Home » Dans les médias » La reconnaissance de l’État de Palestine: et après ?

La reconnaissance de l’État de Palestine: et après ?

La reconnaissance de la Palestine a un aspect symbolique puisque cet État n’existe pas encore formellement. Pour ces 3 pays c’est donc un moyen de dire qu’il faut absolument passer l’étape de la reconnaissance pour envisager le futur. Les négociations pour mettre fin à cette guerre mais également pour l’après doivent  mettre face à face deux États, un Palestinien et l’autre Israélien. La reconnaissance de l’État de Palestine n’étant pas encore globalement acquise, certains considèrent que cette reconnaissance est un prérequis à des négociations viables. Or, c’est justement cette idée d’une ouverture sur la suite qui pose souci aux Israéliens.

 

A quel point le contexte de la guerre à Gaza a-t-il favorisé cette reconnaissance ? 

 

Ces dernières années, le monde avait mis de côté la question palestinienne en s’accommodant du silence autour d’une solution politique. Certains pays arabes commençaient même à normaliser leurs relations avec Israël sans tenir compte de la réalité palestinienne. Le Hamas a remis volontairement, par la violence, la question sur le devant de la scène avec les attaques du 7 octobre. 

Le soutien traditionnel des pays du sud à la cause palestinienne s’explique par leur identification à la condition coloniale vécue par les Palestiniens. On voit la rupture franche entre le côté occidentale/européens et les pays anciennement colonisés. Cette reconnaissance par trois États constitutifs du « bloc occidental » est donc d’autant plus symbolique.

 

La France dit attendre des réformes de la part de l’Autorité palestinienne avant d’enclencher la reconnaissance de la Palestine. Aujourd’hui, l’Autorité palestinienne est complètement délégitimer, les élections sont sans cesse reportées. Les regards sont désormais tournés vers l’Autorité palestinienne, la France considère qu’il faut qu’elle soit revitaliser. Cela passe donc par des élections pour que les Palestiniens choisissent leurs représentants et redonnent de la légitimité à leurs dirigeants.

Concrètement, il existe deux entités palestiniennes, séparées politiquement et géographiquement. La Cisjordanie où siège l’Autorité palestinienne et la bande de Gaza dirigée par le Hamas. La coupure entre les deux entités complique le jeu et facilite la critique caricaturale à l’égard des Palestiniens : “ Ils ne sont même pas capables de s’entendre entre eux, qu’ils se débrouillent et tant pis”.

La guerre à Gaza entrave aujourd’hui tout processus politique. L’idée est donc que les Palestiniens organise des élections et s’organisent avant de reconnaître la Palestine mais c’est impossible dans le contexte palestinien. La France avance l’idée que ce n’est donc pas “le moment utile”, cela semble plutôt être une façon de reculer devant l’obstacle. On sait également qu’il y a de fortes pressions d’Israël, qui ne veut pas entendre parler de cette reconnaissance.

Agnès Levallois, vice-présidente de l’iReMMO.

ÉDITO

ÉDITO

La Turquie aux avant-postes à Charm el-Cheikh

Alors qu’en Turquie le cours de l’euro est en passe de franchir le seuil fatidique des 50 livres, que l’inflation est repartie à la hausse et que l’on se demande qui sera le prochain maire CHP arrêté, Recep Tayyip Erdoğan s’emploie à faire oublier une conjoncture intérieure plutôt sombre, en faisant feu de tout bois sur le plan international. Grande bénéficiaire de la chute du régime de Bachar al-Assad à la fin de l’année 2024, la Turquie a joué, en effet, en cet automne 2025, un rôle remarqué dans la conclusion de l’accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas à Gaza, en particulier lors du sommet de Charm el-Cheikh. Retour sur cette implication et ses perspectives…

Par Jean Marcou, professeur émérite à Sciences Po Grenoble-UGA

Lire la suite »

LES ANALYSES DE CONFLUENCES

LES ANALYSES DE CONFLUENCES

De la Tunisie vers l’Egypte, la Jordanie ou la Syrie ? La perspective d’une « contagion » révèle le lien arabe mais ne saurait masquer les différences. (Entretien original)

Pierre Blanc, 29 janvier 2011
Un entretien avec Pierre Blanc. Rédacteur en chef de « Confluences Méditerranée » et enseignant-chercheur en géopolitique. « Contagion », voilà le mot clé répété de toutes parts à propos de la révolution tunisienne. Une idée qui révèle en partie notre vision d’un Monde Arabe qui serait uniforme. Interrogé « à chaud » par la Mission Agrobiosciences, le rédacteur en chef de la revue « Confluences Méditerranée », Pierre Blanc, relève effectivement la force du lien arabe, une grande connexion des populations par le biais médiatique et la force d’entraînement des réseaux sociaux ainsi qu’une similitude de difficultés. Mais l’idée univoque d’un effet de « contagion » de la révolution tunisienne à tout le Maghreb et au Proche Orient ne saurait masquer les différences d’un espace national à l’autre.

Lire la suite »
Lettre d’information de l’iReMMO