Numéro thématique sous la responsabilité de Pierre Blanc, Jean-Paul Chagnollaud et Agnès Levallois
Parution décembre 2020
Le 17 décembre 2020 marquera le dixième anniversaire de l’immolation par le feu du jeune tunisien Mohamed Bouazizi. Cet événement dramatique a représenté le moment déclencheur des soulèvements populaires que l’on a qualifié de « révolutions arabes », ou « printemps arabes ». Une décennie après, la transition politique amorcée alors s’est rarement traduite par une transition démocratique. Du moins pour l’heure.
Mise à part la Tunisie où l’expérience démocratique se fraye difficilement un chemin mais a tout de même des acquis indéniables – même si d’anciens tenants du régime ont réussi à se reconvertir politiquement-, on constate une reprise en main autoritaire particulièrement brutale en Egypte, un écrasement des aspirations révolutionnaires au Bahreïn, des guerres civiles en Libye, au Yémen ainsi qu’en Syrie où « L’État de barbarie » est encore à l’œuvre.
Ailleurs, notamment en Jordanie et au Maroc, des réformes constitutionnelles ont permis de maintenir un quasi statu quo dans les faits.
Si la première vague de soulèvements populaires s’est brisée contre la résistance des forces des régimes en place et face aux agendas d’un certain nombre d’acteurs externes, une nouvelle vague a traversé les pays restés à l’écart des mouvements de 2011-2012. Au Liban, en Irak, en Algérie, au Soudan, l’année 2019 a vu le surgissement de mobilisations pacifiques parfois encore plus massives que les précédentes, face auxquelles les régimes en place (sauf en Irak) n’ont que faiblement utilisé la force. Il est certes encore trop tôt pour en conjecturer l’issue mais, là encore, les peuples se heurtent à une forte résistance des régimes en place et de leurs soutiens extérieurs, qui s’opposent à toute remise en question du statu quo.
La revue Confluences Méditerranée se propose de consacrer le numéro 115 (hiver 2020-2021) à l’analyse de ces situations, veillant notamment à mettre en lumière les forces qui s’opposent, tant sur le plan intérieur (rôle des pouvoirs en place, des milices, des acteurs économiques, etc.) que sur le plan externe (rôle de la Russie, de l’Iran, des Émirats arabes unis, de l’Arabie saoudite etc.), aux changements que les populations appellent globalement de leurs vœux.
Il s’agira plus particulièrement d’identifier les acteurs contre-révolutionnaires qui s’opposent aux mouvements populaires et d’analyser leur rôle dans la répression de ces mouvements.
Sont attendus des articles qui se consacrent à l’analyse d’un acteur particulier dans un pays donné ou à l’ensemble des forces qui y ont entravé le processus de transition. Des analyses transversales seront également les bienvenues (par exemple, le rôle dirimant d’un pays tiers dans les processus en cours).
Les propositions d’articles devront être envoyées avant le 2 juin à : p.blanc[at]sciencespobordeaux.fr ; chagnollaud[at]wanadoo.fr ; alevallois75[at]gmail.com
Un retour sera fait vers le 5 juin.
Les articles ne devront pas excéder 30 000 signes, espaces compris, et devront se conformer aux normes éditoriales de la revue. Ils devront nous parvenir le 15 septembre.
Les normes d’écritures se trouvent ici