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Libre Pensée : Conflit Israël – Hamas, conflit colonial

Ce que l’on comprend dans cette opération qui a été dramatique, et qui a été menée par le Hamas le 7 octobre,c’est qu’il y a une volonté de la part de ce mouvement de remettre la question palestinienne sur le devant de la scène. Avec l’analyse qui a été faite par ces combattants du Hamas, que cette question n’occupait plus du tout la scène régionale et internationale. Le sentiment que cette cause n’existait plus,  qu’on l’avait mise de côté, qu’on l’avait mise sous le tapis avec l’espoir qu’elle ne ressurgisse plus du tout. 

Et avec une autre dimension, qui est celle de la vie dans la bande de Gaza.

Il faut bien comprendre ce que c’est de vivre dans la bande de Gaza. C’est une des zones les plus densément peuplées au monde, avec une population extrêmement jeune, la majorité de la population a moins de vingt ans. Un zone qui est sous blocus depuis 2007, par l’armée israélienne. Lorsque l’Autorité palestinienne est rentrée en Palestine après les fameux accords d’Oslo de 1993, Yasser Arafat qui était à l’époque le patron de l’OLP est rentré dans la bande de Gaza et avait commencé à l’administrer. Mais son objectif, à lui, était d’être en Cisjordanie, qui est l’autre territoire palestininen. Et lorsqu’il a quitté la bande de Gaza pour aller en Cisjordanie, le Hamas était ce mouvement de l’islam poliique qui appartient au Frères musulmans. Ce mouvement qui était présent déjà dans la bande de Gaza, s’est imposé comme un acteur politique en réaction à la gestion des affaires par l’Autorité palestinienne, qui n’avait pas été à la hauteur des attentes du peuple palestinien. Lorsqu’il y a eu des élections en 2005, c’est le Hamas qui a remporté ces élections. Il y a très vite eu un affrontement entre le Hamas et les forces de l’OLP qui ont fini par devoir quitter cette bande de Gaza. À ce moment là, il y a eu un blocus qui a été imposé par l’armée d’Israël considérant que le Hamas n’était pas un interlocuteur palestinien avait lequel les autorités israéliennes pouvaient négocier et pour punir les Palestiniens d’avoir voté pour un parti qui se réclamait de l’Islam politique qu’il y a eu ce blocus. Avec une position qui a été prise par la communauté internationale d’arrêter les financements dans la bande de Gaza parce qu’elle était dirigée par le Hamas en qui on ne pouvait pas avoir confiance pour diriger ce territoire. 

Et depuis 2007 on a laissé la situation aller de la sorte avec régulièrement le Hamas qui tentait de mener des opérations en Israël et qui en a mené un certain nombre. Puisque je le rappelle le Hamas était opposé aux accords d’Oslo, qui ont été signés par Arafat et à l’époque Yitzhak Rabin qui était le premier ministre israélien. Il a fait dérailler le processus de paix en s’opposant , tout comme du côté israélien et certaines forces opposées ont fait dérailler ce processus. Il y a eu une accumulation depuis 2007, en particulier avec ce blocus, de rancœur, de haine de la part d’une partie du Hamas qui est composé de deux branches, une branche politique et une branche militaire. Cette branche militaire n’a cessé de se renforcer avec l’idée que la situation ne pouvait pas durer de la sorte avec dans la première charte du Hamas, il est important de le rappeler, l’objectif de détruire l’État d’Israël. Mais avec un amendement qui a été apporté un peu plus tard, qui reconnaît de fait l’État d’Israël sans que cela n’a été dit publiquement. Ce qui fait dire aujourd’hui  à Israël que le Hamas n’a jamais reconnu son État, d’où la nécessité de combattre cette entité politique et militaire qui ne veut pas, aux yeux d’Israël, de cet État israélien à ses côtés.

Agnès Levallois, vice-présidente de l’iReMMO

ÉDITO

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LES ANALYSES DE CONFLUENCES

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Le conflit syrien: une tragédie humaine et juridique

Depuis le début de la révolution syrienne en mars 2011, le conflit n’a cessé de se transformer en un engrenage de violence, marqué par des attaques répétées contre la population civile. Alors que le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme estimait en 2022 que 300000 civils avaient péri, l’Observatoire syrien des droits de l’homme porte ce bilan à plus de 500000. Au-delà des chiffres, le conflit syrien a généré des millions de déplacés, et poussé autant de Syriens à s’exiler. La question du droit des victimes reste aujourd’hui un enjeu crucial pour une population qui réclame justice et reconnaissance de ses souffrances.

De Mohamed-Nour Hayed

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Lettre d’information de l’iReMMO