Un an de guerres depuis le 7-Octobre: et après?

Le 7 octobre 2023 est une journée qui a traumatisé un pays, Israël, et qui a changé le cours de l’Histoire au Proche-Orient et dans le monde. On en parle à l’occasion d’une série d’entretiens qui vont jalonner cette semaine. Premier volet ce lundi avec Agnès Levallois, vice-présidente de l’Institut de recherche et d’études Méditerranée Moyen-Orient (iReMMO), Guillaume Auda, Grand reporter et ancien correspondant de France 24 à Jérusalem, et Claire Duhamel, notre correspondante dans la région qui signe le Reporters : « 7-Octobre : la faillite du renseignement israélien ».

Un an après le début de la guerre : un bilan désastreux

Un an après le début de la guerre entre Israël et le Hamas, la région est plongée dans le chaos. Gaza reste au centre du conflit, avec des otages toujours détenus par le Hamas et des attaques israéliennes intensifiées. La guerre s’est également étendue au Liban, mettant l’Iran dans le viseur des autorités israéliennes. Les effets des attaques du 7 octobre continuent de résonner profondément, marquant la société israélienne, tandis que les Palestiniens, tant à Gaza qu’en Cisjordanie, subissent des destructions massives. Le Proche-Orient ne sera plus jamais le même, avec un avenir incertain pour toutes les parties.

La question palestinienne : une réémergence tragique

Le drame du 7 octobre a brutalement ramené la question palestinienne au centre de la scène mondiale, une question que beaucoup avaient voulu ignorer. Les accords de normalisation entre Israël et certains pays arabes, comme les Accords d’Abraham, avaient relégué la cause palestinienne à l’arrière-plan. Pour le Hamas, cet effacement a servi de justification à une réaction violente, bien que les Palestiniens eux-mêmes soient divisés sur le rôle que doit jouer le Hamas. Néanmoins, le cycle de violence initié par ces attaques semble enfermer la région dans une impasse politique, sans espoir de solution à court terme.

La déshumanisation des Palestiniens

La violence du conflit reflète un phénomène de déshumanisation des Palestiniens, qui, au fil des années, ont été « invisibilisés » aux yeux d’une partie de la société israélienne. Parqués derrière des murs en Cisjordanie et à Gaza, ils ont été peu à peu oubliés. Le choc des attaques du 7 octobre a ravivé brutalement la prise de conscience de leur existence, mais sous une forme déshumanisante, certains responsables israéliens les qualifiant même « d’animaux humains ». Cette perception justifie, aux yeux de certains, des ripostes disproportionnées qui font des milliers de victimes civiles.

Un avenir incertain pour Gaza et la région

Alors qu’Israël intensifie ses bombardements sur Gaza, l’idée de récupérer les otages semble avoir été abandonnée au profit d’une destruction totale de la bande de Gaza. Cette stratégie, soutenue par une extrême droite israélienne désireuse de « finir le travail » de 1948 en expulsant les Palestiniens, promet un avenir encore plus sombre pour la région. La situation est rendue d’autant plus tragique par l’absence de volonté politique de part et d’autre, avec un Netanyahou qui refuse toute concession, soutenu par les États-Unis malgré leurs appels au cessez-le-feu.

La réponse internationale et les conséquences régionales

L’accès restreint des journalistes et observateurs internationaux à Gaza complique la documentation du conflit, mais les témoignages sur place révèlent une situation humanitaire catastrophique. La communauté internationale, et particulièrement les États-Unis, est perçue comme pratiquant un « deux poids, deux mesures » qui nourrit la colère dans le monde arabe. Le Liban, touché par la violence du conflit, voit une partie de sa population se rallier au Hezbollah, malgré les critiques initiales à son encontre. Cette instabilité régionale annonce des conséquences dramatiques pour les générations futures, en particulier pour les jeunes de Gaza, exposés à une violence inouïe.

Agnès Levallois, vice-président de l’iReMMO.

ÉDITO

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LES ANALYSES DE CONFLUENCES

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Le conflit syrien: une tragédie humaine et juridique

Depuis le début de la révolution syrienne en mars 2011, le conflit n’a cessé de se transformer en un engrenage de violence, marqué par des attaques répétées contre la population civile. Alors que le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme estimait en 2022 que 300000 civils avaient péri, l’Observatoire syrien des droits de l’homme porte ce bilan à plus de 500000. Au-delà des chiffres, le conflit syrien a généré des millions de déplacés, et poussé autant de Syriens à s’exiler. La question du droit des victimes reste aujourd’hui un enjeu crucial pour une population qui réclame justice et reconnaissance de ses souffrances.

De Mohamed-Nour Hayed

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Lettre d’information de l’iReMMO