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Gaza: Israël participe aux négociations de trêve, le Hamas boycott

Des négociations qui s’annoncent musclées après qu’une partie aux négociations a assassiné le chef de la délégation de l’autre.

Les négociations pour cessez-le-feu entre Israël et le Hamas doivent reprendre aujourd’hui au Qatar. Or, depuis les dernières négociations, il y a eu une double rupture. La première, c’est évidemment le fait qu’Ismaël Haniyeh, chef du bureau politique du Hamas, a été assassiné à Téhéran. Entreprendre des négociations lorsqu’une partie assassine le chef de la délégation avec laquelle elle est supposée discuter crée un choc d’une grande ampleur. Dans un second temps, nous sommes dans un environnement plus global avec ce qui s’est passé en Iran, et l’on s’attend à une réaction iranienne. Dès lors, il est possible que le Hamas ne souhaite pas entamer des négociations dans un tel contexte.

Ce qu’il faut également ajouter, c’est que Netanyahu ne veut pas de ces négociations, et la presse israélienne l’explique d’ailleurs très bien. Il y a apporte sans cesse des conditions supplémentaires, dans un but de blocage, car au fond, il ne recherche pas une issue pour sortir des négociations et de la guerre. La résolution de l’ONU du 10 juin appelle en effet à un accord en deux étapes: la première consisterait à instaurer un cessez-le-feu, à la libération d’une partie des otages en échange de prisonniers palestiniens, l’arrivée systématique de l’aide humanitaire, et dans la seconde étape, il s’agit de mettre en place une situation permanente et des hostilités. Or, Netanyahu n’en veut pas, il veut continuer cette guerre à aller jusqu’au bout de on ne sait pas où, c’est-à-dire en fait la destruction de Gaza si toutefois on peut encore détruire quelque chose à Gaza.

Il y a également des questions de politiques intérieures qui animent les agissements de Netanyahu, car le jour où la guerre s’arrêtera, chacun sait qu’il sera en situation très difficile sur le plan politique et sur le plan personnel, à la fois parce qu’il y a des commissions d’enquête sur ce qu’il a pu faire ou ne pas faire, étant entendu qu’il y a des procès qui sont enclenchés déjà depuis des des des mois et des mois contre lui et  qu’il risque la prison. 

Est-ce que c’est Benjamin Netanyahu qui a ordonné les assassinats du chef du Hamas et du numéro 2 du Hezbollah pour condamner toute avancée vers un cessez-le-feu?

Il est toujours possible de faire les interprétation que l’on veut faire. Il faut être très prudent dans ces situations. Mais c’est sans doute le gouvernement Netanyahu qui a pris ces décisions. C’est une manière de provoquer, et de faire en sorte qu’on bloque la situation complètement.

Netanyahu a toujours voulu enterrer ensevelir la question palestinienne dans un rapport autre qui est le rapport à l’Iran.  C’est ce qu’il a fait  à plusieurs reprises: lorsqu’il a ordonné le bombardement d’un immeuble diplomatique à Damas, aujourd’hui il y a cette situation qui est liée à ce qui s’est passé à Téhéran et donc là effectivement  c’est une confrontation directe avec l’Iran de façon qu’on oublie la question palestinienne. Il y a une conséquence très concrète d’un point de vue stratégique, dès lors qu’il y a une confrontation potentielle comme c’est le cas aujourd’hui avec l’Iran, les occidentaux vont forcément appuyer l’israël et par conséquent on oublie la question palestinienne et ce qui se passe à Gaza.

ÉDITO

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LES ANALYSES DE CONFLUENCES

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Il faut aller en Tunisie : notes d’un tour dans l’Extrême-Sud (juillet 2011)

François Pouillon, 27 août 2011
Invité en Tunisie pour participer à une école doctorale organisée par un laboratoire de sciences sociales de l’université de Tunis (Diraset), j’en ai saisi l’occasion pour faire, avec de jeunes collègues, un tour dans le Sud-Est, une région que je connaissais assez bien pour y avoir enquêté dans les années 1970. J’en ai rapporté ces impressions de voyage. Encore une fois, ce voyage a été précédé de nouvelles alarmistes . Mes amis de Tunis m’engagent à la prudence : des classes dangereuses aux coupeurs de route, il n’y a qu’un pas, et on signale des poches d’insécurité dans la région de Sidi Bou Zid, épicentre de la révolution démocratique. D’autres vont commenter : il semble que cela arrangerait bien le gouvernement provisoire, en facilitant un regroupement grégaire autour de la ligne qu’il incarne. Je ne suis pourtant pas descendu au Sud par cette route des steppes : pour aller au Sud-Est, mon objectif, la nouvelle autoroute de la côte nous conduit en quelques heures à Gabès.

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Lettre d’information de l’iReMMO