenir de l’Union, mais ils concernent également une Turquie déjà attelée à un difficile et profond travail de réforme. Trop émotionnel, le débat en France et dans quelques pays membres ne facilite pas une approche raisonnée du dossier. Ce numéro de Confluences Méditerranée propose une analyse des principales données. Les interrogations portent d’abord sur la nature de l’Union et de son projet, sur sa capacité à dépasser l’économisme de la trajectoire actuelle. Elles portent également sur la capacité qu’aura la Turquie de consolider dans la durée les adaptations où elle s’est vigoureusement engagée

Régimes politiques et droits humains au Maghreb

N° 51 Automne 2004
Dossier dirigé par Lahouari Addi,
Les régimes politiques du Maghreb sont confrontés à l’usure du pouvoir et au déclin de la légitimité historique qui leur a servi de fondement depuis les indépendances. Investis dans les années 1960 de la triple mission de construire l’Etat, de développer l’économie et de moderniser la société, ils avaient fait taire toute opposition pour que l’administration puisse réaliser ces tâches d’édification nationale. Cinq décennies après la fin de l’ère coloniale, le bilan en terme de développement économique et social paraît maigre et le pouvoir exécutif fonctionne toujours sans contrepoids institutionnel. Il ne rend compte ni au Parlement – réduit à une chambre d’enregistrement issu d’élections truquées – ni à la justice dont l’autonomie est virtuelle. L’Etat se réduit alors à une administration dépassée par l’énormité de la tâche et à des services de police chargés de réprimer la contestation. Allant de la dispersion violente de manifestations à la détention arbitraire accompagnée de torture et parfois de disparitions, la répression est le plus souvent menée en dehors du cadre de la loi et marquée par des violations répétées de droits de l’Homme.

Sport et politique

N° 50 Eté 2004
Dossier dirigé par Christophe Chiclet et Kolë Gjeloshaj
Cet été, les Jeux olympiques reviennent dans leur berceau. Pour la Grèce, il s’agit d’un énorme défi économique et politique à relever. La plus grande manifestation sportive mondiale s’installe sur les bords de la Méditerranée qui est aussi un grand lac sportif. De Gibraltar à Beyrouth, de Belgrade au Caire, le sport est une passion, parfois même une religion. Ce sport est même très souvent instrumentalisé à des fins politiques. Les relations entre sport et politique restent encore largement une terra incognita, peu étudiée par les chercheurs et les journalistes. Nous avons donc tenté modestement de pallier ce manque…

La nouvelle question d’Orient

N° 49 Printemps 2004
Dossier dirigé par Jean-Paul Chagnollaud, Farouk Mardam-Bey et Burhan Ghalioun
Depuis la réoccupation des territoires palestiniens par l’armée israélienne, la multiplication des attentatssuicides en Israël et la guerre en Irak, et dans l’attente du très controversé projet américain d’une refonte de la région, le Proche-Orient est entré dans une phase de profonde instabilité qui peut dégénérer, d’un moment à l’autre, en un insaisissable chaos traversé par des violences encore plus terribles que celles qu’il vient de subir depuis deux ans. Bien entendu, même dans cette partie du monde, le pire n’est pas sûr et on peut espérer, en particulier, que les intenses discussions politiques qui ont lieu en Irak permettront d’éviter les drames d’une guerre civile en dotant le pays d’un régime démocratique et fédéral comme la loi de transition, adoptée en mars 2004, l’annonce.

Discriminations ethniques

N° 48 Hiver 2003-2004
Dossier dirigé par Régine Dhoquois-Cohen et Olfa Lamloum
Nombreuses ont été en France depuis 1997, année européenne contre le racisme, les recherches et les livraisons de revues spécialisées ou non, consacrées à la question des discriminations. En abordant aujourd’hui ce thème Confluences n’ambitionne pas l’innovation. Son objectif est davantage d’offrir à ses lecteurs les contributions des meilleurs spécialistes en la matière.

Liban, Etat et société : la reconstruction difficile

N° 47 Automne 2003
Dossier dirigé par Ghassan El-Ezzi
La fin de la guerre au Liban a vu s’ouvrir une période de reconstruction transformant le pays en un immense chantier. Mais cette reconstruction s’avère particulièrement difficile et soulève des problématiques très complexes : ses acteurs sont nombreux et ses enjeux s’enchevêtrent entre un système international en grande mutation et une région marquée par le règlement introuvable du conflit israélo-arabe.

