Robert Bistolfi, 3 septembre 2009
Barack Obama et Georges W.Bush : tout a déjà été dit sur leurs différences et sur les ruptures que le nouveau président incarne. Tout a déjà été dit, sauf peut-être l’essentiel : on n’a pas assez souligné la perspective longue qui est la sienne, sa position éthique sur des sujets touchant à l’avenir de l’humanité dans son ensemble. Il pose à la fois des objectifs et des principes pour guider l’action, en jalonnant la voie de sorte que les contraintes de la réalité (qui imposeront des compromis) ne fassent pas dévier du cap. Il l’avait fait avec ses textes fondateurs sur les relations interraciales (discours de Philadelphie [3]) ou sur un monde dénucléarisé (discours de Prague [4]). Tout aussi fondateur apparaîtra le discours qu’il a prononcé le 4 juin 2009 à l’université Al-Azhar, au Caire : au-delà de l’apaisement des tensions avec les sociétés à majorité musulmane, il pose les fondements d’une « politique de l’universel » vraiment novatrice.