Si cette première phase du cessez-le-feu tient, une seconde, bien plus complexe, devra rapidement s’ouvrir. Trois dossiers cruciaux devront alors être abordés: le désarmement du Hamas, la mise en place d’un gouvernement de transition pour Gaza, et le déploiement d’une force multinationale. Ces trois volets sont étroitement liés. La question du désarmement est centrale puisqu’il est impensable que le Hamas remette ses armes à Israël, ce qui serait perçu comme une reddition. L’option la plus plausible serait donc un désarmement sous supervision d’une force multinationale, dont la création reste cependant à définir, tant dans ses objectifs que dans sa composition.
Les États-Unis qui ne souhaitent pas une reprise des hostilités continueront de jouer un rôle clé, tout comme l’opinion publique israélienne, de plus en plus favorable à une fin du conflit. Pour le premier ministre Benyamin Netanyahou, une reprise totale de la guerre représenterait un danger politique important, malgré ses objectifs initiaux qui consistaient à « liquider la question palestinienne ». La présence d’émissaires américains et de généraux sur le terrain témoigne d’une volonté forte de Washington de surveiller la situation de près.
Malgré toutes ses limites, la situation actuelle constitue une opportunité unique: pour la première fois, une véritable internationalisation du conflit semble en cours. Outre les États-Unis, d’autres acteurs de pays comme la Turquie et la France jouent un rôle croissant. Si cette dynamique débouche sur une force multinationale concrète, ce serait une évolution inédite dans l’histoire du conflit israélo-palestinien. En dépit des violences de ces jours, on peut penser pas qu’il n’y a pas un vrai danger de guerre civile à Gaza, la population étant épuisée. Malgré le vide de gouvernance et les tensions internes, une explosion interne majeure semble peu probable. Le vrai risque est une déstabilisation de la trêve si les efforts internationaux ne se concrétisent pas rapidement.
En conclusion,il y a urgence de consolider la phase actuelle du cessez-le-feu tout en préparant activement la suivante, celle du désarmement, de la gouvernance et de l’intervention internationale. Le temps presse et les prochaines semaines seront décisives. Réussir cette transition représenterait un immense progrès vers une résolution politique, même partielle, d’un conflit trop longtemps enlisé.