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Guerre entre Israël et le Hamas : « On est à un tournant dans les deux camps »

On est à un tournant dans les deux camps. Si le Hamas refuse la trêve, cela voudrait dire qu’il ne s’intéresse pas beaucoup à la réalité d’aujourd’hui, qui est catastrophique. Il a donc une responsabilité très importante. D’un point de vue stratégique il y a une ouverture. Du côté israélien, Netanyahou est gêné,  il préfèrerait continuer cette guerre sans issue pour avoir une victoire totale qui est pourtant inatteignable sans accord politique. Ce n’est pas par les armes, en tuant des armes que les problèmes vont se régler. D’autant plus avecb un cessez le feu de 40 jour, avec l’idée d’une reprise ensuite, il va se retrouver dans un vide politique très risqué.

Il est important que cette guerre s’arrête, qu’il y ait enfin un cessez-le-feu. Il est terrible que le destin politique d’un homme pèse autant sur le devenir du conflit, sur un événement historique. Il y a une réelle disproportion entre un homme et son obsession et le bilan dramatique qui ressortira de cette guerre.

 

Les États-Unis ont un poids considérable, est ce que si c’est négociations n’aboutissent pas ils vont perdre de leur influence dans la région ? 

“Nous irons à Rafah quelque soit l’issue, quelque soit la réponse du Hamas”

Netanyahou a une vraie obsession. Il est au pouvoir depuis 2009 et reste constamment sur cette idée de ne faire aucun compromis avec les Palestiniens qu’il s’agisse du Hamas ou de l’Autorité palestinienne. La situation est donc constamment bloquée et la solution apparaît aujourd’hui dans des élections. Pour Netanyahou c’est probablement la fin. Cela dit les attaques avec l’Iran l’ont par exemple renforcées…

Une lettre de Netanyahou a été envoyée aux soldats stipulant qu’il faut effacer la mémoire d’Amalek. Amalek est dans la bible, l’ennemi absolu du peuple juif. Il s’agit d’un verset du Deutéronome (Ancien Testament), 3 lignes qui ont une très forte résonnance. Effacer la mémoire d’Amalek, pour les soldats qui ont cette charge, cela veut dire raser Gaza, qu’il ne doit plus y avoir de passé, pas de patrimoine et pas d’avenir, les écoles, les universités ont été systématiquement détruites. On est dans une situation dont on ne peut pas se rendre compte. Les drames humains, individuels sont considérables.

Est-ce que la France peut encore jouer un rôle ? 

La France a d’abord eu une position floue dans ce conflit. Il a fallu attendre plusieurs semaines avant de voir se dessiner une position notamment par la tribune publiée avec le président égyptien et le roi de Jordanie. Avec cette tribune on a un retour à la position française classique qui est le droit international. Malgré tout, aujourd’hui, la voix de la France est faible, d’abord car on a beaucoup hésité et notre image vis-à-vis du Sud globale a été endommagée et surtout, les américains se pensent et se sentent comme les seuls leaders et ne veulent pas qu’il y ait une position qui soit européenne ou française; Enfin, la France pourrait jouer un rôle si elle s’allier avec quelques pays européens pour travailler sur une solution à deux États ou même sur la reconnaissance de l’État de Palestine.

Jean-Paul Chagnollaud, président de l’iReMMO.

ÉDITO

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LES ANALYSES DE CONFLUENCES

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Le développement, réel défi pour la Tunisie contemporaine.

Barah Mikaïl, 29 avril 2011
La tempête qui souffle sur l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient connaît une issue pour le moins incertaine. Cependant, une idée convenue consiste le plus souvent à voir dans la Tunisie le cas d’un pays à même de consacrer l’idée d’une transition exemplaire vers la démocratie. Le tribalisme et le communautarisme y sont en effet quasi-inexistants ; la notion et le concept d’unité nationale n’y posent aucun problème, l’indépendance du pays ayant été obtenue en 1956 au nom d’une nation qui existait réellement ; la nécessité de se consacrer à une ère post-Ben Ali qui fasse entièrement fi du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD) et de ses affidés est quant à elle une idée partagée par l’ensemble de la population ou presque. A priori, peu d’entraves devraient donc se hisser sur la route qui va mener les Tunisiens à l’élection d’une Assemblée constituante le 24 juillet prochain.

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Lettre d’information de l’iReMMO