« Le pacte de vie commune », « la patrie arabe » « le président maronite et le Premier ministre sunnite »… autant de morceaux choisis d’imprécisions et de vagues réminiscences d’un texte aussi peu lu qu’il est respecté par les gouvernants : la Constitution libanaise. Telle qu’issue des accords de Taëf de 1989, elle couve des contradictions entre certains principes, une obscure répartition des pouvoirs, l’absence de nombreux mécanismes de régulation, mais surtout reflète les blocages structurels et quotidiens que connaît la vie politique libanaise. Cette analyse du texte et de la pratique de la Constitution – et par là, du consensus libanais – est une contribution aux débats actuels dans de nombreux organes de la société civile libanaise qui cherchent à déconfessionnaliser l’État. Dans le contexte des révolutions arabes et des questions sur l’organisation du pouvoir au sein des nouveaux régimes, cet ouvrage apporte un éclairage pertinent sur les problèmes posés par la diversité communautaire.
Mounir Corm est né au Liban en 1983. Il a fait ses études universitaires à Paris à l’Institut d’Études Politiques (Sciences-Po) puis à l’École des Hautes études commerciales (HEC). Tout en menant une carrière dans le secteur bancaire français, il suit de près l’évolution de son pays d’origine et s’intéresse particulièrement aux problèmes de construction de l’identité libanaise et des dysfonctionnements de l’État libanais.