Home » Dans les médias » Explosions au Liban : « C’est le coup le plus fort jamais porté » au Hezbollah

Explosions au Liban : « C’est le coup le plus fort jamais porté » au Hezbollah

L’attaque simultanée de bippers et de talkies-walkies au Liban, ayant causé en seulement deux jours 32 morts et plus de 3 000 blessés, a profondément choqué. Agnès Levallois, analyste du Moyen-Orient, se dit « sidérée par l’ampleur des dégâts ».

Une attaque planifiée de longue date

Cette attaque semble s’inscrire dans une stratégie israélienne bien préparée, visant à affaiblir les réseaux de communication du Hezbollah. Cette opération répond à la volonté d’Israël de « faire évoluer le centre de gravité du conflit vers le nord », tel que déclaré par le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant. Cette action s’inscrit dans une stratégie plus large, visant à couper les moyens de communication du Hezbollah, facilitant ainsi de futures opérations militaires israéliennes.

Le discours d’Hassan Nasrallah : un tournant possible ?

Le discours du leader du Hezbollah, Hassan Nasrallah, prévu ce jeudi, est attendu avec impatience. Il pourrait changer la donne, mais le Hezbollah semble hésitant à s’engager pleinement dans une guerre contre Israël. Depuis le début des hostilités, le Hezbollah a apporté un soutien affiché au Hamas, mais ses actions sur le terrain n’ont pas toujours été à la hauteur des discours. Ni le Hezbollah ni l’Iran ne souhaitent entrer dans un conflit ouvert avec Israël. Toutefois, face aux récentes attaques israéliennes, Nasrallah pourrait être contraint de réagir plus fermement pour éviter une démobilisation de ses forces.

Un deuxième front ouvert ?

Alors que le front de Gaza n’est pas encore totalement maîtrisé, la capacité d’Israël à ouvrir un front au nord soulève des questions. Bien que l’armée israélienne ait déplacé une partie de ses forces vers le nord, le conflit à Gaza ne nécessite plus les mêmes ressources militaires en raison des destructions déjà infligées. Néanmoins, elle souligne les limites de cette stratégie, rappelant que les précédentes incursions terrestres israéliennes au Liban n’ont pas assuré la sécurité à long terme de la frontière. Cette situation met en lumière une « impasse stratégique », tant pour Israël que pour ses adversaires.

Un espoir de paix sous l’égide des États-Unis ?

Les États-Unis, en tant qu’alliés principaux d’Israël et fournisseurs d’armes, détiennent la clé pour sortir de cette impasse. Il faut une réaffirmation du droit international, trop souvent bafoué dans la région. C’est peut-être le seul moyen pour mettre fin à ces guerres interminables, dont les populations civiles paient le plus lourd tribut.

Agnès Levallois, vice-président de l’iReMMO.

ÉDITO

ÉDITO

Israël-Palestine : pour un retour au politique

TRIBUNE parue dans Le Monde  du 9 mars 2025

 

 

Si la première phase du cessez-le-feu initié à Gaza depuis le 19 janvier 2025 a tenu, les perspectives de mise en oeuvre de la seconde – devant permettre la libération de tous les otages restants en échange de celle de prisonniers palestiniens et le retrait total de l’armée israélienne de la bande de Gaza – semblent beaucoup plus incertaines. Comme l’est encore bien davantage l’issue de cette guerre et, plus fondamentalement, celle du conflit israélo-palestinien.

Deux chemins sont possibles. L’un conduisant vers une guerre sans fin, l’autre ouvrant vers des perspectives de paix.

Lire la suite »

LES ANALYSES DE CONFLUENCES

LES ANALYSES DE CONFLUENCES

Il faut aller en Tunisie : notes d’un tour dans l’Extrême-Sud (juillet 2011)

François Pouillon, 27 août 2011
Invité en Tunisie pour participer à une école doctorale organisée par un laboratoire de sciences sociales de l’université de Tunis (Diraset), j’en ai saisi l’occasion pour faire, avec de jeunes collègues, un tour dans le Sud-Est, une région que je connaissais assez bien pour y avoir enquêté dans les années 1970. J’en ai rapporté ces impressions de voyage. Encore une fois, ce voyage a été précédé de nouvelles alarmistes . Mes amis de Tunis m’engagent à la prudence : des classes dangereuses aux coupeurs de route, il n’y a qu’un pas, et on signale des poches d’insécurité dans la région de Sidi Bou Zid, épicentre de la révolution démocratique. D’autres vont commenter : il semble que cela arrangerait bien le gouvernement provisoire, en facilitant un regroupement grégaire autour de la ligne qu’il incarne. Je ne suis pourtant pas descendu au Sud par cette route des steppes : pour aller au Sud-Est, mon objectif, la nouvelle autoroute de la côte nous conduit en quelques heures à Gabès.

Lire la suite »
Lettre d’information de l’iReMMO