La question kurde émerge au début du XXe siècle comme une question « minoritaire » liée à l’apparition des États-nations modernes au Moyen-Orient, avec des rythmes différenciés, au gré des évolutions des systèmes politiques et des rapports de force dans chacun des États. En même temps, la « question kurde », de par sa nature transfrontalière, ne peut pas être comprise dans sa complexité si l’on néglige les connexions intra-kurdes, mais également la gestion régionale du conflit kurde par les Etats concernés. En ce sens, cet ouvrage repose sur une grille de lecture à plusieurs niveaux d’observation, introduisant des variations dans les échelles d’analyses afin de proposer des interprétations fines et parfois paradoxales sur la question kurde, notamment grâce à la mise en valeur d’une vaste recherche archivistique et des expériences de terrain de l’auteur.
Jordi Tejel Gorgas est enseignant-chercheur à l’Institut de hautes études internationales et du développement (IHEID) à Genève. Docteur en sociologie (EHESS) et en histoire (Université de Fribourg), il consacre ses travaux à la fois à l’étude de la question kurde et aux mouvements de protestations, en particulier estudiantins, au Moyen-Orient dans une perspective socio-historique.