Home » Dans les médias » Egypte : too big to fall ?

Egypte : too big to fall ?

En 2011, le peuple égyptien se soulevait contre la dictature. Il suivait l’exemple tunisien et ouvrait la voie aux « printemps arabes ». Hosni Moubarak quittait le pouvoir. Des élections étaient organisées, les premières élections libres de l’histoire égyptienne. Législatives en novembre 2011, présidentielles en 2012, remportées par le Frère musulman Mohamed Morsi. L’année suivante, le 3 juillet 2013, l’armée provoque un coup d’État, dirigé par le Maréchal al Sissi, alors ministre de la Défense du président Morsi. Dix ans maintenant que le Maréchal Sissi s’affirme comme l’homme fort de l’Égypte, sur fond de guerre contre le terrorisme et de répression implacable. Il se présente comme l’homme indispensable au maintien de la stabilité non seulement en Égypte, mais également dans l’ensemble du Proche-Orient.

Invitée par Radio France Internationale, Agnès Levallois a analysé la puissance égyptienne aujourd’hui, dans un angle politico-religieux et économique.

Par ailleurs, Sissi justifie cette politique avec la mise en avant d’une lutte contre le terrorisme. Le maître-mot qui justifie toute cette stratégie, c’est de considerer que le régime ne fait que lutter contre le terrorisme. Donc quand Sissi parle des Frères Musulmans, il parle de terroristes. C’est une façon de les stigmatiser et de justifier cette répression, de faire en sorte qu’ils ne puissent plus exister ou organiser quoi que ce soit.”

D’autre part, l’économie égyptienne est très mal en point : [elle] est totalement dépendante de l’extérieur, [elle] impose des réformes que le président n’est pas en mesure de mettre en œuvre … Les conditions de vie pour les Egyptiens sont de plus en plus difficiles, […] la situation sociale est de plus en plus difficile”.

L’économie est entre les mains des militaires, bien plus que sous Moubarak, et cela affecte le soutien à l’Egypte des pays du Golfe. En effet, “l’Arabie Saoudite et les Emirats arabes unis ont investi massivement pour soutenir Sissi au lendemain du coup d’Etat. Aujourd’hui, le sentiment de beaucoup d’Egyptiens c’est qu’il y a une perte de souveraineté égyptienne, que ces deux pays ont acheté une partie de l’Egypte.”  A l’inverse, ces deux pays “ne veulent plus financer l’Egypte puisque de toute façon, le poids de l’armée est tel que ça empêche un fonctionnement économique sain. Ces pays du Golfe remettent en cause la manière dont Sissi gère cela, […] Ils ne veulent plus de ce puits sans fond dans lequel ils mettent de l’argent.

Agnès Levallois, vice-présidente de l’iReMMO

ÉDITO

ÉDITO

Israël-Palestine: pour un retour au politique

Si la première phase du cessez-le-feu initié à Gaza depuis le 19 janvier 2025 a tenu, les perspectives de mise en oeuvre de la seconde – devant permettre la libération de tous les otages restants en échange de celle de prisonniers palestiniens et le retrait total de l’armée israélienne de la bande de Gaza – semblent beaucoup plus incertaines. Comme l’est encore bien davantage l’issue de cette guerre et, plus fondamentalement, celle du conflit israélo-palestinien. Deux chemins sont possibles. L’un conduisant vers une guerre sans fin, l’autre ouvrant vers des perspectives de paix.

Lire la suite »

LES ANALYSES DE CONFLUENCES

LES ANALYSES DE CONFLUENCES

Trafics d’armes dans les Balkans : Nouvelles révélations

Christophe Chiclet, 6 août 2012
De juin 1991 à août 2001, les conflits dans l’espace ex-yougoslave n’ont jamais cessé. Les informations sur les trafics d’armes, de drogue et autre ont souvent fait la une de la presse spécialisée. On croyait presque tout savoir, surtout après l’arrestation de criminels de guerre serbes, croates, bosniaques et albanais. Mais en décembre 2011, un journaliste slovène, Blaz Zgaga a fait de nouvelles révélations fracassantes. Lors du déclenchement des guerres yougoslaves en juin-juillet 1991, l’opinion publique européenne a découvert des scènes de guerre inconnue depuis 1945 sur le vieux continent. La JNA (Armée nationale yougoslave), contrôlée par les Serbes étaient largement équipée. Mais après 1968, et l’intervention soviétique en Tchécoslovaquie, Josip Broz Tito a craint une intervention de Moscou en Yougoslavie. Il a donc mis en place les défenses territoriales dans chaque République de la Fédération socialiste. Des arsenaux ont ainsi été cachés en Slovénie, Croatie, Bosnie, Macédoine… A l’été 1991, les indépendantistes slovènes, au départ pacifistes, ont pioché dans ces arsenaux de la défense territoriale pour faire reculer la JNA.

Lire la suite »
Lettre d’information de l’iReMMO