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Gaza: qui refuse le cessez-le-feu?

Suite à l’annonce de la mort de six otages, les Israéliens ne décolèrent pas et accentuent la pression sur Benjamin Netanyahou accusé d’avoir torpillé toutes les chances d’aboutir à un cessez-le-feu. Après une nuit de manifestations, le syndicat Histadrout a appelé les Israéliens à la grève générale.

Netanyahou et Sinwar, le chef du Hamas, ont-ils ont un intérêt à la paix ?

La tragédie que subit le peuple palestinien trouve ses racines dans un passé lointain, en particulier à partir des accords d’Oslo. Ces accords ont suscité l’espoir d’une paix fondée sur la création de deux États. Cependant, des opposants déterminés existaient des deux côtés : du côté palestinien, le Hamas et le Djihad ont organisé des attentats pour déstabiliser le processus de paix, tandis que du côté israélien, Netanyahou a constamment affirmé qu’Oslo était un problème plutôt qu’une solution. Élu Premier ministre en 1996, en plein milieu de ce processus de paix, il a tout mis en œuvre pour détruire les accords d’Oslo. Ce conflit meurtrier reflète l’opposition entre des forces politiques cherchant à occuper le territoire, illustrée par la formule « du Jourdain à la mer » que le Hamas prône, mais qui est également mise en pratique par le Likoud et la droite israélienne, avec Israël dominant et occupant les territoires palestiniens.

Y’a t’il une possibilité pour chaque camp de se rapprocher de l’autre ? Pour le Hamas d’acceptait le cessez-le-feu ?

S’il y a bien une personne qui n’a aucun intérêt à ce que la paix soit instaurée, c’est Netanyahou. D’abord parce qu’il joue son propre avenir, et ensuite à cause de la dimension politique, de nombreuses personnes lui reprochant ce qu’il a fait ou n’a pas fait. Du côté du Hamas, ils ont accepté le plan Biden ainsi que la résolution du Conseil de sécurité. Il ne faut pas oublier que les négociations reposent à la fois sur le plan des Américains et sur la résolution adoptée par le Conseil de sécurité de l’ONU le 10 juin. Cette résolution comprenait trois phases, la première étant celle dont nous discutons aujourd’hui, qui impliquerait un retrait partiel de l’armée israélienne de Gaza, y compris du corridor de Philadelphie.

Qu’est-ce que ce corridor de Philadelphie ? Pourquoi cela suscite autant de controverses ?

Un accord pourrait être trouvé concernant un retrait partiel des troupes de Gaza, notamment des zones les plus peuplées, comme la région de Rafah à la frontière égyptienne, selon la résolution. L’idée serait que les troupes se retirent et que les otages soient libérés en échange de prisonniers palestiniens. Le problème c’est que lors des négociations, Netanyahou a ajouté une exigence concernant le corridor de Philadelphie, qu’il souhaite contrôler. Ce couloir de 14 km de long sur 100 m de large est une zone tampon entre Gaza et l’Égypte, qui, selon les accords avec l’Égypte, doit rester neutre ou sous contrôle égyptien. Par conséquent, le Hamas refuse cette proposition.

Il y a cette idée que si le corridor était contrôlé par les Israéliens il y aurait une diminution de la contrebande dans la zone de Gaza et ainsi le Hamas serait asphyxié en termes d’importation d’armes ? Qu’en pensez-vous ?

Il est important de distinguer le discours et la fonction de ce discours. L’État-major estime que maintenir des troupes sur ce territoire est inutile d’un point de vue opérationnel, et d’ailleurs Gallant, le ministre de la Défense, a voté contre le maintien des troupes dans la zone. Il convient donc de se demander pourquoi Netanyahou insiste tant pour maintenir cette position. En réalité, il ne souhaite pas aller au bout des négociations ; il est sous pression américaine depuis plusieurs semaines, bien que Washington continue de soutenir Israël en pratique, et le Premier ministre israélien en profite. Le prix à payer serait l’absence de négociations, ce qui empêcherait également la libération des otages. Peut-être qu’avec la mort des six otages israéliens qui est survenue au cours des dernières 48 heures, les choses avanceront.

Ces otages sont le signe que le Hamas ne veut pas la paix parallèlement Netanyahu se demande si c’est le moment de faire des concessions  ?

Netanyahou adopte cette posture depuis bien avant le 7 octobre, depuis Oslo en réalité. Il est au pouvoir presque sans interruption depuis 2009 et a toujours fini par refuser les négociations, ne voulant ni d’un État palestinien ni d’un règlement politique basé sur le droit international.

La résolution comporte trois phases : la première, dans laquelle nous nous trouvons actuellement, implique un cessez-le-feu, un échange de prisonniers contre les otages, et un retrait partiel des troupes israéliennes. La deuxième phase consiste à se mettre d’accord sur la suite, et la troisième phase envisage un règlement politique de fond. Actuellement, en Israël, et avec Netanyahou, il n’y a aucune autre perspective que celle de rester à Gaza, et donc de réoccuper Gaza. D’ailleurs, Netanyahou parle de « guerre totale », ce qui concerne non seulement les Palestiniens de Gaza, mais aussi ceux de Cisjordanie, comme on l’a vu ces derniers jours. Il veut écraser toute velléité toute résistance dans ces territoires occupés, tuant d’abord et négociant ensuite. Cela constitue la première dimension du conflit. La seconde est la colonisation, une politique d’État qui s’est intensifiée ces dernières années, surtout sous ce gouvernement. Cette politique est constitutionnelle, encadrée par une loi qui justifie les agressions envers les Palestiniens, avec le ministre Ben Gvir qui a même créé des milices armées.

En face, le Hamas adopte une position radicale, tandis que l’Autorité palestinienne est complètement discréditée. Les Palestiniens aspirent fondamentalement à la maîtrise de leur destin, mais l’Autorité palestinienne n’a plus beaucoup de poids. Depuis le 7 octobre, de nombreux Palestiniens pensent que la lutte armée est le seul moyen d’atteindre cet objectif. Cela signifie combattre les militaires, les colons, et malheureusement aussi attaquer des civils en Israël. Les derniers sondages montrent une tendance à reconnaître la lutte armée comme un outil principal, car il apparaît que rien n’est possible sans un rapport de force. La seule issue à cette situation ne peut venir ni des Israéliens ni des Palestiniens, mais de la communauté internationale. Si le Conseil de Sécurité n’assume pas ses responsabilités, nous risquons de nous enfoncer dans une guerre sans fin.

Jean-Paul Chagnollaud, président de l’iReMMO.

ÉDITO

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Que dire de l’Iran ?

IReMMO, 24 mai 2012
Le premier tour des élections législatives du 2 mars de cette année a produit une certaine surprise. Certes, elles n’ont opposé que des groupes religieux identifiables par les seuls experts et de tendance conservatrice. Les réformateurs, en effet, avaient recommandé de boycotter ces élections et il semble que leurs consignes aient été respectées dans l’ensemble. La participation quant à elle, de quoi surprendre puisqu’elle aurait été de 65 % du corps électoral. Là, les Iraniens avertis estiment que ce taux officiel est exagéré compte tenu de la faiblesse de l’affluence constatée dans les bureaux de vote. Toutefois, ces mêmes observateurs estiment que le taux réel pourrait avoir avoisiné les 50% ce qui n’est pas négligeable.

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Lettre d’information de l’iReMMO