L’élargissement de l’Europe vu du Sud

N° 46 Eté 2003
Dossier dirigé par Jean-Paul Chagnollaud
L’Union européenne traverse actuellement, dans un contexte international bouleversé par la récente guerre en Irak, un processus d’élargissement complexe et multidimensionnel. Dix pays européens deviendront membres de l’Union européenne en 2004 ; d’autres restent dans la « salle d’attente », alors que d’autres encore sont complètement exclus du processus d’élargissement. Parallèlement, l’impact social et culturel de l’immigration force les sociétés européennes à s’interroger sur leurs propres valeurs et paradigmes sociaux et à élargir leurs horizons culturels : c’est l’élargissement de l’intérieur. Dans cette situation internationale tendue, dans le nouveau paysage européen qui est façonné par ces processus d’élargissement à l’intérieur comme à l’extérieur, les relations entre la future Union européenne et ses régions voisines, notamment de l’autre côté de la Méditerranée, prennent une nouvelle dimension : l’élargissement de l’Union va-t-il rigidifier les frontières économiques et politiques ou au contraire stimuler de nouvelles coopérations régionales ? Comment, et sur quelles bases culturelles, va se bâtir la nouvelle « politique de proximité » prônée par l’Union européenne ?

La face cachée de l’Algérie

N° 45 Printemps 2003
Dossier dirigé par Olfa Lamloum et Bernard Ravenel
Bien avant de se mettre en place, l’Année de l’Algérie en France, prévue pour 2003, avait déjà suscité des polémiques telles que les protagonistes français et algériens – les Etats – avaient été amenés à se positionner plus nettement. Du côté français on a pu alors constater, au-delà des décisions du pouvoir politique, les hésitations et les réticences du Quai d’Orsay. Ce qui, entre autres, en dit long sur l’appréciation réelle que porte l’appareil diplomatique français sur la réalité du pouvoir à Alger. Par contre, du côté algérien les intentions étaient alors clairement explicitées : « L’Année de l’Algérie en France se présente avant tout comme une formidable opportunité de structurer positivement cette image (négative)… dans le sillage de l’action engagée par le Président de la république au plan de la communication internationale » précise un document confidentiel du Comité national algérien.

Un printemps syrien

N° 44 Hiver 2002-2003
Dossier dirigé par Burhan Ghalioun et Farouk Mardam-Bey
Avec la disparition du président Hafez al-Assad en juin 2000 et l’élection de son successeur désigné, son propre fils Bachar, à la tête de l’Etat, du parti et de l’armée, la Syrie est entrée dans une période de transition incertaine dont la durée et l’issue dépendent pour l’essentiel des évolutions en cours sur la scène régionale. La politique d’ouverture contrôlée promise par le nouveau président dans son discours d’investiture, et effectivement conduite sous son impulsion durant ce qu’on a appelé « Le printemps de Damas », n’a pas tenu plus de six mois.

Israël-Palestine après le 11 septembre

N° 43 Automne 2002
Dossier dirigé par Jean-Paul Chagnollaud
Il y a plus d’un an Confluences avait décrit le scénario qui allait se dérouler en Palestine dans les mois qui suivraient : une agression militaire multiforme pour effacer les accords d’Oslo, détruire le leadership palestinien et contraindre les Palestiniens à accepter la domination israélienne. Cette analyse n’était pas très difficile à faire tant cette agression était « annoncée ».

L’immigration bouscule l’Europe

N° 42 Eté 2002
Dossier dirigé par Jean-Christophe Ploquin
Le bassin méditerranéen concentre les principales routes de l’immigration vers l’Europe occidentale. Confrontés à la porosité des frontières maritimes sur leur flanc sud, les pays Européens se contentent de freiner les flux sans engager de débat sur les enjeux économiques et culturels d’un mouvement qui relève de celui, plus vaste, de la globalisation.

