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Reprise des bombardements à Gaza

Certains des membres du gouvernement israélien considéraient qu’il ne fallait absolument pas aller vers une trêve et ils étaient contre la prolongation de la trêve qui, dans un premier temps, devait durer quatre jours. Il y a eu ce débat très vif, avec des propos d’ailleurs très forts de la part de certains militaires israéliens pendant cette trêve, déclarant que dès que la trêve s’arrêterait, les bombardements reprendraient.

C’est exactement ce qui se passe là, puisqu’on a vu la violence avec laquelle les bombardements ont repris. Netanyahu avait accepté de prolonger la trêve en raison des pressions fortes exercées par les familles des otages pour obtenir qu’il mette en priorité la libération des otages. Or, on a le sentiment aujourd’hui, qu’après avoir obtenu la libération d’un certain nombre d’otages, il a choisi finalement d’aller dans le sens des plus durs au sein de son cabinet pour reprendre les hostilités dans la bande de Gaza.

Ce qui est sûr, c’est que le Hamas ne garde pas tous les otages. Il y a d’autres groupes qui ont pris des otages, dont le Djihad islamique et qui n’ont pas forcément le même agenda que le Hamas, puisqu’on sait qu’il peut y avoir des tensions entre ces différents groupes que certains groupes veulent aussi faire monter. Sûrement la pression sur le Hamas lui crée des difficultés pour rassembler les otages et cet argument est utilisé en Israël, par ceux qui considèrent que c’est une erreur que d’avoir accepté cette trêve et qu’il faut au contraire continuer à bombarder la bande de Gaza.

On voit depuis le début, que Netanyahou est furieux des déclarations du secrétaire général de l’ONU et du travail entrepris par les agences de l’ONU qui essayent d’apporter un certain répit à la population de Gaza en se battant pour obtenir un accès à la bande de Gaza avec de l’aide humanitaire. La présence des humanitaires sur le terrain, lorsqu’ils peuvent rentrer, rapporte des éléments qui sont très difficiles à accepter par Netanyahou qui ne veut surtout pas que le moindre observateur puisse relater ce qui se passe dans la bande de Gaza.

Le refus du renouvellement du Visa est très inquiétant, parce que ça veut donc dire que Israël est dans une logique militaire et il veut continuer à bombarder peut être de façon plus radicale, même si on peut se demander si c’est possible car dès le début les bombardements ont été très durs.

C’est toujours la même rhétorique qui est utilisée la question des boucliers humains. Ce qui est surprenant, c’est qu’en dépit des mises en garde prononcées par le Secrétaire d’État américain, qui avait dit comprendre qu’Israël devait continuer ses opérations à Gaza, avait bien demandé à Netanyahou ou à l’armée israélienne de faire en sorte de bien distinguer entre les civils et les combattants du Hamas. Or, on sait très bien que dans cette bande de Gaza, avec cette densité de population telle, il est pratiquement impossible de faire la distinction entre les combattants et les civils. Les combattants, évidemment, vont se cacher le plus possible pour ne pas être pris. Cette idée selon laquelle on ne peut faire la part des choses entre les civils et les combattants me paraît de toute façon relever du pur fantasme ou de la pure rhétorique ou de la pure communication, mais qui ne correspond en tous les cas pas à la réalité.

Ce qui est sûr, c’est que la situation en Cisjordanie est extrêmement inquiétante. On a vu la reprise de la violence avec les colons soutenus par l’armée. Depuis le 7 octobre, le ministre Ben Gvir, qui est le ministre de la Sécurité publique, continue à armer les colons avec un espèce de blanc-seing qui leur est donné pour aller combattre les Palestiniens, les tuer. On a déjà plus de 230 Palestiniens tués depuis le 7 octobre et on ne compte plus les arrestations. Le Hamas revendique quelques opérations alors que traditionnellement, il n’est pas implanté dans la Cisjordanie, mais évidemment avec tout ce qui se passe, il trouve un certain soutien de la part de la population de la Cisjordanie qui n’en peut plus du comportement des colons et qui finalement approuve de cette manière le soutien que le Hamas peut leur apporter.

Finalement, c’est le Hamas qui a permis la libération de ces quelques prisonniers politiques, même s’il en reste des milliers dans les prisons israéliennes. Les libérations sont un message adressé à la population de Jordanie pour qui l’Autorité palestinienne ne sert à rien, ne fait rien et est simplement l’auxiliaire de sécurité d’Israël, alors que le Hamas se bat pour obtenir la libération de ses prisonniers palestiniens. Cela augmente évidemment son aura en Cisjordanie, même si, traditionnellement, le Hamas n’y est pas implanté.

Il paraît absolument improbable que Netanyahu n’ait pas été au courant de la nature du document, puisque quand on connaît le système politique et sécuritaire en Israël, ça paraît absolument impensable. C’est possible que les Israéliens, le gouvernement ou l’armée n’aient pas pris au sérieux la menace d’une attaque en grande style, aveuglés sans doute par une espèce de sentiment de domination de la part, considérant que les Palestiniens ne seraient jamais capables de mener une opération de la sorte. Ce mépris a pu conduire à complètement sous-estimer cette information.

Agnès Levallois, vice-présidente de l’iReMMO

ÉDITO

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LES ANALYSES DE CONFLUENCES

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Nouvelles de Tunisie

Jean-François Coustillière, 16 janvier 2011
Après un tour d’horizon à travers divers contacts dispersés en Tunisie, il apparaît que la situation est terriblement anxiogène pour les Tunisiens. Certes, la grande majorité est fière et heureuse de ce que la jeunesse a réalisé. La surprise est forte et la joie globalement très partagée. Ben Ali est parti et le sentiment de soulagement habite la plupart des citoyens, mais certainement pas tous et c’est bien là que commencent les difficultés. La révolution est passée, il convient donc à présent de convertir cet événement en un nouvel élan à caractère démocratique afin de construire un meilleur avenir pour la population. En d’autres termes, rétablir le calme et la sérénité pour préparer l’avenir dans un cadre d’Etat de droit et dans le respect de la loi.

 

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Lettre d’information de l’iReMMO