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La reconnaissance d’un État palestinien, levier sur le conflit?

La reconnaissance de l’État palestinien peut-elle changer quelque chose aux conditions de vie des Palestiniens ou n’est ce qu’une reconnaissance symbolique ?

Il faut distinguer les reconnaissances bilatérales et les reconnaissances plus globales. Il y a beaucoup de reconnaissances bilatérales, qui sont importantes et mêmes essentielles mais qui n’enclenchent pas un processus politique. Pour qu’il y ait un résultat important d’un point de vue diplomatique, il faut une reconnaissance de l’État de Palestine sincère dans un processus plus global. Par exemple, que les Européens reconnaissent cet État, non pas séparément, ce qui donnerait seulement une valeur symbolique forte, mais au nom de l’Europe unie.
Il y a quelques jours, les Palestiniens ont demandé à entrer comme État membre à part entière aux Nations Unis. Cette demande a été rejetée à cause du véto américain. Ils ont déjà le statut d’État non membre observateur, leur permettant de participer mais sans voter et d’être présents dans de nombreuses institutions onusiennes. Ainsi, la Palestine est membre à part entière de la Cour pénale internationale. Si la Palestine devenait un État onusien cela changerait beaucoup de choses.
Pour cela, il faudrait que le conseil de sécurité accepte la Palestine comme État à part entière. Notons qu’aujourd’hui, c’est la reconnaissance des Occidentaux qu’il manque à la Palestine.

La reconnaissance de la Palestine va-t-elle affaiblir ou renforcer le Hamas ?

C’est un faux problème. Une fois que l’État est reconnu, il faut savoir quel type de régime politique il y a et par conséquent quelles sont les forces politiques présentes dans cet État qui se veut démocratique.  Ce sera aux Palestiniens de décider qui seront les acteurs principaux et il y aura des élections à nouveau avec un régime politique dans lequel il y aura des forces politiques. Il faut bien distinguer la question de l’État, de sa reconnaissance internationale et de la réalité des forces politiques dans un État donné. Ce sont deux questions différentes. Évidemment elles sont liées mais différentes.

Jean-Paul Chagnollaud, président de l’iReMMO.

ÉDITO

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LES ANALYSES DE CONFLUENCES

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Vers un printemps démocratique arabe ?

Marie Dabrane, 26 janvier 2011
L’effondrement du régime de Zine El-Abidine Ben Ali, au terme de plus de 23 années d’un pouvoir sans partage, restera dans les annales comme l’un des bouleversements majeurs de l’histoire arabe récente. Et déjà, une même question brûle toutes les lèvres : la « Révolution de jasmin » entraînera-t-elle dans son sillage un « printemps démocratique arabe », de l’Afrique du Nord jusqu’au Golfe, en passant par le Moyen-Orient ? La chute brutale et inattendue du diktat de Tunis, considéré pourtant comme l’un des systèmes autoritaires les plus résilients dans la région, n’est pas sans susciter la peur de nombreuses capitales arabes, inquiètes que cette vague démocratique se propage à leurs sociétés, selon un « effet domino » comparable à celui qui avait précipité la fin de l’Union soviétique dans les années 1990.

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Lettre d’information de l’iReMMO