Sexualité et sociétés arabes

N° 41 Printemps 2002
Dossier dirigé par Abderrahim Lamchichi
« Qu’il me baise des baisers de sa bouche car ses étreintes sont meilleures que le vin… » (Cantiques des cantiques). « Ce n’est pas un vin de vertige qui m’enivre, mais son regard, et sa marche ondulante a chassé mon sommeil. Ce n’est pas le sang de la treille qui me distrait, mais sa chevelure. Ce n’est pas le vin clairet qui me soulève, mais ses vertus si belles. Mon âme se noue aux boucles de sa tempe. Et je perds la raison en pensant à ce que voile sa tunique » (La Volupté d’en mourir, Traduction inédite d’un conte des Mille & Une Nuits (153 à 169) par Jamal Eddine Bencheikh, Editions Alternatives, 2001 ; p. 38). « Je pratique la religion de l’amour. Où que se tournent ses chevaux : Partout c’est l’amour qui est ma religion et ma foi » (Ibn al-‘Arabî, Turjumân al-‘ashwâq –L’Interprète des désirs–, poème traduit par A. Tlili, Beyrouth, 1961).

La Méditerranée à l’épreuve du 11 septembre

N° 40 Hiver 2001-2002
Dossier dirigé par Jean-Paul Chagnollaud
La décennie qui vient de s’achever a été sans doute une des périodes les plus fécondes de l’histoire des relations internationales depuis les années 20. Rarement, en effet, autant de premières pierres pour la construction d’un monde où le droit aurait toute sa place ont été posées en si peu de temps dans des domaines essentiels. Ainsi, pour ne prendre que quelques exemples significatifs, des accords ont été conclus : sur la limitation des armes stratégiques nucléaires (en juillet 1991 et en janvier 1993), sur la limitation des forces conventionnelles en Europe (novembre 1990), sur la prorogation pour une durée illimitée du traité de non-prolifération nucléaire de 1970 (avril 1995), sur l’élimination des armes chimiques (janvier 1993), sur les mines antipersonnel (décembre 1997), sur le désarmement nucléaire régional (décembre 1995 et mars 1996), sur l’interdiction totale des essais nucléaires (septembre 1996), sur la Cour pénale internationale (juillet 1998)… Et durant la même période, la multiplication des opérations de maintien de la paix conduite par l’ONU a pu faire croire un (court) moment au renouveau de son influence.

Maghrébins de France : regards sur les dynamiques de l’intégration

N° 39 Automne 2001
Dossier dirigé par Abderrahim Lamchichi et Dominique Baillet
L’immigration maghrébine est devenue, depuis quelques années, un objet légitime des chercheurs en sciences sociales. Les enfants de l’immigration ont enregistré de belles réussites et s’intègrent avec une rapidité surprenante, malgré les nombreux obstacles qui persistent encore. Pourtant, la présence de ces populations, composées majoritairement d’individus nés, scolarisés et socialisés en France, est encore considérée par une partie de l’opinion comme illégitime.

Balkans : Démocratisation et replis identitaires

N° 38 Eté 2001
Dossier dirigé par Christophe Chiclet
Pour la première dans l’histoire des Yougoslavie, la Croatie et la Serbie découvrent la démocratie. Après des années de guerre, de massacres, de déplacements de population, Zagreb et Belgrade inventent leurs transitions dans le calme, sans effusion de sang. Stipe Mesic et Vojislav Kostunica nettoient tranquillement leurs pays respectifs de treize années de nationalisme mafieux. Les deux hommes d’Etat font la chasse à l’ancienne nomenklatura liberticide et corrompue. Les nationalistes croates n’ont pas survécu à la mort de leur Poglavnik et la justice serbe a fini par mettre à l’ombre le démon de Dedinje et une partie de ses sbires.

Israël-Palestine. La violence ou le droit

N° 37 Printemps 2001
Dossier dirigé par Régine Dhoquois-Cohen et Jean-Paul Chagnollaud
La situation qui prévaut entre les Israéliens et les Palestiniens est probablement la pire qu’on ait connue depuis une vingtaine d’années. Il faut sans doute remonter à l’invasion du Liban en 1982 et à tout ce qui s’ensuivit pour trouver une configuration aussi grave et aussi tendue. Cette nouvelle donne est d’autant plus tragique qu’elle intervient après des années d’espoirs et de patientes négociations qui ont semblé un moment pouvoir produire quelques résultats. Le bilan est terrible : huit ans d’attente pour en arriver à plus de 400 morts et des milliers de blessés souvent très graves qui sont, en très grande majorité, palestiniens.

