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Israël-Hamas: vers une paix durable?

Mercredi 15 janvier, dans l’après-midi, des scènes de liesse ont eu lieu dans le sud de la bande de Gaza pour saluer l’annonce d’un possible cessez-le-feu avec Israël. Dans l’État hébreu, des familles d’otages brandissaient à Tel-Aviv le portrait de leurs proches qu’ils espéraient voir bientôt libérés. En début de soirée, Joe Biden a salué un accord trouvé sous l’égide du Qatar et de l’Égypte, lui qui a travaillé “en équipe” avec la future administration Trump sur ces négociations. L’accord doit être mis en œuvre à partir de dimanche 19 janvier. Il comprend la libération de 33 otages israéliens en échange de la libération d’un millier de prisonniers palestiniens. Une “livraison d’aide humanitaire importante” sera également acheminée à Gaza, a assuré Joe Biden. L’accord prévoit trois phases afin de mener à un “cessez-le-feu permanent”. Le cabinet de sécurité israélien doit se réunir ce jeudi pour entériner l’accord, mais les autorités israéliennes ont accusé le Hamas ce matin de provoquer “une crise de dernière minute” en revenant sur des points de l’accord, particulièrement l’échange entre les otages et les prisonniers palestiniens. Est-ce qu’une paix durable est enfin possible après quinze mois de guerre ?

Le conflit israélo-palestinien, qui dure depuis un siècle, ne peut être résolu en quelques jours. La base actuelle des discussions repose sur un accord de mai, soutenu par Biden, visant à échanger des otages contre des prisonniers palestiniens, à fournir une aide alimentaire à Gaza et à envisager un retrait des troupes israéliennes, bien que ce retrait reste incertain. Les États-Unis, notamment Trump, poussent pour la mise en œuvre de cet accord, qui aurait une importance politique pour lui. Cependant, les priorités de Netanyahou restent la colonisation et l’annexion de la Cisjordanie.

Les accords d’Abraham demeurent cruciaux pour les intérêts des États arabes, bien qu’ils nécessitent des ajustements après le 7 octobre. L’Arabie saoudite, sous la pression de sa jeunesse attachée à la cause palestinienne, pourrait exiger un règlement de la question palestinienne comme condition préalable. Cette approche rappelle une proposition de 2002 de la Ligue arabe, qui offrait une reconnaissance d’Israël en échange de la création d’un État palestinien.

Il est essentiel de revitaliser l’Autorité palestinienne et d’organiser des élections pour qu’elle soit représentative. La solution réside dans la séparation des peuples et la création d’un État palestinien indépendant à côté d’Israël, car un État binational est irréaliste. La paix ne sera atteinte qu’avec un règlement politique global ; sans cela, les conflits se poursuivront avec les jeunes générations.

Jean-Paul Chagnollaud, président de l’iReMMO.

ÉDITO

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La Turquie aux avant-postes à Charm el-Cheikh

Alors qu’en Turquie le cours de l’euro est en passe de franchir le seuil fatidique des 50 livres, que l’inflation est repartie à la hausse et que l’on se demande qui sera le prochain maire CHP arrêté, Recep Tayyip Erdoğan s’emploie à faire oublier une conjoncture intérieure plutôt sombre, en faisant feu de tout bois sur le plan international. Grande bénéficiaire de la chute du régime de Bachar al-Assad à la fin de l’année 2024, la Turquie a joué, en effet, en cet automne 2025, un rôle remarqué dans la conclusion de l’accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas à Gaza, en particulier lors du sommet de Charm el-Cheikh. Retour sur cette implication et ses perspectives…

Par Jean Marcou, professeur émérite à Sciences Po Grenoble-UGA

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LES ANALYSES DE CONFLUENCES

LES ANALYSES DE CONFLUENCES

Il faut aller en Tunisie : notes d’un tour dans l’Extrême-Sud (juillet 2011)

François Pouillon, 27 août 2011
Invité en Tunisie pour participer à une école doctorale organisée par un laboratoire de sciences sociales de l’université de Tunis (Diraset), j’en ai saisi l’occasion pour faire, avec de jeunes collègues, un tour dans le Sud-Est, une région que je connaissais assez bien pour y avoir enquêté dans les années 1970. J’en ai rapporté ces impressions de voyage. Encore une fois, ce voyage a été précédé de nouvelles alarmistes . Mes amis de Tunis m’engagent à la prudence : des classes dangereuses aux coupeurs de route, il n’y a qu’un pas, et on signale des poches d’insécurité dans la région de Sidi Bou Zid, épicentre de la révolution démocratique. D’autres vont commenter : il semble que cela arrangerait bien le gouvernement provisoire, en facilitant un regroupement grégaire autour de la ligne qu’il incarne. Je ne suis pourtant pas descendu au Sud par cette route des steppes : pour aller au Sud-Est, mon objectif, la nouvelle autoroute de la côte nous conduit en quelques heures à Gabès.

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Lettre d’information de l’iReMMO