Home » Dans les médias » Attaque mortelle par des colons en Cisjordanie: «La colonisation en soi est une énorme violence»

Attaque mortelle par des colons en Cisjordanie: «La colonisation en soi est une énorme violence»

Une attaque de colons israéliens dans un village palestinien, en Cisjordanie occupée, a fait hier un mort et un blessé grave. Cette attaque a été condamnée par les États-Unis, mais aussi par les dirigeants israéliens. Le ministère des Affaires étrangères palestinien l’a qualifiée de « terrorisme d’État organisé ». L’ONU dénonce régulièrement la colonisation israélienne comme une violation du droit international et un des obstacles majeurs à l’établissement d’une paix juste et durable entre Israéliens et Palestiniens.

Quel est le véritable visage de la colonisation en Cisjordanie ?

Depuis plus de cinq décennies, la colonisation israélienne en Cisjordanie s’est intensifiée, malgré les condamnations internationales. Aujourd’hui, environ 750 000 colons israéliens sont établis sur ces terres, un chiffre qui a explosé au cours des vingt dernières années. Si une frange extrémiste de ces colons attire l’attention par sa violence, il est important de rappeler que l’ensemble des colons participent à une entreprise d’occupation, armés et conscients de la nature illégale de leur présence. La colonisation, loin d’être un simple détail, constitue une politique systématique de l’État d’Israël, soutenue par les gouvernements successifs, malgré les condamnations parfois symboliques et hypocrites de certains dirigeants israéliens, comme le président Herzog.

Quel rôle jouent les figures politiques israéliennes dans l’expansion des colonies ?

La colonisation est un pilier central de la politique israélienne depuis des décennies, en particulier depuis que la droite et le Likoud ont pris le pouvoir en 1977. Cette expansion territoriale est soutenue par des figures politiques influentes, telles que le ministre des Finances, qui légitime cette occupation en prétendant que les colons et les violences qui en découlent n’ont rien à voir avec la politique d’État. Cette rhétorique est non seulement mensongère, mais elle masque une réalité encore plus troublante : l’extension systématique et violente de la colonisation, qui a été récemment condamnée par la Cour internationale de justice. Pourtant, cette condamnation ne freine pas les ambitions coloniales israéliennes, qui continuent de s’intensifier.

La colonisation de la Cisjordanie : vers une fragmentation totale du territoire palestinien ?

La Cisjordanie, déjà morcelée et divisée par des décennies de colonisation, risque de se fragmenter davantage. Depuis l’occupation israélienne de 1967, la colonisation n’a cessé de progresser, mais c’est véritablement depuis 1977 que le processus s’est accéléré sous l’impulsion des gouvernements de droite, et plus récemment de l’extrême droite sous Netanyahou. Cette colonisation est fondée sur l’idée que ces terres appartiennent de droit à Israël, une position en totale contradiction avec le droit international. L’utilisation par le président Herzog du terme « Samarie » au lieu de « Cisjordanie » reflète cette vision expansionniste et démontre l’hypocrisie sous-jacente de la politique israélienne.

Comment la colonisation israélienne génère-t-elle la violence ?

La colonisation israélienne est intrinsèquement violente. Depuis ses débuts, elle s’accompagne d’expulsions forcées de Palestiniens, de saisies de terres et de violences commises par les colons. Cette réalité est bien documentée par des ONG israéliennes et internationales qui dénoncent régulièrement les exactions commises. La violence des colons, loin d’être un phénomène récent ou isolé, est une conséquence directe de la politique de colonisation, qui vise à s’approprier toujours plus de terres palestiniennes. C’est cette violence quotidienne, soutenue tacitement par l’État israélien, qui perpétue le cycle de conflits dans la région.

Quel est le rôle des États-Unis dans la question de la colonisation ?

Les États-Unis, tout en condamnant parfois certaines actions violentes, n’ont jamais véritablement exercé de pression pour mettre fin à la colonisation dans son ensemble. Bien que les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU aient condamné la colonisation, les États-Unis continuent d’apporter un soutien crucial à Israël. Cette position ambiguë contribue à l’impasse actuelle et empêche tout progrès vers une résolution du conflit israélo-palestinien. La réalité est que sans une condamnation ferme et une pression internationale concertée, la colonisation continuera de s’étendre, rendant toute solution pacifique de plus en plus improbable.

Comment envisager la paix dans un contexte de colonisation croissante ?

La colonisation israélienne pose un obstacle majeur à la paix. Tant que l’État israélien refuse de céder les territoires occupés et que la communauté internationale continue de fermer les yeux sur cette réalité, toute perspective de paix reste lointaine. Les négociations en cours, bien qu’importantes, se heurtent à des rapports de force inégaux et à une hypocrisie dominante, notamment en Occident. Pour envisager une solution durable, il est essentiel de reconnaître la légitimité des revendications palestiniennes et de mettre fin à une colonisation qui viole le droit international et exacerbe les tensions.

ÉDITO

ÉDITO

La Turquie aux avant-postes à Charm el-Cheikh

Alors qu’en Turquie le cours de l’euro est en passe de franchir le seuil fatidique des 50 livres, que l’inflation est repartie à la hausse et que l’on se demande qui sera le prochain maire CHP arrêté, Recep Tayyip Erdoğan s’emploie à faire oublier une conjoncture intérieure plutôt sombre, en faisant feu de tout bois sur le plan international. Grande bénéficiaire de la chute du régime de Bachar al-Assad à la fin de l’année 2024, la Turquie a joué, en effet, en cet automne 2025, un rôle remarqué dans la conclusion de l’accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas à Gaza, en particulier lors du sommet de Charm el-Cheikh. Retour sur cette implication et ses perspectives…

Par Jean Marcou, professeur émérite à Sciences Po Grenoble-UGA

Lire la suite »

LES ANALYSES DE CONFLUENCES

LES ANALYSES DE CONFLUENCES

Sahara Occidental : un conflit bloqué dans un Maghreb en mouvement

Régime Villemont, 29 novembre 2011
La question du Sahara occidental, conflit de décolonisation désormais parmi les plus anciens inscrits à l’agenda des Nations unies, oppose depuis 1975 le Front Polisario et le Maroc. Peut-il trouver de nouvelles issues dans le contexte actuel des profondes transformations au Maghreb ou va-t-il demeurer un conflit bloqué, témoignant de l’impuissance des Nations unies à faire appliquer ses résolutions ?Le Sahara Occidental, alors colonie espagnole, a été inscrit dès 1962, par le Comité chargé de l’application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux peuples et aux territoires coloniaux (résolution 1514 /1960), dans la liste des territoires non autonomes et a fait l’objet depuis 1965, de résolutions, émanant d’abord de l’Assemblée Générale puis du Conseil de sécurité, rappelant le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui.

Lire la suite »
Lettre d’information de l’iReMMO