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Bande de Gaza : «Affaiblir l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens est absurde et grave»

Quel rôle a jusqu’à présent joué l’Unrwa auprès des réfugiés palestiniens ?

Depuis sa création en 1949, suite à la défaite des forces arabes et à l’exode massif des populations palestiniennes, l’Unrwa a joué un rôle indispensable pour les réfugiés palestiniens. Ils doivent être aujourd’hui près de six millions dans le monde, dont près de deux millions à Gaza. La droite israélienne a toujours été hostile à cette agence unique en son genre. Dans une période plus récente, Donald Trump avait supprimé le soutien financier des Etats-Unis. Une fois à la Maison Blanche, Biden l’avait rétabli. Jusqu’à ce vendredi où tout est à nouveau remis en cause. Mais derrière l’aspect financier, il y a toujours la question politique : comment faire disparaître la question des réfugiés palestiniens ? C’était la logique en marche avant les terribles massacres du 7 octobre, alors qu’Israël s’apprêtait à normaliser ses relations avec les pays arabes. La guerre qui a suivi a relancé l’idée de faire disparaître l’Unrwa.

La réaction immédiate de l’Unrwa après les révélations d’Israël sur l’implication de 12 de ses employés dans les massacres du 7 octobre n’a visiblement pas suffi…

De quoi sont-ils accusés précisément ? Pour l’instant, on l’ignore. Mais la réaction des responsables de l’Unrwa a été honnête et transparente. En revanche, la célérité avec laquelle les Etats-Unis et certains pays européens ont suspendu les financements interroge. On a l’impression que les Etats concernés ne prennent pas la mesure de ce qui se passe à Gaza. Affaiblir aujourd’hui l’Unrwa, alors qu’une véritable catastrophe humanitaire se déroule dans cette enclave assiégée, est absurde et grave. C’est aussi une façon de soutenir implicitement la position du gouvernement israélien et la violente offensive qu’il mène dans la bande de Gaza.

Cette décision d’affaiblir l’Unrwa intervient de surcroît le même jour que la décision très attendue de la CIJ…

En ce qui concerne la Cour internationale de justice, les Européens ont pris une position assez claire qui soutenait la mise en œuvre de cette ordonnance. Et notamment la nécessité de garantir des mesures humanitaires pour empêcher tout acte susceptible d’être considéré comme génocidaire. C’était une réaction lucide de la part des Européens. Mais on a l’impression que certains pays comme l’Allemagne ont voulu aussitôt «rééquilibrer» cette position en suspendant les fonds pour l’Unrwa suite aux accusations israéliennes. Or, les deux positions sont contradictoires : on ne peut pas d’un côté soutenir l’urgence de plus de mesures humanitaires et de l’autre couper les fonds de l’Unrwa qui assure cette aide sur place. D’autant qu’on mesure encore mal l’ampleur de cette catastrophe humanitaire, faute d’images et d’informations sur le terrain. Frapper l’Unrwa est contraire à ce qui est demandé par la CIJ. Et évidemment, tout ça est lié, il ne faut pas être naïf sur la coïncidence des temporalités.

Cette décision d’affaiblir l’Unrwa intervient de surcroît le même jour que la décision très attendue de la CIJ…

En ce qui concerne la Cour internationale de justice, les Européens ont pris une position assez claire qui soutenait la mise en œuvre de cette ordonnance. Et notamment la nécessité de garantir des mesures humanitaires pour empêcher tout acte susceptible d’être considéré comme génocidaire. C’était une réaction lucide de la part des Européens. Mais on a l’impression que certains pays comme l’Allemagne ont voulu aussitôt «rééquilibrer» cette position en suspendant les fonds pour l’Unrwa suite aux accusations israéliennes. Or, les deux positions sont contradictoires : on ne peut pas d’un côté soutenir l’urgence de plus de mesures humanitaires et de l’autre couper les fonds de l’Unrwa qui assure cette aide sur place. D’autant qu’on mesure encore mal l’ampleur de cette catastrophe humanitaire, faute d’images et d’informations sur le terrain. Frapper l’Unrwa est contraire à ce qui est demandé par la CIJ. Et évidemment, tout ça est lié, il ne faut pas être naïf sur la coïncidence des temporalités.

 Jean-Paul Chagnollaud, président de l’iReMMO

ÉDITO

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LES ANALYSES DE CONFLUENCES

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Le choc des élections en Grèce

Christophe Chiclet, 17 août 2012
Suite à la grave crise financière, puis économique et sociale, la Grèce vient de plonger dans une crise politique majeure. Le bipartisme qui réglait la vie politique grecque depuis l’indépendance de 1832 (Populistes-libéraux ; Royalistes-Vénizélistes ; Monarcho facistes-communistes ; Conservateurs-socialistes) a volé en éclat lors des législatives anticipées des 6 mai et 17 juin 2012. Le paysage politique a été totalement chamboulé. Les socialistes du PASOK ont pris une déculotté historique alors qu’ils gouvernaient le pays quasiment sans interruption depuis 1981. Les partis traditionnels qui soutenaient les plans d’austérité imposés par la « Troïka » (UE, Banque mondiale, FMI) ont été lourdement sanctionnés. Le PASOK est arrivé en troisième position le 6 mai avec 13,18% des voix, perdant 30,7% par rapport aux législatives de 2009, perdant donc 109 députés, n’en gardant que 41, revenant au niveau électoral qu’il avait aux élections d’octobre 1974, trois mois après la chute de la dictature des colonels.

 

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Lettre d’information de l’iReMMO