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Israël-Liban: bientôt la guerre générale?

Il semble aujourd’hui que nous ayons atteint un point de non-retour. Toute possibilité de compromis politique est gelée, tandis que le Conseil de Sécurité ne produit que des déclarations sans répercussions concrètes. Les États-Unis, seule puissance capable d’intervenir, soutiennent Israël et ne peuvent s’en détacher, surtout en période électorale.

Si Netanyahou ne parvient pas à éradiquer le Hamas entièrement, il a tout de même réussi à affaiblir l’organisation à Gaza. Il refuse toute négociation, y compris la résolution du 10 juin qui prévoyait un retrait progressif des troupes israéliennes. Un cessez-le-feu aurait permis la libération des otages et soulagé la population palestinienne, mais Israël se tourne maintenant vers le nord pour affronter le Hezbollah. La prochaine étape pourrait être une invasion du sud Liban pour établir une zone tampon entre le fleuve Litani et la frontière israélo-libanaise.

L’Autorité palestinienne, bien que décrédibilisée, reste la seule entité reconnue. Une négociation avec le Hamas pour un cessez-le-feu aurait pu ouvrir un dialogue plus large avec les Palestiniens, soutenus par la communauté internationale. Il est essentiel de revenir à la résolution du 10 juin pour garantir la sécurité des deux parties.

Le Hezbollah, autrefois une force armée redoutable, semble aujourd’hui dans une impasse : s’il reste inactif, il perd en crédibilité, mais s’il réagit en intensifiant ses attaques, Israël répliquera violemment.

L’Iran, pour des raisons internes et internationales, n’a pas intérêt à s’engager directement dans le conflit. Malgré des menaces de réaction après la mort d’Ismaël Haniyeh, l’Iran est resté en retrait, reflétant la position plus modérée de son nouveau président.

Une invasion terrestre du Liban semble possible, après les bombardements massifs visant à désorganiser le Hezbollah. Ces bombardements ont déjà fait près de 600 morts en deux jours, un bilan tragique qui pourrait s’alourdir.

Jean-Paul Chagnollaud, président de l’iReMMO.

ÉDITO

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LES ANALYSES DE CONFLUENCES

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Il faut aller en Tunisie : notes d’un tour dans l’Extrême-Sud (juillet 2011)

François Pouillon, 27 août 2011
Invité en Tunisie pour participer à une école doctorale organisée par un laboratoire de sciences sociales de l’université de Tunis (Diraset), j’en ai saisi l’occasion pour faire, avec de jeunes collègues, un tour dans le Sud-Est, une région que je connaissais assez bien pour y avoir enquêté dans les années 1970. J’en ai rapporté ces impressions de voyage. Encore une fois, ce voyage a été précédé de nouvelles alarmistes . Mes amis de Tunis m’engagent à la prudence : des classes dangereuses aux coupeurs de route, il n’y a qu’un pas, et on signale des poches d’insécurité dans la région de Sidi Bou Zid, épicentre de la révolution démocratique. D’autres vont commenter : il semble que cela arrangerait bien le gouvernement provisoire, en facilitant un regroupement grégaire autour de la ligne qu’il incarne. Je ne suis pourtant pas descendu au Sud par cette route des steppes : pour aller au Sud-Est, mon objectif, la nouvelle autoroute de la côte nous conduit en quelques heures à Gabès.

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Lettre d’information de l’iReMMO