Le Liban est entré une fois de plus dans une nouvelle guerre dès l’automne 2023 et plus encore à l’automne 2024.
«La guerre pour les autres» était le titre d’un ouvrage de Ghassan Tuéni, écrit en pleine guerre civile: il prend un nouveau sens dans cet épisode tragique. Le Hezbollah, au nom de l’union des fronts, s’est engagé en appui au Hamas dès le 8 octobre 2023, au lendemain de son attaque contre Israël. Alors que le gouvernement israélien, empêtré dans une guerre de destruction massive à Gaza, voyait sa crédibilité auprès de son opinion publique se réduire, l’élargissement du conflit vers le Liban semble refaire l’union sacrée autour de lui.
Depuis l’opération des bipeurs et l’assassinat de Hassan Nasrallah, chef charismatique du Hezbollah, le Liban paie un tribut de plus en plus lourd à cette nouvelle agression, alors qu’il a été mis à mal en ce début de XXe siècle par une succession de crises et de violences. Après la guerre de 2006, où Israël détruisit une grande partie de son infrastructure, avaient suivi une mini guerre civile en 2008, une succession de crises institutionnelles et une crise financière considérée comme l’une des plus graves à l’échelle internationale depuis le 19e siècle, couronnées enfin par la catastrophe provoquée par l’explosion du port en août 2020.
Aujourd’hui, le Liban se trouve exposé à une nouvelle guerre, encore plus meurtrière, où, aux milliers de morts, s’ajoute une entreprise de destruction systématique de quartiers et villages entiers. Dans ce contexte, face à la paralysie d’une classe politique déliquescente, comme en 2020, la société civile se mobilise massivement pour apporter aide et assistance aux centaines de milliers de déplacés, en s’efforçant de contrer les tentatives de divisions confessionnelles attisées par les services de renseignements israéliens.
La revue Confluences Méditerranée se propose de consacrer un prochain numéro (à paraître en avril 2024) à la séquence actuelle, en l’inscrivant dans son contexte historique et régional. Quelques sujets méritent une attention particulière: la trajectoire du Hezbollah, le rapport des Libanais à cette guerre, la difficile gestion des déplacés, le devenir des infrastructures et de l’économie, les recompositions politiques en cours… Mais la liste ne saurait être exhaustive. Ce numéro appelle en effet des contributions de chercheurs et de journalistes qui pourraient éclairer ce dossier avec des angles nouveaux. Il n’est évidemment pas obligatoire d’en rester au seul conflit en cours car des sujets plus lointains peuvent aussi l’éclairer.
Instructions aux auteur·e·s pour la présentation des propositions et des articles
Les propositions d’articles devront être envoyées avant le 20 novembre 2024 à Pierre Blanc (p.blanc(a)sciencespobordeaux.fr). Elles ne devront pas dépasser 3000 signes (espaces compris).
Chaque proposition devra être accompagnée d’un titre (même provisoire) et d’une courte biographie de l’auteur.e (500 signes). Après un retour vers les auteurs le 30 novembre 2024, les articles devront être remis au plus tard le 15 février 2025.