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Israël – Gaza: combien de temps durera la paix ?

La déclaration soutenue par les États-Unis présente un caractère déséquilibré qui occulte totalement les références essentielles au droit international, à la Charte des Nations unies et surtout au principe d’autodétermination du peuple palestinien. La mention d’un État palestinien est jugée purement formelle et conditionnelle, rendant improbable sa réalisation concrète. Par contraste, la Déclaration de New York, cosignée par la France, l’Arabie saoudite et soutenue par 142 États, repose précisément sur ces fondements diplomatiques : respect du droit international, reconnaissance du rôle décisionnaire des Palestiniens à Gaza, prise en compte de la Cisjordanie, et promotion d’une solution à deux États comme seule issue viable au conflit.

La  diplomatie française, appuyée par ses partenaires, s’efforce depuis plusieurs semaines de réintroduire ces principes au cœur du dispositif américain. Certains résultats ont déjà été obtenus, notamment la réintégration diplomatique de Mahmoud Abbas, initialement écarté du plan Trump. Cette orientation s’inscrit dans ce que le texte définit comme une démarche de bon sens diplomatique, visant à corriger un projet jugé unilatéral et déséquilibré.

La question de la gouvernance palestinienne constitue un point d’achoppement essentiel. Le plan Trump propose la création d’un comité apolitique sous tutelle internationale, une idée perçue comme inadmissible et anachronique, rappelant les protectorats d’avant 1967. Autoriser un Conseil de la paix dirigé par une personnalité étrangère, tel que Tony Blair, reviendrait à nier la souveraineté palestinienne.

Le texte proposé par la France insiste en revanche sur la nécessité de placer l’Autorité palestinienne au centre du dispositif, malgré sa perte de légitimité, afin que la gouvernance soit assumée par les Palestiniens eux-mêmes. L’objectif affiché est de parvenir à un compromis équilibré : ramener les Palestiniens dans le processus tout en évitant une mainmise exclusive des grandes puissances. La France apparaît comme moteur diplomatique dans la recherche de cet équilibre. Elle a réussi à rallier des pays traditionnellement prudents ou alignés sur la position américaine, tels que le Royaume-Uni, le Canada et même l’Australie, tout en tissant des liens renforcés avec l’Arabie saoudite. Cette stratégie traduit la détermination française à promouvoir une solution réellement multilatérale, quitte à s’exposer à des tensions inédites avec Israël. Néanmoins, le texte rappelle que la marge de manœuvre française reste limitée, son poids diplomatique étant atténué par des contraintes de politique intérieure et par la domination américaine sur le terrain diplomatique.

Le plan Trump présente un risque majeur: réduire la question palestinienne à la seule Gaza, en ignorant totalement la Cisjordanie. Cette omission volontaire serait lourde de conséquences, puisqu’elle conduit à dissocier politiquement les deux territoires palestiniens et risque d’entériner une annexion de facto de la Cisjordanie par Israël, sans reconnaissance officielle.

Il est important d’insister sur la nécessité de redonner une voix politique réelle aux Palestiniens et de replacer le conflit israélo-palestinien dans le cadre plus large du multilatéralisme onusien en contraposition à la vision de Trump et à son approche unilatérale.

L’issue du conflit dépendra de la capacité des acteurs internationaux, en particulier de la France, à réintroduire la légalité et la représentativité palestinienne au cœur du processus diplomatique, afin d’éviter que le plan américain ne transforme le statu quo en annexion durable et n’efface toute perspective réelle de solution à deux États.

ÉDITO

ÉDITO

À Gaza, les contours de la paix dessinée par Trump demeurent très ambigus

12 octobre 2025

TRIBUNE parue dans Le Monde  du 13 octobre 2025

Le plan de paix de Trump pour Gaza laisse peu de place aux Palestiniens pour déterminer leur avenir. La «déclaration de New York», portée par la France, suit une autre logique et entend redonner un horizon politique à la région sur la base de la solution à deux États.

Jean-Paul Chagnollaud, président d’honneur de l’iReMMO

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LES ANALYSES DE CONFLUENCES

LES ANALYSES DE CONFLUENCES

Les raisons de l’assassinat des trois militantes Kurdes

Christophe Chiclet, 18 janvier 2013
L’exécution des trois militantes du Parti des travailleurs du Kurdistan en plein Paris, le 9 janvier 2013, s’inscrit dans le contexte de négociations entre le gouvernement turc et les rebelles du PKK, pour mettre fin à un conflit vieux de 28 ans, qui a fait plus de 40.000 morts et des centaines de milliers de déplacés. Il s’inscrit aussi dans le contexte d’un jeu d’échecs à trois : Ankara, Damas et les Kurdes.  Jeudi 9 janvier, trois femmes se sont retrouvées au 147 rue Lafayette, dans les locaux de la Fédération des associations kurdes de France, où est aussi abrité le bureau du Centre d’information du Kurdistan. Le 147 comme l’appellent les Kurdes est une des vitrines légales du PKK en France.

 

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Lettre d’information de l’iReMMO