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Sondages sociologiques: critiquer oui, ignorer non

La nouvelle « Radiographie de l’antisémitisme » de la Fondapol pose de nombreux problèmes de méthodologie et de fond. Malgré ses biais sérieux, nous ne devrions pas ignorer le signal d’alarme qu’elle tire: le peuple de gauche et notamment les Insoumis ne sont pas vaccinés contre cette dérive. Et, si les sondeurs s’étaient intéressés à l’islamophobie, la même mise en garde s’imposerait…

D’abord un problème d’échantillon

L’échantillon témoin qui fonde la «Radiographie de l’antisémitisme en France» de la Fondation pour l’innovation politique (Fondapol) de 1 509 personnes dit « représentatif de la population française dans son ensemble », constitué grâce à la méthode des quotas, comporte les difficultés habituelles. Plus une : le fait de n’interroger que les plus de 18 ans constitue un biais sérieux, nombre d’études sociologiques soulignant que les jeunes sont nettement plus résistants au racisme que les adultes…

Créés à partir de groupes beaucoup plus larges constitués par l’IFOP, les deux autres échantillons « représentatifs » de 501 personnes « de confession ou de culture musulmane » et de 521 personnes « de confession ou de culture juive », les unes et les autres « auto-déclarées », présentent des difficultés spécifiques. D’abord la loi interdit le recueil de données religieuses : la Fondapol l’a-t-elle violée ? Plus généralement, nul n’ignore que le rapport à l’islam et plus encore au judaïsme est très diversifié : les opinions d’un croyant vivant essentiellement au sein de la « communauté organisée », plus facile à identifier, peuvent différer sensiblement de celles. d’une personne non croyante, pas ou peu insérée dans ladite communauté. Comment, dans ces conditions, parler DES juif et DES musulmans en général sans différencier cette diversité ?

ÉDITO

ÉDITO

Israël-Palestine: pour un retour au politique

Si la première phase du cessez-le-feu initié à Gaza depuis le 19 janvier 2025 a tenu, les perspectives de mise en oeuvre de la seconde – devant permettre la libération de tous les otages restants en échange de celle de prisonniers palestiniens et le retrait total de l’armée israélienne de la bande de Gaza – semblent beaucoup plus incertaines. Comme l’est encore bien davantage l’issue de cette guerre et, plus fondamentalement, celle du conflit israélo-palestinien. Deux chemins sont possibles. L’un conduisant vers une guerre sans fin, l’autre ouvrant vers des perspectives de paix.

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LES ANALYSES DE CONFLUENCES

LES ANALYSES DE CONFLUENCES

Feu l’Euro-Méditerranée ?

Robert Bistolfi, 17 décembre 2012
Avant que la raison ne réintroduise des pondérations plus subtiles (mais qui ne seront pas nécessairement plus optimistes), un regard rétrospectif sur le projet euro-méditerranéen ne peut qu’accabler. Ce qui aurait pu être un projet structurant de l’Europe en construction – la définition d’une vraie ambition régionale vers ses marches au Sud et à l’Est – s’est révélé n’être qu’un aménagement sans perspective de simples relations bilatérales. Depuis les premiers accords commerciaux des années 60, suivis d’accords d’association, l’inventivité sémantique a masqué l’inexistence de la volonté : politique prétendument globale ou rénovée, processus de Barcelone, et pour finir l’incertaine Union pour la Méditerranée que le président Sarkozy a tenue sur les fonts baptismaux alors que les parrains se dérobaient… La relation avec les « pays tiers méditerranéens » n’a tenu que d’un empirisme politique et commercial à courte vue.

 

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Lettre d’information de l’iReMMO