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« La mort du chef du Hamas est un tournant dans le conflit au Proche-Orient »

Au lendemain de l’assassinat du chef du Hamas et instigateur du 7 octobre, Yahya Sinouar, la Vice-présidente de l’Institut de Recherche et d’étude Méditerranée Moyen-Orient Agnès Levallois y voit « un tournant » dans le conflit, puisqu’il représentait en effet un « objectif de guerre » pour le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou. Cet événement pourrait « laisser espérer une ouverture » dans l’issue de la guerre au Proche-Orient, estime-t-elle. Reste à connaître le remplaçant du leader du mouvement terroriste.

La mort de Yahya Sinwar, chef du Hamas, marque un tournant dans le conflit à Gaza, car elle répond à l’un des objectifs majeurs de Benjamin Netanyahou : éliminer les responsables des massacres du 7 octobre. Cependant, cette mort n’éradique pas le Hamas, qui reste une idéologie profondément ancrée, et soulève des incertitudes sur le sort des otages israéliens. Deux scénarios sont envisagés : une négociation pour un cessez-le-feu ou des représailles contre les otages, ce qui maintient la guerre dans une dynamique incertaine.

La stratégie israélienne continue de subir des pressions internes, notamment des familles des otages, et Netanyahou doit jongler entre ses succès militaires et les attentes de la population israélienne. Sa popularité, bien que renforcée par l’ouverture du front au Liban, demeure fragilisée par les critiques concernant sa gestion de la guerre à Gaza. La destruction des infrastructures militaires du Hezbollah au sud du Liban et les déclarations menaçantes vis-à-vis du pays ravivent également les tensions régionales.

Au niveau international, l’Iran, malgré ses déclarations de soutien à la « résistance », semble limité dans ses capacités de riposte directe contre Israël, tandis que la France, par la voix d’Emmanuel Macron, appelle à une réduction des livraisons d’armes offensives, une position davantage destinée aux États-Unis qu’à Israël. Les États-Unis, soutiens inconditionnels d’Israël, restent affaiblis dans leur rôle de médiateurs crédibles en raison de leur alignement avec Netanyahou, surtout dans un contexte de campagne présidentielle américaine.

Enfin, les perspectives d’une solution politique durable, comme celle à deux États, apparaissent de plus en plus éloignées, notamment en raison de la situation tendue en Cisjordanie, où les colons israéliens renforcent leur emprise. L’Europe, bien qu’encline à jouer un rôle médiateur, demeure divisée sur la question israélo-palestinienne, limitant ses capacités d’action. L’issue du conflit dépendra de nombreux facteurs, notamment de l’évolution des négociations sur les otages et de l’équilibre des forces internes et externes influençant la région.

Agnès Levallois, vice-président de l’iReMMO.

ÉDITO

ÉDITO

Israël-Palestine: pour un retour au politique

Si la première phase du cessez-le-feu initié à Gaza depuis le 19 janvier 2025 a tenu, les perspectives de mise en oeuvre de la seconde – devant permettre la libération de tous les otages restants en échange de celle de prisonniers palestiniens et le retrait total de l’armée israélienne de la bande de Gaza – semblent beaucoup plus incertaines. Comme l’est encore bien davantage l’issue de cette guerre et, plus fondamentalement, celle du conflit israélo-palestinien. Deux chemins sont possibles. L’un conduisant vers une guerre sans fin, l’autre ouvrant vers des perspectives de paix.

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LES ANALYSES DE CONFLUENCES

LES ANALYSES DE CONFLUENCES

Le Liban et la crise syrienne

Loïc Kervran et Olivier Marty, 22 octobre 2012
Très affecté aux plans économique, social, et sécuritaire par le conflit voisin, le Liban est à la fois la victime et l’instrument de la crise syrienne. Au ralentissement de l’activité induit par les liens commerciaux, touristiques et financiers des deux pays, se greffent des conflits civils opposant partisans et opposants à Damas, tandis que le tissu social est éprouvé par l’afflux de réfugiés syriens. Pire, la porosité de la frontière expose aussi le Liban à des tentatives de déstabilisation de Damas qui augurent très mal de la chute éventuelle du régime.

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Lettre d’information de l’iReMMO