Après quatorze mois de conflit entre Israël et le Hamas, le système de santé à Gaza est « au bord de l’effondrement total » à cause des attaques israéliennes, estime le Haut-Commissariat des Nations unies pour les droits humains dans un rapport publié mardi 31 décembre. Au moins 45 541 personnes ont perdu la vie, selon le bilan indiqué lundi par ministère de la Santé du Hamas, mais le bilan réel pourrait être encore plus élevé, car des corps restent ensevelis sous les décombres ou dans des zones inaccessibles aux secours. Ces dernières semaines, les États-Unis, le Qatar et l’Égypte ont intensifié leurs efforts de médiation sans parvenir à un cessez-le-feu. Agnès Levallois, vice-présidente de l’Institut de recherche et d’études méditerranée Moyen-Orient (IReMMO) et autrice de Le Livre noir de Gaza paru aux éditions du Seuil, dénonce un processus de « déshumanisation » des Palestiniens.
Trump n'aime pas la guerre, il a déjà dit clairement qu'il fallait que cette guerre cesse, donc il est possible qu'avec l'arrivée de Trump un cessez-le-feu soit négocié, d'où la vonlonté de Netanyahou de continuer les bombardements qui ne cessent d'avoir lieu avec un nombre de victimes qui augmentent tous les jours. Il y a donc une recrudescence de la part d'Israël en attendant cette date du 20 janvier, de faire le maximum pour détruire la bande de Gaza, il est possible d'arriver à un accord mais dont la contrepartie risque d'être très lourde puisque elle risquerait d'obtenir pour Israël l'annexion pure et simple de la Cisjordanie. Il risque d'y avoir un deal de cette nature là qui sera terrible pour les Palestiniens
Israël met en œuvre une stratégie qui rend progressivement la vie invivable dans la bande de Gaza, notamment par la destruction systématique des centres de soins et des infrastructures médicales. Cette situation provoque non seulement des morts dues aux bombardements, mais aussi celles de nombreuses personnes privées d’accès aux soins essentiels. En particulier dans le nord de Gaza, il apparaît que l’objectif est de vider ce territoire de sa population pour créer une zone tampon où Israël pourrait s’établir. Cette approche repose sur un processus de déshumanisation des Palestiniens, les rendant invisibles aux yeux des Israéliens, ce qui facilite la justification de telles actions.
Les perspectives d’un cessez-le-feu sont faibles, car le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou semble poursuivre une stratégie de guerre pour éviter les enquêtes sur les failles sécuritaires israéliennes lors des événements du 7 octobre. Soutenu par une majorité de la population israélienne et son allié américain, Netanyahou continue les bombardements tout en refusant de négocier un arrêt des hostilités. Les manifestations en Israël se concentrent principalement sur la libération des otages, mais elles ne remettent pas en question la politique militaire menée à Gaza.
Enfin, une intervention politique extérieure, comme celle de Donald Trump, pourrait influencer un éventuel cessez-le-feu, mais cela pourrait s’accompagner de conséquences lourdes pour les Palestiniens. Un accord potentiel pourrait inclure des concessions majeures, comme l’annexion de la Cisjordanie par Israël, ce qui constituerait un tournant dramatique dans le conflit israélo-palestinien. Pendant ce temps, Israël intensifie ses actions destructrices à Gaza avant toute échéance politique ou diplomatique.
Agnès Levallois, vice-président de l’iReMMO.