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Attaque du Hamas contre Israël: « Un tel déchaînement de violence n’était pas prévisible »

« Citoyens d’Israël, nous sommes en guerre ». Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a promis une violente riposte ce samedi 7 octobre, après une opération militaire d’envergure lancée depuis la bande de Gaza par le Hamas contre l’État hébreu. Cette énième flambée de violence éclate au dernier jour des fêtes juives de Souccot en Israël, alors que le pays vit au ralenti et que de nombreux pèlerins et touristes ont afflué en cette période de vacances scolaires. Elle survient aussi cinquante ans et un jour après le début de la guerre israélo-arabe de 1973 qui avait entraîné la mort de 2600 Israéliens et au moins 9500 morts et disparus côté arabe en trois semaines de combat.

Des combattants du Hamas se sont par ailleurs infiltrés en territoire israélien menant des combats au sol. Tandis que sur les réseaux sociaux, de nombreuses vidéos attestent de la prise en otage de civils israéliens par des soldats de la branche armée du Hamas. « La violence a atteint son paroxysme », dit auprès de L’Express Jean-Paul Chagnollaud, professeur émérite des universités, président de l’Institut de recherche et d’études Méditerranée – Moyen-Orient. Entretien.

L’Express : Le timing choisi pour cette attaque du Hamas, quasiment 50 ans jour pour jour après la guerre du Kippour, est-il un hasard ?

Jean-Paul Chagnollaud : Je pense qu’il y a peut-être un rapport très lointain, au moins dans l’approche. En 1973, le président égyptien Anouar el-Sadate a choisi d’attaquer Israël après avoir essayé de récupérer par la diplomatie des territoires perdus, en l’occurrence le Sinaï. Aujourd’hui, l’attaque menée par le Hamas, aussi condamnable soit-elle, s’inscrit dans une logique guerrière. C’est beaucoup plus complexe qu’un acte de terrorisme.

La question palestinienne est complètement oubliée depuis des années. Les négociations politiques et diplomatiques sont au point mort et tout le monde s’en désintéresse sur le plan international. D’autant que depuis plusieurs mois, et notamment depuis l’ère Donald Trump, il y a un processus de normalisation d’Israël avec les États arabes – et notamment l’Arabie saoudite – qui peut conduire à une marginalisation de la cause palestinienne. Il faut penser cette attaque de manière historique et géopolitique.

Comme il y a 50 ans, Israël semble avoir été prise par surprise. Est-ce une défaillance des services de renseignement israéliens ?

D’abord, ce n’est pas un hasard si le Hamas a choisi d’attaquer un samedi, lorsque Israël est en plein shabbat. C’est un moment de relâchement dans la société israélienne. Par ailleurs, on ne peut jamais régler une question fondamentalement politique par des moyens sécuritaires. On a beau multiplier les mesures, donner des moyens considérables aux services en question, ça ne règle pas le problème. L’adversaire trouve toujours des failles.

Jean-Paul Chagnollaud, présidente de l’iReMMO

ÉDITO

ÉDITO

Israël-Palestine : pour un retour au politique

TRIBUNE parue dans Le Monde  du 9 mars 2025

 

 

Si la première phase du cessez-le-feu initié à Gaza depuis le 19 janvier 2025 a tenu, les perspectives de mise en oeuvre de la seconde – devant permettre la libération de tous les otages restants en échange de celle de prisonniers palestiniens et le retrait total de l’armée israélienne de la bande de Gaza – semblent beaucoup plus incertaines. Comme l’est encore bien davantage l’issue de cette guerre et, plus fondamentalement, celle du conflit israélo-palestinien.

Deux chemins sont possibles. L’un conduisant vers une guerre sans fin, l’autre ouvrant vers des perspectives de paix.

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LES ANALYSES DE CONFLUENCES

LES ANALYSES DE CONFLUENCES

Chypre, victime de la spéculation financière

Christophe Chiclet, 26 juin 2012
Pour la première fois depuis sont entrée dans l’UE, Chypre va présider l’Union le 1er juillet 2012 pour six mois. Ainsi, de façon inédite, l’UE va être présidée par un communiste, Dimitri Christofias, l’actuel président au pouvoir depuis 2008, ayant été secrétaire-général de l’AKEL (Parti progressiste du peuple travailleur) de 1988 à 2008. Parallèlement, elle subit un contexte de tensions, tant sur le plan financier car elle est devenue la cible des fameuses agences de notations, que sur le plan géopolitique puisque la Turquie maintient des positions très dures à son égard en lui refusant l’accès des ports turcs ; et cela en contravention de l’accord d’union douanière qui oblige pourtant Ankara à consentir cela à tous les pays de l’Union européenne.

 

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Lettre d’information de l’iReMMO