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Un ramadan sous les bombes à Gaza

Le ramadan a débuté sous les bombes à Gaza. La trêve entre Israël et le Hamas qui était espérée en ce début de mois sacré pour les musulmans n’est toujours pas en vue. Selon l’ONU, une famine généralisée et presque inévitable menace désormais les 2 400 000 habitants de l’enclave palestinienne. 

Faute de trêve, et à défaut de pouvoir accéder à Gaza par la route, l’Union européenne, les États-Unis et d’autres tentent d’acheminer une aide humanitaire cruciale mais toujours insuffisante par voie aérienne et maritime. Le Premier ministre israélien insiste lui sur la nécessité de poursuivre son offensive militaire jusqu’à Rafah, la ville frontalière avec l’Égypte où s’entassent des centaines de milliers de civils qui ont fui les combats.

D’un côté, Nétanyahou veut aller le plus loin possible avec cette obsession de faire une offensive terrestre dans Rafah alors que l’on sait que les conséquences en seront plus que dramatiques. D’un autre, le Hamas, a des exigences importantes. Il ne veut pas lâcher les otages qui sont finalement son capital et il demande un cessez-le-feu plus long pouvant déboucher sur un retrait des troupes israéliennes. Il a, en fait, une vision qui enclenche la suite, le jour d’après, ce dont ne veut pas parler Netanyahou qui souhaite aller jusqu’au bout d’un point de vue militaire. 

En parallèle, les États-Unis montrent leur impuissance à faire avancer les choses alors qu’ils ont la puissance de le faire mais n’utilisent pas toutes les clés dont ils disposent. Pourtant, Nétanyahou est dans une impasse stratégique. Il ne lui reste qu’à aller jusqu’au bout, jusqu’à écraser le Hamas, puisque s’il échoue à accomplir sa destruction, il perd ses objectifs sur le plan politique et interne. Cette obsession est donc une survie politique. Par conséquent, la position américaine est assez hypocrite. Ils fournissent leurs armes à Israël et là où cet envoie pourrait être suspendu pour stopper les combats, ils cherchent plutôt à amener une aide humanitaire par la mer, s’offusquent de la situation humanitaire alors que les passages pour l’aide sont déjà là et les moyens de pressions aussi. Il ne faut pas oublier non plus qu’ils envoient également de l’argent à Israël. Ce ne sont donc pas les moyens de pression qui manquent aux États-Unis, mais une volonté politique. Comment comprendre ces tergiversations des États-Unis alors que la famine est maintenant en train de se répandre ? 

Un médecin de Médecins sans frontières (MSF) parle du « ghetto de Rafah ». La seule choses qui manque pour que Rafah devienne un ghetto au sens de sa définition, c’est que les gens meurent de faim. Nous y arrivons. 

Les États-Unis, l’Europe, Chypre veulent mettre en place une aide humanitaire maritime. Pour cela, il faut savoir que la topographie des lieux est très complexe. Cette opération de créer un port artificiel pourrait prendre encore beaucoup de temps.

Si dans ces conditions extrêmes de dénuement, la communauté internationale n’est pas capable de s’imposer, où trouver une quelconque crédibilité dans l’idée d’un plan de paix où l’État palestinien sera reconnu et trouvera sa place à l’issue de ce conflit ? 

Un constat est simple. Israël utilise l’arme de la faim pour nourrir ses objectifs. Affamer les gens constitue un crime de guerre. 

Avec le mois du Ramadan, ce conflit risque désormais de se cristalliser sur la question religieuse, notamment par le biais des mosquées. On peut s’attendre à ce que les suprémacistes juifs, au gouvernement, viennent faire des provocations sur l’esplanade alors qu’ils n’ont pas le droit d’y prier. On doit s’attendre à ce que le conflit soit encore attisé dans les prochains jours.

Jean-Paul Chagnollaud, président de l’iReMMO.

ÉDITO

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LES ANALYSES DE CONFLUENCES

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Le conflit syrien: une tragédie humaine et juridique

Depuis le début de la révolution syrienne en mars 2011, le conflit n’a cessé de se transformer en un engrenage de violence, marqué par des attaques répétées contre la population civile. Alors que le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme estimait en 2022 que 300000 civils avaient péri, l’Observatoire syrien des droits de l’homme porte ce bilan à plus de 500000. Au-delà des chiffres, le conflit syrien a généré des millions de déplacés, et poussé autant de Syriens à s’exiler. La question du droit des victimes reste aujourd’hui un enjeu crucial pour une population qui réclame justice et reconnaissance de ses souffrances.

De Mohamed-Nour Hayed

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Lettre d’information de l’iReMMO