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Cessez le feu à Gaza – Jean-Paul Chagnollaud sur Radio Canada

20 octobre 2025

Intervention de Jean-Paul Chagnollaud, président d’honneur de l’iReMMO

Dans un entretien accordé à Radio-Canada, Jean-Paul Chagnollaud, président honoraire de l’iReMMO (Institut de recherche et d’études Méditerranée Moyen-Orient), a livré une analyse éclairante de la situation actuelle entre Israël et le Hamas, alors que le cessez-le-feu entre les deux parties entre dans son dixième jour. Il a souligné la grande fragilité de cette trêve, notamment après les frappes israéliennes meurtrières survenues en fin de semaine, prétendument en réponse à des attaques du Hamas contre des soldats israéliens – des accusations que le groupe palestinien a démenties. Malgré cette tension, Chagnollaud se dit relativement confiant dans la possibilité de maintenir le cessez-le-feu, estimant que « tout le monde y a intérêt », notamment les États-Unis, très impliqués dans la médiation. Il rappelle que chaque étape franchie constitue en soi un test, et que la pression américaine, notamment celle de l’administration Trump à travers Jared Kushner, joue un rôle central dans le maintien de la trêve.

Selon lui, si cette première phase du cessez-le-feu tient, une seconde, bien plus complexe, devra rapidement s’ouvrir. Trois dossiers cruciaux devront alors être abordés : le désarmement du Hamas, la mise en place d’un gouvernement de transition pour Gaza, et le déploiement d’une force multinationale. Ces trois volets sont étroitement liés. Chagnollaud insiste particulièrement sur la question du désarmement, estimant qu’il est impensable que le Hamas remette ses armes à Israël, ce qui serait perçu comme une reddition. L’option la plus plausible serait donc un désarmement sous supervision d’une force multinationale, dont la création reste cependant à définir, tant dans ses objectifs que dans sa composition.

L’analyste insiste sur le rôle clé des États-Unis, qui, selon lui, ne souhaitent pas une reprise des hostilités. Il évoque également le poids de l’opinion publique israélienne, de plus en plus favorable à une fin du conflit. Pour le Premier ministre Benyamin Nétanyahou, une reprise totale de la guerre représenterait un danger politique important, malgré ses objectifs initiaux qui consistaient, selon Chagnollaud, à « liquider la question palestinienne ». La présence d’émissaires américains et de généraux sur le terrain témoigne, selon lui, d’une volonté forte de Washington de surveiller la situation de près.

Chagnollaud voit dans la situation actuelle une opportunité unique : pour la première fois, une véritable internationalisation du conflit semble en cours. Outre les États-Unis, il évoque le rôle croissant de pays comme la Turquie et la France. Si cette dynamique débouche sur une force multinationale concrète, ce serait, selon lui, une évolution inédite dans l’histoire du conflit israélo-palestinien. Interrogé sur les risques de guerre civile à Gaza, il écarte cette hypothèse, estimant que la population est « épuisée, éreintée », et que malgré le vide de gouvernance et les tensions internes, une explosion interne majeure semble peu probable. En revanche, il met en garde contre une déstabilisation de la trêve si les efforts internationaux ne se concrétisent pas rapidement.

En conclusion, Jean-Paul Chagnollaud souligne l’urgence de consolider la phase actuelle du cessez-le-feu tout en préparant activement la suivante, celle du désarmement, de la gouvernance et de l’intervention internationale. Il insiste sur le fait que « le temps presse » et que les prochaines semaines seront décisives. Pour lui, réussir cette transition représenterait « un immense progrès » vers une résolution politique, même partielle, d’un conflit trop longtemps enlisé.

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Jean-Paul Chagnollaud, président d’honneur de l’iReMMO

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