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28 minutes Marcel Gauchet / Cessez-le-feu au Liban (27/11/2024)

Le mouvement libanais du Hezbollah et l’État d’Israël se sont mis d’accord sur un cessez-le-feu effectif dès aujourd’hui. Il prévoit le retrait des troupes israéliennes, sous 60 jours, du territoire libanais où elles sont présentes depuis le 1er octobre. Parallèlement, les forces du Hezbollah devront se retirer vers le nord du fleuve Litani, situé à une vingtaine de kilomètres de la frontière israélienne. C’est un soulagement pour la population libanaise dont 1,2 million de personnes ont été déplacées. Depuis l’intensification du conflit, plus de 3000 Libanais ont été tués par les bombardements israéliens. Du côté de l’État hébreu, des dizaines de milliers de civils ont dû évacuer le nord du pays, trop exposés aux tirs du Hezbollah. L’arrêt des combats sur le front libanais est une mauvaise nouvelle pour le Hamas qui permet à Israël de concentrer tous ses efforts de guerre sur la bande de Gaza. Cet accord fragile peut-il conduire vers la paix au Proche-Orient ?

Le Liban traverse une crise institutionnelle marquée par l’absence d’un président depuis plus de deux ans, rendant le pays largement dépendant de négociations menées par Nabih Berri, président du Parlement et représentant chiite. Cela a permis de canaliser les discussions avec le Hezbollah, renforçant une stratégie israélienne qui distingue les actions contre le Hezbollah des relations avec le Liban en général. L’appel du président français Emmanuel Macron à rétablir les institutions libanaises, notamment en élisant un président, souligne l’urgence de restaurer une stabilité politique dans le pays.

Le Hezbollah, affaibli militairement et abandonné en partie par son allié iranien, se trouve dans une position bien moins forte qu’en 2006. L’Iran, concentré sur ses propres intérêts et fragilisé en interne, n’a plus les moyens d’imposer au Hezbollah de continuer le combat, favorisant un respect probable de l’accord de cessez-le-feu. De son côté, l’armée israélienne, confrontée à des tensions internes et à des réservistes réticents, pourrait aussi voir un intérêt à stabiliser le front libanais pour recentrer ses priorités sur Gaza et la Cisjordanie. Netanyahou, en position délicate, présente l’affaiblissement du Hezbollah comme une victoire politique à exploiter.

Sur le plan diplomatique, les négociations pour un cessez-le-feu impliquent des échanges complexes, notamment entre Israël, le Hezbollah et indirectement la France, dans un contexte où le Hamas semble isolé. Alors que le Hezbollah a accepté de limiter ses actions, le Hamas, sous un intense bombardement israélien à Gaza, cherche désespérément à négocier une trêve en échange de libérations de prisonniers, une offre que Netanyahou refuse catégoriquement. La marge de manœuvre du Hamas se réduit, accentuant la pression sur ses dirigeants dans une situation humanitaire de plus en plus critique.

Agnès Levallois, vice-président de l’iReMMO.

ÉDITO

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La Turquie aux avant-postes à Charm el-Cheikh

Alors qu’en Turquie le cours de l’euro est en passe de franchir le seuil fatidique des 50 livres, que l’inflation est repartie à la hausse et que l’on se demande qui sera le prochain maire CHP arrêté, Recep Tayyip Erdoğan s’emploie à faire oublier une conjoncture intérieure plutôt sombre, en faisant feu de tout bois sur le plan international. Grande bénéficiaire de la chute du régime de Bachar al-Assad à la fin de l’année 2024, la Turquie a joué, en effet, en cet automne 2025, un rôle remarqué dans la conclusion de l’accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas à Gaza, en particulier lors du sommet de Charm el-Cheikh. Retour sur cette implication et ses perspectives…

Par Jean Marcou, professeur émérite à Sciences Po Grenoble-UGA

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LES ANALYSES DE CONFLUENCES

LES ANALYSES DE CONFLUENCES

A Gaza, c’est la paix qu’on ensevelit !

Ali Keshtgar, 22 janvier 2009
Ce qui se produit à Gaza, ce n’est évidemment pas une guerre entre deux Etats en conflit. Il y a, d’un côté, les velléités d’une population prise en otage, qui veut sauver ce qui lui reste de fierté, de l’autre une force armée jusqu’aux dents, disposant de l’artillerie la plus moderne et la plus meurtrière précisément déterminée à briser cette fierté et à imposer une humiliation perpétuelle à une population exsangue. Il faut être né à Gaza, avoir été, chez soi, dépouillé de son indépendance, avoir vécu dans la peur de la guerre, de la destruction et de la mort pour savoir comment la vie-même peut perdre son prix au point qu’on préfère l’échanger contre un instant de fierté…

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Lettre d’information de l’iReMMO