Dans la communauté internationale, les appels à des sanctions se multiplient, et même les principaux alliés d’Israël commencent à prendre leurs distances face à l’ampleur du massacre. La clé est-elle entre les mains de Donald Trump ? Si les États-Unis n’ont signé aucun des communiqués d’hier, l’administration Trump a sans doute joué un rôle dans la décision de reprendre cette aide limitée. Ces dernières semaines les signes de tension se sont multipliées entre Washington et Israël. Il y a eu des négociations directes entre les États-Unis et le Hamas qui ont permis la libération de l’otage américano-israélien Edan Alexander, les pourparlers avec l’Iran sur le dossier nucléaire, la trêve avec les Houthis, la levée des sanctions contre la Syrie ainsi que la décision de Donald Trump de rencontrer al-Charaa alors qu’il a exclu Israël de sa tournée au Moyen-Orient. Selon le Washington Post hier, des proches du président américain ont également averti les responsables israéliens qu’ils risquaient de perdre le soutien de l’administration américaine s’ils ne mettaient pas fin à la guerre alors que des négociations entre Israël et le Hamas se tiennent depuis vendredi à Doha, pour un arrêt des combats et la libération des otages.
Si on reprend la stratégie d’Israël, au lendemain du 7 octobre, ça était de détruire le Hamas, ça fait 19 mois qu’avec des moyens militaires considérables que le Hamas a été sérieusement affaibli, et n’a plus les moyens militaires dont il disposait, donc à un moment il faut arrêter. Netanyahou est complètement pris dans cette guerre, parce que si elle s’arrête, il tombe. Alors il faut absolument maintenir, et donc tous les arguments sont bons pour justifier, y compris, que des enfants meurent de faim dans la bande de Gaza.
On n’a pas des semaines devant nous. Il y a une urgence absolue. Donc, l’Union Européenne est le premier partenaire économique d’Israël qui a avec lui des partenariats dans le domaine de la recherche. Alors, le fait de mettre sur la table l’idée de remettre en question son accord d’association, rentre dans le cadre de la pression déjà lancée par l’Espagne depuis un an, et aujourd’hui la très importante manifestation au Pays-Bas sachant que ce pays a longtemps soutenu Israël. Ce qui compose le premier élément associé à la reconnaissance de l’État de la Palestine, qui est une façon de remettre le droit au centre du jeu. Ce droit est bafoué toute la journée dans la bande de Gaza.
Agnès Levallois, présidente de l’iReMMO.