Home » Dans les médias » Libération d’otages par le Hamas: « d’autres vont pouvoir être libérés »

Libération d’otages par le Hamas: « d’autres vont pouvoir être libérés »

Le fait que ces trois enfants soient libérés est vraiment quelque chose de très important. Puisque c’est à la demande des autorités françaises, le président de la République a exprimé à plusieurs reprises le souhait de s’occuper vraiment de ce dossier et de montrer qu’il était à la manœuvre. De ce point de vue, c’est extrêmement important. Ce qui est surtout, je crois, au-delà évidemment de la joie de ces familles qui se retrouvent, ce qui est très important, c’est la prolongation de la trêve. Et ça, pour moi, c’est quand même un élément très significatif qu’il faut souligner ce soir, puisque ça veut dire qu’on peut imaginer que d’autres otages vont pouvoir être libérés dans ce cadre-là. Ça permet aussi à l’aide humanitaire de continuer à rentrer dans Gaza et de répondre aux besoins les plus élémentaires, même si on sait que c’est encore largement insuffisant par rapport aux besoins. Mais c’est quand même un tout petit réconfort pour la population de Gaza.

Et aussi, une assez bonne, même très bonne coordination avec le Qatar. Puisque je rappelle quand même que le Qatar abrite la première base américaine dans la région au Moyen-Orient, et donc il y a des relations très fortes entre Washington et Doha. Là, il y a vraiment une coordination aussi entre les États-Unis, qui ont exercé des pressions sur le gouvernement israélien pour amener Netanyahu à accepter de négocier, et de demander au Qatar de faire sa partie du job, si je puis dire, en ayant cette négociation avec le Hamas, permettant justement cette issue de libération d’otages et de prisonniers palestiniens libérés.

Dans ces négociations, chacun a son rôle. Dans ce genre d’opération, qui est extrêmement minutieuse, le moindre élément peut faire dérailler le processus. On voit bien que le Qatar, qui a la possibilité de négocier aussi bien avec le Hamas qu’avec Israël, joue complètement sa partie. Mais il est accompagné par les Américains qui peuvent véritablement exercer des pressions sur Israël. N’oublions pas les Égyptiens. Même si leur rôle a été moindre dans cette négociation, cela ne veut pas dire qu’ils ne sont pas présents. Ils négocient avec le Hamas depuis des années, et ils ont d’autant plus intérêt à négocier et à travailler avec le Hamas, qu’ils n’ont pas du tout envie que le Hamas déborde dans les frontières du territoire égyptien, ou de voir arriver des milliers de réfugiés. C’est vraiment un jeu de répartition des rôles et qui permet effectivement une issue heureuse. Mais il faut que chacun ait sa place pour arriver à la libération des otages.

Agnès Levallois, vice-présidente de l’iReMMO

ÉDITO

ÉDITO

LES ANALYSES DE CONFLUENCES

LES ANALYSES DE CONFLUENCES

De la Tunisie vers l’Egypte, la Jordanie ou la Syrie ? La perspective d’une « contagion » révèle le lien arabe mais ne saurait masquer les différences. (Entretien original)

Pierre Blanc, 29 janvier 2011
Un entretien avec Pierre Blanc. Rédacteur en chef de « Confluences Méditerranée » et enseignant-chercheur en géopolitique. « Contagion », voilà le mot clé répété de toutes parts à propos de la révolution tunisienne. Une idée qui révèle en partie notre vision d’un Monde Arabe qui serait uniforme. Interrogé « à chaud » par la Mission Agrobiosciences, le rédacteur en chef de la revue « Confluences Méditerranée », Pierre Blanc, relève effectivement la force du lien arabe, une grande connexion des populations par le biais médiatique et la force d’entraînement des réseaux sociaux ainsi qu’une similitude de difficultés. Mais l’idée univoque d’un effet de « contagion » de la révolution tunisienne à tout le Maghreb et au Proche Orient ne saurait masquer les différences d’un espace national à l’autre.

Lire la suite »
Lettre d’information de l’iReMMO