Corse : Les enjeux de l’après-Matignon

N° 36 Hiver 2000-2001
Dossier dirigé par Robert Bistolfi et Bernard Ravenel
Dans l’imaginaire français, la Corse a pris mille visages successifs. Au cours des dernières années, noyé dans les fumées mêlées des attentats et d’une paillote incendiée, celui d’une île à la dérive s’était imposé.
Son image paraissait définitivement brouillée, et l’avenir bouché, lorsque l’initiative prise par Lionel Jospin en lançant le « processus de Matignon » a soudain – et profondément – renouvelé les données politiques du dossier.
La voie tracée est sinueuse et l’objectif central poursuivi par le gouvernement – une consolidation de l’appartenance de la Corse à la République – loin d’être assuré au terme des réformes institutionnelles envisagées.

Euro-Méditerranée : un projet à réinvente

N° 35 Automne 2000
Dossier dirigé par Jean-Paul Chagnollaud et Bernard Ravenel
Le projet euro-méditerranéen est né il y a cinq ans à Barcelone. Al’époque, il avait suscité beaucoup d’espoirs parce que, pour la première fois, l’Union européenne et tous les pays riverains de la Méditerranée (à l’exception de la Libye) se sont efforcés de penser les termes d’une stratégie de long terme pour l’ensemble de la région. Cette conférence marquait donc un tournant a priori décisif par rapport à tout ce qui avait pu se faire auparavant : il ne s’agissait plus d’aborder — le plus souvent de manière bilatérale — une question particulière, aussi importante soit-elle, mais bien de tenter une approche globale des principaux problèmes concernant les sociétés méditerranéennes.

Une nouvelle donne pour les Kurdes

N° 34 Eté 2000
Dossier dirigé par 
Jean-Christophe Ploquin
De nouvelles perspectives se dessinent depuis dix-huit mois pour les Kurdes, le plus grand peuple sans Etat du Moyen- Orient. Bien que leur destin se partage principalement entre quatre Etats1, une date marquante pour tous a été la capture, le 15 février 1999, du leader du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), Abdullah Öcalan, depuis lors condamné à mort par la justice turque. Dans les jours qui ont suivi son incarcération sur l’île-prison d’Imrali, dans la mer de Marmara, des manifestations en Iran, au nord de l’Irak et à travers l’Europe, ont souligné combien sa défaite était durement ressentie par l’ensemble de la communauté kurde, y compris par ceux qui, en son sein, désapprouvent le recours à la lutte armée.

Politique et religion en pays d’islam : Diversités méditerranéennes

N° 33 Printemps 2000
Dossier dirigé par Robert Bistolfi
L’islam est d’abord ce qu’en font les musulmans. Il est aussi ce qu’ils en ont fait à travers les siècles, dans le cadre des empires, des royaumes et des émirats qu’ils ont fondés sur une aire géographique qui va de l’Atlantique à l’archipel indonésien. Il n’est donc pas un, mais multiple, même si des tendances « civilisationnelles  » régies par le temps long et les effets récents de la mondialisation semblent unifier, par certains aspects, des aires par ailleurs très dissemblables.

Islam et laïcité : Parcours européens

N° 32 Hiver 1999-2000
Dossier dirigé par Robert Bistolfi
Par méconnaissance des faits ou choix idéologique, nombreux sont encore ceux qui se refusent à reconnaître que la présence musulmane est une composante forte — désormais inscrite à demeure — de la diversité culturelle des sociétés européennes. Même lorsque cette pérennité est admise, des interrogations demeurent. Elles sont souvent nourries par des stéréotypes anciennement constitués, remontant à l’époque coloniale et plus en amont encore. Elles sont sans cesse réactivées par certains médias sous-informés, malveillants ou avides de sensationnel.

Transition politique au Maroc

N° 31 Automne 1999
Dossier dirigé par Gema Martin Muñoz et Abderrahim Lamchichi
Considéré comme un authentique démocrate, le nouveau roi Mohamed VI représente pour les Marocains un immense espoir de changement et de modernisme. Il devra maîtriser l’armée et les islamistes, poursuivre et approfondir la politique d’ouverture démocratique entamée — bien tardivement, il est vrai — par son père et établir une réforme sociale négligée par celui-ci.