Home » Dans les médias » Priorité à un cessez-le-feu avant de relancer des négociations avec une Autorité palestinienne relégitimée et un nouveau cabinet à Tel-Aviv sans Netanyahou

Priorité à un cessez-le-feu avant de relancer des négociations avec une Autorité palestinienne relégitimée et un nouveau cabinet à Tel-Aviv sans Netanyahou

La nouvelle guerre que connaît le Proche-Orient à la suite de la terrible attaque menée par les combattants du Hamas en Israël et la violente riposte militaire israélienne posent à nouveau de façon aiguë la question palestinienne, que de nombreux acteurs, aussi bien dans la région que sur la scène internationale, avaient voulu oublier.

Pour sortir de cet engrenage de la violence et amener vers une solution politique, la priorité est d’exiger et d’obtenir un cessez-le-feu immédiat car la situation qui prévaut dans la bande de Gaza est inédite : blocus total avec coupures d’eau, d’électricité, plus d’approvisionnement en produits de première nécessité, dont les médicaments, et des bombardements incessants.

Une nouvelle étape a été franchie par Israël, ce qui a fait dire au Haut-Commissariat aux droits de l’homme des Nations unies que les bombardements du camp de réfugiés de Jabaliya « pourraient être des crimes de guerre ». En effet, les deux parties, le Hamas et l’armée israélienne, ont commis et commettent encore des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité.

Le temps de la justice internationale viendra. Mais quel est l’objectif d’Israël ? « Éradiquer » le Hamas, ce qui est impossible, car on ne peut détruire une idéologie. Et même si Israël tue les responsables du mouvement un à un, les idées continueront à circuler et de façon plus radicale encore en raison de la violence des bombardements.

Le gouvernement de Benyamin Netanyahou est incapable d’afficher des objectifs autres que militaires, au point que Washington, qui s’est engagé de façon inconditionnelle à ses côtés, a commencé à distiller des propos selon lesquels il faudrait relancer un processus de négociations politiques entre l’Autorité palestinienne et Israël.

Quelle peut être la proposition à mettre sur la table ? La solution à deux États ? Il n’en existe pas d’autre, même si la concrétisation semble hors de portée aujourd’hui à cause de la colonisation de la Cisjordanie qui n’a pas cessé – et qui s’est renforcée depuis les accords d’Oslo de 1993 –, le nombre de colons passant de 280 000 en 1993 à plus de 700 000 aujourd’hui.

Cette solution à deux États voudrait dire le démantèlement de colonies et le retour de colons dans l’État d’Israël. C’est envisageable pour une partie d’entre eux, installés en Cisjordanie pour des raisons économiques. En revanche, pour ceux qui sont issus des partis suprémacistes, religieux et ultra-orthodoxes, il est hors de question de partir, d’autant qu’ils sont soutenus et armés par les ministres issus de leur mouvance dans le gouvernement.

La relance d’un processus de négociations politiques ne pourra se faire qu’avec un nouveau cabinet à Tel-Aviv sans Netanyahou, qui a mis sa survie politique entre les mains des extrémistes qui nient l’existence même des Palestiniens, et, côté palestinien, que par un processus redonnant une légitimité à l’Autorité palestinienne par l’organisation d’élections.

Agnès Levallois, vice-présidente de l’iReMMO

ÉDITO

ÉDITO

Israël-Palestine: pour un retour au politique

Si la première phase du cessez-le-feu initié à Gaza depuis le 19 janvier 2025 a tenu, les perspectives de mise en oeuvre de la seconde – devant permettre la libération de tous les otages restants en échange de celle de prisonniers palestiniens et le retrait total de l’armée israélienne de la bande de Gaza – semblent beaucoup plus incertaines. Comme l’est encore bien davantage l’issue de cette guerre et, plus fondamentalement, celle du conflit israélo-palestinien. Deux chemins sont possibles. L’un conduisant vers une guerre sans fin, l’autre ouvrant vers des perspectives de paix.

Lire la suite »

LES ANALYSES DE CONFLUENCES

LES ANALYSES DE CONFLUENCES

Union pour la Méditerranée : cap sur l’inconnu

Deodato Cambarau, 15 février 2008
Au départ formulée comme un ballon d’essai marketing dans une campagne électorale marquée du sceau de la communication, l’initiative proposée par Nicolas Sarkozy de créer une « Union méditerranéenne » s’est peu à peu retrouvée exposée à la réalité de ses nouvelles fonctions et des attentes considérables exprimées dans cette région pour que le débat politique soit rénové. Le discours de Toulon du 7 février 2007, date à laquelle remonte la première énonciation du projet, a non seulement donné une orientation méditerranéenne aux objectifs de politique étrangère du candidat Nicolas Sarkozy, mais simultanément provoqué une multitude de réactions passionnées et controversées sur la valeur ajoutée potentielle de cette hypothétique Union méditerranéenne.

Lire la suite »
Lettre d’information de l’iReMMO