Gaza vit une tragédie humaine sans précédent et le massacre du 7-Octobre a nourri une haine réciproque qui représente aujourd’hui un obstacle majeur à toute résolution pacifique de la question israélo-palestinienne, tant les extrémistes des deux camps se trouvent confortés par la situation actuelle. Chacun semble désormais convaincu que la coexistence est impossible. Regard sur la place de la question palestinienne aujourd’hui dans le monde arabe et dans les équilibres géopolitiques mondiaux.
Au niveau de la visite de Donald Trump au Moyen-Orient du 13 au 16 mai, ce qui est clair est qu’il donne un permis de tuer et de massacrer. C’est-à-dire qu’on retourne complètement les principes fondamentaux du droit international. Reprenons le mot « déportation », il faut cesser de parler de « déplacement forcé et populations ». En droit international et droit international humanitaire, les deux termes utilisés sont « déportation » et « transfert forcé » par la convention de Genève. L’histoire avance dans tous les sens y compris quand elle recule. Donc là nous sommes en train de banaliser dans une indifférence occidentale et arabe effrayante. Parce que finalement, ceux qui prétendent s’appuyer et défendre le droit international, depuis si longtemps, acceptent aujourd’hui qu’il soit ainsi piétiné et méprisé avec les conséquences humaines considérables. Il faut imaginer qu’il y a plus de 2 200 000 personnes qui n’ont plus de vie aujourd’hui, plus de métiers, plus d’espaces et plus rien. En Europe, on n’en parle pas même dans les médias à part quelques rares exceptions.
Jean-Paul Chagnollaud, président de l’iReMMO.